Nico, Train, Wyoming, Samedi 18 Décembre.
Une famille. C'est ce que j'avais toujours voulu. Ni la gloire, ni la richesse, ni la puissance, juste une famille. Et je l'avais eu. Jusqu'à mes neufs ans. Et jamais plu je n'en aurais. Qui voudrait d'un gosse gay et mal élevé ? Personne, c'était évident.
Je me réveillais alors que le train ralentissait. C'était la fin d'après-midi. Mon compartiment était toujours vide. A Minneapolis j'avais changé de train et prit un régional qui desservait les petites gares. Je sortit dans le couloirs.
- Excusez-moi, où sommes nous ?
- Le train arrive dans une petit ville du Wyoming, me répondit une dame.
Je partis prendre mon sac. Une petite ville perdue dans le Wyoming, exactement ce qu'il me fallait pour disparaître quelques temps.
La ville ou plutôt le village en question s'appelait River City. Et il y avait seulement deux cent soixante douze habitants, une école qui faisait primaire et collège, une épicerie qui faisait aussi poste, une mairie, un poste de police, un bar-restaurant et une salle des fêtes qui faisait aussi théâtre et cinéma.
J'entrais dans l'épicerie.
- Bonjour, me dit l'homme derrière le comptoir, de quoi avez-vous besoin ?
- En fait, je cherche un hôtel ou une chambre d'hôte.
- Ah, désolé mais vous trouverez pas ça ici.
- Si tu veux je peux t'héberger pour la nuit.
Un homme sortit d'un rayon. Il était trapu, un ventre bedonnant, ses cheveux et sa barbichette étaient bruns ainsi que ses yeux. Il portait une chemise dans un style hawaïen et une casquette de base-ball. Il devait avoir dans les quarante ans.
- Comment tu t'appelle, coco ?
- Nico Di Angelo.
De toute façon, si un avis de recherche était lancé il y aurait ma photo dessus, alors que je cache mon nom ne changerait rien.
- Moi, c'est Gleeson Hedge. Alors t'acceptes ma proposition ou tu veux encore chercher ?
- Vous êtes sûr que ça ne vous dérange pas ?
- Non, t'inquiète pas.
- D'accord.
Il paya ses articles et sortit. Il se dirigea vers une veille camionnette et l'ouvris.
- Monte.
Une fois à la place du conducteur, il démarra et sortit de la ville.
- Vous habitez loin ? demandais-je.
- A trente-cinq kilomètres environ. J'habite avec ma femme, Mellie, et mon fils, Chuck, il a quatre ans. Dans la vie, je suis éleveur c'est pour ça qu'il fallait une maison avec beaucoup d'espace. J'élève surtout des moutons et des vaches. Et j'ai une plantation aussi. Enfin bref, une vie d'agriculteur quoi. Et toi ? Mais quel âge as-tu ? Tu parais bien jeune.
- J'ai quatorze ans(impossible de mentir, je faisais trop jeune) et je suis orphelin.
- Ah, désolé.
- Mais j'ai jamais connu mes parents alors c'est pas vraiment eux qui me manque, c'est plutôt une famille qui me manque. Je sais même pas s'ils sont morts ou s'ils m'ont abandonnés.
Les mensonges sortais plus vite les uns après les autres.
- Je vis tout seul et j'ai décidé de découvrir l'Amérique. Et j'avais envie de visiter le Wyoming.
- Alors tu peux rester autant que tu le souhaites. Et ne refuse pas. On ne refuse jamais mon hospitalité.
La voiture s'arrêta bientôt près d'une maison basse et allongé en bois. La porte s'ouvrit à la volé et un petit garçon brun sortit en courant.
- Papa !
Une femme sortit également sur le pas de la porte. Elle était brune et portait une robe blanche si légère qu'on aurait pu la croire en fumée. Son ventre était rond, signe qu'elle attendait un deuxième enfant. Elle fit un signe de la main dans notre direction. M'sieur Hedge se gara et descendit.
- Allez viens, junior.
Je descendis à mon tour. Le vent me fouetta le visage et m'envoya les cheveux dans les yeux. Le petit garçon me regarda.
- C'est qui ?
Hedge lui ébouriffa les cheveux.
- Il s'appelle Nico et il va rester quelque temps, OK ?
Il s'approcha.
- Moi c'est Chuck et j'ai comme ça.
Il leva quatre doigts.
- Et toi t'as combien ?
Je m'agroupis pour être à sa hauteur.
- J'ai quatorze ans, comme ça.
Je mimais dix puis quatre avec mes doigts.
- Wouah ! T'es vachement grand.
- Toi aussi un jour tu sera aussi grand.
- Vous venez les garçons ?
La jeune femme nous faisait signe pour rentrer.
- C'est ma maman. Elle belle ma maman, hein ?
- Oui, elle est très belle.
Je me relevais et le petit me tendit la main. Sur le coup, j'avoue, j'ai hésité. Je n'aimais pas le contact physique en temps normal. Mais je la lui prit quand même.
- Tu sais pourquoi elle a un gros ventre ma maman ?
- Nan, pourquoi ?
- Elle a une petite fille dedans. Mon papa a dit que la petite fille allait être me petite sœur et qu'elle sortirait dans trois mois. Et toi t'as une sœur ?
Mon cœur se serra.
- J'en avais deux.
- Elles sont où ?
- L'une est morte et l'autre est parti étudier ailleurs.
