Peeta

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_ Notre baiser, c'était une erreur ...

Des gouttelettes de pluie tombent telles de perles du bout de ses pointes brunes. Ses cheveux sont trempés, elle-même est trempée mais n'en demeure pas moins toujours aussi magnifique. Mon cœur se gonfle dans ma poitrine devant ce spectacle : la pluie autour d'elle forme comme une espèce d'aura tout autour d'elle. Ces derniers mots qu'elle vient de m'asséner ont du mal à pénétrer mon esprit : j'ai dû mal à les accepter, sa présence me perturbe trop. Elle lève enfin les yeux vers moi, ses cils sont perlés de pluie, son regard est toujours aussi impénétrable, mon estomac se serre tandis que sa phrase tourne en boucle dans mon esprit et que je percute doucement mais sûrement. J'expulse l'air de mes poumons, prends une grande inspiration.

_ Je ne comprends pas ... Je ... C'est le jeu qui ...

Elle se renfrogne encore plus, son visage se crispe. Aïe ... Qu'est-ce que j'ai dit de mal ?

_ Mais non ! , s'exclame-t-elle avec énervement.

Oulala, je ne sais pas ce qu'il se passe, je ne comprends plus rien. L'orage s'éloigne, la pluie se calme un peu, l'averse s'est transformée en une fine pluie. Je l'observe plus attentivement dans l'espoir de voir un signe chez elle qui pourrait me mettre sur la voie pour arriver à la déchiffrer. Ses vêtements lui colle à la peau, épousant la moindre courbe de son corps : je peux même voir poindre ses tétons sous son t-shirt mouillé, j'essaie de ne pas fixer mon attention sur ce détail mais j'en suis complétement chamboulé.

_ C'est juste que ..., continue-t-elle d'une voix où je sens poindre la colère.

C'est ce ton qui me permet de me ressaisir et qui me fait reporter mon attention non plus sur sa poitrine (qui me met dans tous mes états) mais sur son visage luisant d'humidité (et qui est tout aussi fascinant).

_ ... Je dois me concentrer sur mon avenir ...

_ Je ne vois pas en quoi un simple baiser pourrait modifier ça, je lui signale en souriant.

Je recommence à me rapprocher doucement d'elle, tranquillement, je la sens tellement fébrile que mon désir le plus cher pour le moment c'est qu'elle retrouve son calme. Elle se mordille la lèvre, ce geste anodin enflamme mes sens, je crève d'envie de la prendre dans mes bras et d'embrasser de nouveau ses lèvres si douces. Nous nous observons en silence, elle se passe une nouvelle fois les mains dans ses cheveux mouillés comme pour atténuer la tension qui l'habite, je ne peux m'empêcher de lui replacer une mèche récalcitrante qui est collé sur son visage, derrière son oreille, dans une espèce de geste automatique. Elle se tend au début puis finalement place sa main au-dessus de la mienne, c'est comme si elle finissait par capituler. Mon cœur s'accélère et bat comme un dément dans ma poitrine alors que je ne lâche pas son regard et que je me penche doucement vers son visage et que j'approche le sien du mien en avalant par la même occasion la brique que j'ai dans la gorge. Je me perds dans ses yeux, l'orage autour de nous est passé, néanmoins celui dans son regard m'englobe complètement. Je ferme les yeux au moment où mes lèvres atteignent les siennes mais je n'ai pas le temps de profiter de ce deuxième contact que nous entendons une porte s'ouvrir à la volée. Katniss sursaute et recule aussi tôt. Putain, à chaque fois c'est le même cirque, nous sommes sans arrêts interrompus ! Je suis maudit bordel de merde !

Nous entendons la voix de Abernathy et de Trinkett, Katniss me prend la main et m'emmène d'un pas rapide me planquer derrière le tas de bois fraîchement découpé, sous l'abri. J'ouvre la bouche pour protester mais Katniss me fait signe de me taire en plaçant sa main devant ma bouche, je lui fais des gros yeux alors que les voix se rapprochent.

_ ...Effie, revenez dans le cottage, le champagne va réchauffer et le champagne chaud c'est dégueulasse ... En plus, on a plus de glaçons ...

_ Haymitch, puisque je vous dis que j'ai entendu du bruit dans la cabane des filles et ça va à l'encontre des règles. Les règles sont les règles !

Dans les boisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant