Katniss

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_ Attention, le défi commence dans cinq, quatre, trois ..., proclame Cato à la cantonade.

J'ai le front tout moite, j'ai les mains moites, j'ai le corps entier qui est moite ... Je sens le regard de tout le monde sur moi, mais un seul m'intéresse : celui de Peeta. Même s'il prétend le contraire, je suis certaine que tout n'est pas « cool », je ne suis pas moi-même « cool » alors je n'imagine même pas ce qu'il doit ressentir, la torture qu'il doit subir. Son regard azur d'habitude si limpide et joyeux est à présent dur et brouillé. Je ressuie mes mains sur mon pantalon tandis que Gale est maintenant juste en face de moi, à peine à quelques centimètres de ma bouche, je peux sentir son haleine enivrée de là où je suis, j'ai envie de m'enfuir me réfugier dans les bras de mon Garçon des Pains. Il a dû passer la soirée à se soûler avec les autres, je suis tellement déçu par mon meilleur ami, par son comportement. Je n'aurais jamais pensé ressentir un tel dégoût en sa présence un jour.

_ C'est quand vous voulez !, beugle quelqu'un dans l'assemblée ce qui provoque des rires gras.

Gale se rapproche encore de moi, empiétant carrément sur mon espace vitale, je ne bouge pas d'un iota, je ne sais pas quoi faire de mes mains, je danse d'un pied sur l'autre, je décide d'attendre que ma punition me tombe dessus, complètement amorphe. Etrangement, son regard trahit une certaine souffrance, même si je suis quasi-certaine qu'il n'attend que ça vue la façon dont il se comporte ces derniers temps. Il fait un dernier pas et me prend soudain farouchement par les reins pour me rapprocher de lui. Je le regarde, offusquée en me tendant de suite.

_ Gale ?!, je lui souffle alors que son visage se rapproche du mien que je tourne par automatisme de l'autre côté, loin de sa bouche vorace.

_ Quoi ?, se renfrogne-t-il. Tu joues ou tu joues pas ?! Faut savoir !

Les autres élèves commencent à grogner de frustration, on se croirait dans un zoo. Ils veulent du spectacle. Et c'est nous le spectacle. Je soupire et tourne mon visage vers lui à contre cœur. Je croise alors le regard de Peeta dans lequel je lis une véritable souffrance qui me serre le cœur. Il a le visage fermé, son air jovial l'a quitté. Je ferme très fort les yeux quand je refais face à Gale et attends mon châtiment en prenant ma respiration : l'image joviale de Peeta flotte derrière mes paupières closent tandis que je sens le visage de Gale qui s'approche de mien, ses poils drus commencent à me frôler et, soudain, un haut le cœur me prend. J'avale une grande goulée d'air et le repousse violemment sous les huées des autres élèves en rouvrant les yeux.

_ Je ne peux pas ... Je ne peux pas ..., j'explique piteusement devant l'air de nouveau torturé de mon meilleur ami alors que je le pousse loin de moi.

_ Tu soûles Catnip !, siffle Gale dans entre ses dents, déçu en reculant.

Je m'offusque devant le ton qui l'emploie.

_ C'est toi qui es soûle !, je lui lance vivement alors qu'il ne se retourne même pas vers moi et disparaît dans la foule, le dos vouté.

Cato se rapproche de moi, une bouteille d'un liquide ambrée à la main, arborant un air victorieux.

_ Ma petite, ma chaste Everdeen, me dit-il en me tendant le beuvrage. Tu connais la sentence.

Je fais la moue et lui arrache la bouteille des mains. Je sens les bras puissants de mon Garçon des Pains qui m'enlacent par derrière, je me sens beaucoup mieux ainsi. « Bois ! Bois ! Bois ! », scandent les autres moutons de ma classe.

_ Merci, me souffle-t-il dans l'oreille.

Je ne touche plus terre, il arrive toujours à provoquer tellement de choses chez moi en quelques gestes, quelques mots ... Je porte la bouteille à mes lèvres et en bois plusieurs lampées en grimaçant, ce n'est pas si mauvais que ça après quelques gorgées. Mais je ne l'admettrais jamais de vive voix bien entendu.

Dans les boisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant