Chapitre 2

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Nico, Grenier du Pensionnat, Mercredi 1er Décembre.

Le grenier est un endroit fascinant. On y trouve pleins de choses étranges et intéressante. Pleins de souvenir enfouis et abandonnés. Des objets du passé qui appellent à des histoires, toutes plus passionnantes les unes que les autres.

Il y en a un à la Colline. Depuis l'ouverture du pensionnat en 1906, toutes sortes d'objets s'entassent là et sont oubliés par la suite. Plus personne ne vient ici. Sauf pour rajouter un objet qui serait ensuite oublié à son tour. Comme tant d'autres avant lui. Comme moi. J'avais été mis en internat pour être oublié. C'était pour ça que j'aimais tellement cet endroit. J'y avais ma place. Et surtout je ne voulais pas que ces objets soient oublié, effacés des mémoires à tout jamais. C'était si triste une histoire disparue, un passé oublié.

Par exemple, cette veille commode. Elle contient des lettres qu'une femme avait envoyé à son mari qui participait au débarquement de 1944 en Normandie. Cette penderie est remplie d'anciens uniformes qui avaient fait la guerre de sécession. Ce berceau avait accueilli l'enfant d'un soldat de la première guerre mondial. Ce piano avait joué dans les plus grandes salles parisiennes lors des années folles. Et le canapé, sur lequel j'avais dormi, se trouvait dans le salon de la Maison Blanche pendant le mandat de Kennedy.

Chaque objet a une histoire et ne demande qu'à la raconté.


Je me réveillais dans le grenier dont la lucarne cassée donnait sur le toit. Je regardais ma montre. 7 h 56. Les cours allaient commencer dans à peine dix minutes. Je passais rapidement mon uniforme, ouvris la trappe et sautais dans le couloir du cinquième étage. Le cinquième étage était celui des dortoirs mais la partie où je me trouvais était celle des filles. Habituellement, j'aurais courus avant que quelqu'un ne me voit mais vu que maintenant tout le monde devait savoir que je préférais les garçons je pris mon temps. De toute façon, tous les élèves devaient se diriger vers leur salle de classe ou terminer leur petit déjeuner.

Une fois dans ma chambre je pris mon sac de cours et repartis. J'arrivais en cours de biologie avec plusieurs minutes de retard. Mme Corianna Démmet se tourna vers moi le visage sévère. C'était une femme d'age mûr, brune aux yeux verts.

- Et bien monsieur di Angelo, où étiez-vous donc passé ?

- Euh, je euh,j'étais dehors. Allé voir Bianca et je n'ai pas vu l'heure passée.

Son visage s'adoucit.

- Allez-vous asseoir et ouvrez votre livre page 57.

Sur le chemin qui menait à ma place au fond près de la fenêtre, je sentis les regards des autres fixés sur moi. Mais aucun commentaire.

L'heure se passa sans incident. L'heure d'après aussi. Aucun commentaire. Aucune insulte. Aucun regard de haine, que ceux de la crainte. Et ce fut comme ça pendant toute la matinée. Et pendant toute la matinée j'évitais tous les élèves, surtout Jason. Et Percy.

Mais à la sortie du cours d'histoire, Jason m'attrapa par le bras.

- Vas-y, dit-il à Percy, je te rejoins.

- Lâche-moi, lui dis-je.

- Non. Pas tant qu'on n'aura pas discuté. Pourquoi tu m'évites ?

- Pourquoi je devrais te le dire ?

Il me lâcha le bras mais je ne partis pas.

- Écoute, reprit-il, si c'est pour hier, sache que je l'ai dit à personne. Et ça ne me gêne pas du tout, rajouta-t-il.

L'Ange et le SoleilOù les histoires vivent. Découvrez maintenant