- Et ton papa ? Et ta maman ? Ils sont où ?
- Ma maman est morte et mon papa m'a abandonné.
Sur le coup, j'oubliais qu'il avait seulement quatre ans. Mais ça n'eu pas l'air de le préoccuper.
- Moi je veux bien être ton petit frère si tu veux.
Je lui souriais.
- Chuck, va prendre ton bain et mets toi en pyjama. On passe bientôt à table.
Elle se tourna vers moi.
- Mon mari m'a expliqué. Je m'appelle Mellie. Viens, je vais te montrer ta chambre.
Mellie m'entraîna vers le fond de la maison et me fit entrer dans une chambre d'ami. Elle m'indiqua une porte au fond.
- C'est la salle de bain. Reste autant que tu le voudras. Je suis désolée pour ta famille.
Je me retrouvais seul dans la pièce. Je me laissais tomber sur le lit. Actuellement, mon père et le pensionnat devais faire des pieds et des mains pour me retrouver. Mon père. Cette pensée flotta quelques instants dans ma tête. Il était devenu si froid et distant. Quand ma mère vivait encore, il était fréquemment au travail mais il nous ramenait des cadeau pour se faire pardonner et il souriait souvent. Même si c'est vrai qu'il restait plutôt avec ma mère. Alors oui, ce n'était certes pas le père parfait. Il ne savait pas s'y prendre avec les enfants mais maintenant... C'était pire. Cela faisait cinq ans que je ne l'avais plus vu ni sourire, ni rire. Il passait son temps enfermé dans son bureau me délaissant moi et Hazel et son peu de temps libre il le passait avec l'autre. Il devait sans doute être en Espagne en train d'attendre qu'on m'est retrouvé pour pouvoir revenir et me gronder, histoire de dire qu'il faisait quand même son job de père.
Quant aux trois équipes qui me cherchaient... Eh bien, avec de la chance elles se décourageront rapidement car il était tout à fait impossible qu'ils me retrouvent dans ce petit village perdu dans le Wyoming. Mais il est vrai que le fait qu'ils me cherchent me déroutaient. Le faisaient-ils juste pour ne pas avoir de problème avec mon père ou parce qu'ils m'appréciaient ? Je serais tenté de dire à cause de mon père étant donné qu'il était l'un des plus gros PDG d'entreprise et par conséquent cela pouvait coûter cher au pensionnat si je disparaissais totalement.
Will faisait parti d'une équipe. Rien que la pensée de son nom me réchauffa le cœur, le fit battre plus fort et mes joues s'embrasèrent. Une boule se forma dans mon estomac. Et une douleur se fit sentir dans ma poitrine. Une douleur triste et insupportable. Il n'était pas comme moi. Je perdais mon temps avec lui mais je ne pouvais m'empêcher de l'aimer. Je repensais à ces quelques minutes passées blotties contre lui sous le pin alors qu'il pleuvait.
Je me relevais. Je n'avais pas le droit de m'apitoyer sur mon sort. J'allais prendre une douche et me changeais ensuite.
Le repas fut délicieux et tout se passa bien jusqu'au moment où Chuck voulut me montrer quelque chose. Le petit sortit un énorme paquet de cartes.
- Ce sont des cartes de Mythomagic, me dit-il. Y a des figurines aussi. Tu veux que je t'apprenne à jouer ?
Le Mythomagic. Le jeu de mon enfance. Celui qui prenait la poussière je ne sais où. C'était ma mère qui m'avait offert mon premier paquet de carte. Je les avais toutes les cartes et les figurines. Sauf celle d'Hadès. Et lorsque Bianca fut retrouvé morte, elle tenait la figurine qui me manquais serrée, dans sa main gauche. Mano sinistra en italien. Ma mère aurait vu ça comme un mauvais présage.
Sur le coup je pensais que je pleurerais peut-être en y repensant. Mais un sourire se dessina sur mon visage.
- Je sais jouer. Si tu veux on fait une partie après manger.
- Cool ! Zeus est vraiment le meilleur, il a cinq mille points d'attaque et deux mille de défense alors qu'Hadès n'a que mille points d'attaque.
- Oui, mais il a cinq mille de défense, rétorquais-je.
Mellie et M'sieur Hedge nous regardaient comme si l'on venait de parler martiens. Mes parents faisaient la même tête lorsque j'essayais de leur expliquer les règles.
Ce fut une soirée géniale, comme il faisait froid m'sieur Hedge alluma un feu dans la cheminée et Chuck voulut faire plusieurs parties. Et j'avoue qu'il était assez fort.Lorsque je me retrouva seul dans mon lit, une larme roula sur ma joue. Ils étaient ce que je désirais le plus. Une famille. La mienne avait volé en éclat et il était impossible que j'en fonde une un jour.
Voilà, voilà, n'hésitez pas à commenter ou à poser des questions s'il y a des points pas trop clairs, surtout pour ce qui est du passage au monde non magique qui peut être pertubant pour la place des personnages et qui est qui. Et je pensais aussi associer une musique à chaque chapitre, pour le moment j'ai pas eu l'inspi mais dites le moi si ça vous intéresse :)
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L'Ange et le Soleil
FanfictionBienvenue au pensionnat de la Colline ! Tu vas y découvrir une histoire. Une histoire fragile, triste et pleine de secrets et de regrets. C'est l'histoire de deux jeunes hommes. Deux jeunes hommes qui ont plus en communs que ce qu'ils croient. Ils o...