Katniss

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Je me sens ... Différente ? ... Oui c'est ça ... Différente ! Je suis obnubilée par l'impression que ce que je viens de faire se reflète sur mon visage alors je n'arrête pas de me toucher les lèvres, les joues ... Et je me rends compte alors avec effarement qu'un sourire stupide ourle les coins de ma bouche. J'ai beau m'en empêcher, il revient aussitôt. Comme c'est agaçant ! En même temps, un étrange sentiment d'euphorie résonne dans ma poitrine ... Ceci explique sans doute cela ...

_ Tu sembles différente !, m'assène soudain Madge alors que j'enfile un t-shirt propre dans notre dortoir.

Je sursaute et me tourne vers elle, elle me dévisage tranquillement de l'autre côté de nos lits superposés d'un air énigmatique. Je suis si transparente que ça ou alors c'est si évident ?! J'avale ma salive en fronçant les sourcils, je ne réponds rien et me contente de hausser les épaules en roulant mon vêtement sale en boule au bout de ma couchette, avec le reste de mes vêtements sales, en haut. Elle reste plantée en face de moi, comme si elle attendait quelque chose, que je lui réponde.

_ Mmmh, non ..., je marmonne.

_ Si si, insiste-t-elle.

Elle n'a pas autre chose à faire que de m'observer comme ça ? Elle rassemble quelques affaires sales dans son sac sans me lâcher du regard.

_ Il fait chaud ce matin non ?, je fais en tentant de changer de sujet.

C'est vrai, j'ai horriblement chaud d'un seul coup, j'ai les mains moites, le dos et la poitrine en sueur. Quant à mes joues, pour ne pas échapper à la règle, elles sont en feu. Ce hangar est toujours une fournaise décidément.

_ Pas plus que depuis deux jours, rétorque-t-elle.

Elle s'anime soudain.

_ J'ai trouvé ! Tu souris !, s'exclame-t-elle.

Je rentre ma tête dans mes épaules pour tenter de faire style de rien.

_ N'importe quoi, je souffle sans pour autant réussir à me départir de ce satané sourire.

Madge m'adresse un dernier regard de connivence avant de partir vers la porte pour sortir, un air ravi. Je suis en quelques sortes soulagée que cette discussion se soit terminée. J'ai le cœur qui bat la chamade tandis que j'emprunte le même chemin qu'elle afin de rejoindre les autres autour du feu. En descendant les quelques marches, je scrute la foule à la recherche de Peeta et mon cœur se gonfle dans ma poitrine quand je croise son regard. Ce sourire qu'il arbore et qui déteint sur tout son visage me fait quitter terre, et instinctivement je prends la même expression sur mes traits, c'est sur un nuage que je le rejoins, lui et ses amis : ils sont assis à l'écart des autres, éloignés du feu de camp, en train de prendre leur petit déjeuner.

Alors que je pensais que nous allions être un peu gênés, empruntés, Peeta se lève et m'entoure de ses bras, je me rends compte alors qu'il m'avait horriblement manqué, même si je ne l'ai quitté i peine une heure tout au plus. Je respire à plein poumon son odeur de pain chaud qui me rend toute chose alors qu'il pose ses lèvres, tellement douées pour me faire des choses inconvenantes, sur les miennes. Il fourre ensuite son nez dans ma nuque ce qui provoque toujours autant de frissons dans tout mon corps.

_ Tu m'as manqué, me susurre-t-il.

Une vague de bonheur m'envahit tandis que je secoue la tête en gloussant comme seul réponse. Je lui serre les bras en guise de réponses et pose ma tête sur son épaule.

_ Jamais vous ne vous lâchez ?, nous interrompt Finnick derrière nous.

Peeta ricane en me serrant contre lui alors que je me cache, le visage empourpré, dans sa poitrine. C'est si évident que ça ou quoi ? C'est marqué sur notre front ? Il me prend la main et m'invite à m'asseoir à côté de lui. Il me tend son gobelet de l'espèce de tisane que nous fabriquons à partir de feuilles et de baies trouvées dans les bois.

Dans les boisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant