Chapitre 35

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Will, Hôpital de Bellevue, 3 Septembre 2017

Cela faisait maintenant deux mois que Nico était à l'hôpital. Après ce qu'il s'était passé à Seattle, j'avais cru qu'il avait juste besoin d'espace, de tranquillité pour faire son deuil. Je m'étais trompé. Il ne voulait pas tourner la page mais oublié dans l'alcool. Quand je l'avais trouvé sur le pas de sa porte avec les services sociaux, ce n'est pas Nico que j'ai vu mais une épave. J'avais réussi à convaincre l'assistance sociale que Nico allait s'en sortir et que tout irait bien pour Benjamin. Après son départ j'avais appelé Franck et l'avait prié de bien vouloir aller chercher le petit chez sa nourrice. Hazel qui était un ange le gardait depuis ce jour malgré ses propres jumeaux. Si Nico voulait le récupéré un jour, il devait réussir à remonter la pente en moins de six mois. Pour le moment il avait réussi à abandonner la boisson mais sa déprime restait.

J'entrais doucement dans sa chambre. Il était là, dans le pyjama de l'hôpital, recroqueviller dans son lit face au mur, les yeux grands ouverts et pleins d'effroi. Le voir dans cet état me brisait le coeur et j'aurais  volontier préféré être au pensionnat seulement, je ne voulais plus abandonner Nico. Il en avait déjà assez bavé et il en bavait encore. Il avait besoin de moi. Je ne devais pas encore le laisser tomber.
Sans rien dire, je m'approchais et m'assis à côté de lui. Je lui caressais lentement les cheveux en regardant l'autre mur en face.
- Comment va Hazel ?
- Elle va bien.
- Et les enfants ?
- Ils sont en pleine forme. Ben te demande, il pleure et ne veut pas que Franck l'approche. Il a besoin de toi.

Je le sentis frissoner.

- Il a besoin de parents pas d'un alcoolique, reprit il en continuant de regarder le mur.
- Il n'y a pas que lui qui a besoin de toi, tu sais.
- Trouve toi quelqu'un de bien et oublie moi.
-Tu es quelqu'un de bien, Nico. 
- Je l'étais...
- Tu n'as rien fait de mal, c'est moi qui est tué Antoine. 

Il frissonna de nouveau. 

- Laisse moi t'aider, lui dis-je doucement. Tu sais que je peux t'aider...
- Plus jamais tu ne me laissera tomber ?
- Plus jamais, lui dis-je en le serant dans mes bras. 

Il hocha doucement la tête.

Ce soir-là, je rentrais chez moi et m'affalais sur mon lit en pleurant. J'avais bien vue le regard de Nico. Depuis deux mois... Son regard était infiniment triste. Brisé à jamais... Jamais, jamais cela ne sera comme avant... Je m'endormis habillé sans même me rendre compte que je sombrais dans les bras de Morphée.

La sonnerie de mon portable me réveilla. J'entrouvis mes paupières encore collées et j'arrivais à peine à déchiffrer le nom de mon contact. Jason. Je décrochais et portait l'appareil à mon oreille.

- Allô ? dis-je d'une voix pâteuse de sommeil.
- Will ! me répondit la voix essoufflée de Jason. On a besoin de toi.
- Oui, confirma la voix de Percy en arrière plan. Nico a disparu. Les infirmières ne le trouvent plus !!!
- De quoi ?!! m'étranglais-je tout à fait réveiller.

Je me passais la main sur la figure.

- C'est bon les mecs... Laissez tomber les recherches, je sais où il est.

Je prit ma voiture et roulais sans m'arrêter jusqu'à Long Island. Une fois au pensionnat, je me dirigeais directement vers le cimetière. Il était bien là, recroquevillé de froid contre la pierre de Bianca.

- Je... Will... ?
- Rentre à New York avec moi, Nico. Tu dois retourner à l'hôpital.

J'entendis un sanglot étouffé.

- Je ne peux pas... Les voix sont revenues me tourmenter...
- Les voix ? 

C'était bien la première fois que Nico me parlait de ces voix.

- Qu'est-ce qu'elles te disent ? Quand est-ce qu'elles ont commencé ?  Enfin merde Nico ! Pourquoi ne pas l'avoir dit plus tôt  ?!

Il se recroquevilla encore plus sur lui même et gémit de tristesse. Ma colère retomba aussitôt. Je m'assis contre lui et l'atirrait de force dans mes bras. Il essaya bien de résister mais il était trop faible physiquement pour me repousser.

-Je suis désolé, je voulais pas me mettre en colère mais Nico... Je peux pas t'aider si tu le dis pas tout.

Je posais mon menton sur son crâne. Je l'entendis déglutir et ainsi ravaler ses sanglots.

- Elles sont apparus dès que je suis arrivé à l'hôpital. Au début, je croyais que c'était l'état dans lequel j'étais qui me faisait entendre ces voix mais malgré ma sobriété, elles étaient toujours.  Elles me taraudent jour et nuit. Je voulais pas le dire de peur d'être pris pour un fou et d'être enfermé plus longtemps. Je pensais qu'elles partiraient en sortant de l'hôpital et j'avais raison. Elles ne me parlent plus.

Je le regardais avec effroi. Cette fois, il lui faudrait plus que quelques temps à l'hôpital pour qu'il aille. Je demandais quand même  :

- Les voix... Que disaient-elles ?

Ses lèvres bleuies de froid tremblotèrent et il souffla :

- La même phrase en boucle. Elles me disaient "Réveille toi".

Hey Hey, désolée pour la courte durée de ce chapitre... La fin arrive à grands pas... D'après vous, comment tout cela va se finir ? ;)

L'Ange et le SoleilOù les histoires vivent. Découvrez maintenant