Chapitre 9

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Nico, Ferme des Hedge, Mercredi 10 Mars 2010.

C'était en mars. Le dix pour être précis.

    Il faisait horriblement froid. M'sieur Hedge était au travail, Chuck à l'école et Mellie tricotait au coin du feu. C'était une journée tranquille et j'avais décidé de me promener dans les alentours.
    Après avoir mis mon manteau, je sortis dans l'air glacé. Le givre recouvrait tout. La nature n'avait jamais été aussi belle, il ne manquait plus que de la neige. Mais les gros nuages gris ne semblaient pas près de nous faire ce plaisir. L'herbe crissait sous mes pas et mon souffle formait un nuage de vapeur.
     Je marchas pendant un quart d'heure sans entendre autre chose que mes pas, soudain je m'arrêtais. Plus loin dans une clairière un lapin trottinait. Il était brun et sur la neige tout à fait visible. Je le regardais sauter et jouer dans la neige lorsque qu'un faible sifflement retentit et une flèche le transperça. Le lapin tomba dans la neige et une tache rouge imprégna le blanc immaculé.
     Je me demandais qui pouvais avoir fais ça. Un homme s'avança alors et se pencha pour ramasser le lapin. L'homme portait un arc et un manteau dont la capuche me cachait son visage. Qui pouvait bien chasser à l'arc maintenant ? D'habitude les chasseur utilisait des fusils.
       L'homme rejeta sa capuche en arrière et un mot m'échappa. Un seul.
- Will ?
      Il se tourna vers moi en entendant son prénom et son regard bleu croisa le mien.
- Nico ? C'est bien toi ?
     Je tournais les talons et m'enfuis. Trois mois. Trois mois que je ne l'avais pas vu. Et pourtant, il avait été présent lors de chacune de mes journée. Je ne pouvais rien dire où faire qui me le rappelle et le voilà, trois mois plus tard devant moi. Comment m'avait-il retrouvé ?
   J'entendais des pas derrière moi et Will qui m'appelait. Mais je ne pouvais pas m'arrêter. Si je m'arrêtais, je serais obligé de m'avouer les sentiments que j'avais pour lui, je ne pourrais m'empêcher de tomber réellement amoureux de lui. Après avoir passé trois mois à me convaincre que j'étais parti par sa faute c'était impossible de le laisser me retrouver. Et si je cédais à l'amour j'en souffrirais comme d'habitude car il ne m'aimait pas comme ça.
    Je sentis les larmes me monter aux yeux et un accès de colère m'envahit. J'en avais marre de me mettre à pleurer à chaque fois qu'il se passait quelque chose d'émotionnellement fort dans ma vie.
    J'étais dans la prairie, devant la maison. Bientôt je serais rentré et Will ne pourrait plus rien. Ensuite lorsque qu'il se découragerai et partira, j'en profiterai pour prendre le premier train et partir le plus loin possible.
     Mais soudain je sentis une main sur mon bras. Will, qui m'avait rattraper, me força à me retourner. Je gardais la tête baisser. Je ne voulais pas le voir.
- Nico..., dit-il d'une voix essoufflée.
    Et sans que je m'y attende, il me gifla. Heureusement, grâce au gant en laine qu'il portait cela ne me fit aucun mal. Je gardais les yeux baisser.
- Mais qu'est-ce qu'il t'as pris de partir comme ça ?! Je croyais que t'avais dépasser ton stade « je fugue à tout bout de champs » ?! En plus, regarde toi ! T'es encore plus maigre que la dernière fois que je t'ai vu !
      Ses cris résonnaient dans l'air froid du matin.
- Laisse-moi tranquille, marmonnais-je.
- Sûrement pas, tu vas rentrer avec moi. Cela fait trois mois que je te cherche.
- Pourquoi ? Pourquoi n'as-tu pas abandonner ?
      Il passa une main sous mon menton et releva ma tête.
- Je ne pouvais. Je n'avais pas le droit d'abandonner.
     Il ouvrit la bouche pour ajouter quelque chose mais au même moment un cri retentit depuis la maison.
- Mellie ! m'écriais-je.
     Je repartis en courant. J'entrais dans la maison en trombe et retrouvais Mellie qui se tenait le ventre en gémissant. Will arriva.
- Qu'est-ce qu'il..., commença-t-il avant de voir Mellie.
     Il se figea sur place.
- Je vais accoucher, gémit la jeune femme. Le bébé arrive avec dix jours d'avance.
     Je me figeais à mon tour. Will fut le premier à reprendre ses esprits.
- Nico, appelle un médecin ! Dis lui de venir le plus vite possible. Le travail a déjà commencer. Appelle le père aussi. Je m'occupe d'elle.
- Je... Vous connaissez Nico ?
- Nous étions ensemble au lycée, répondit-il. Et ne vous inquiétez pas, j'étudie la médecine depuis maintenant douze ans.
Il l'aida à se relever pendant que j'allais passer les coups de téléphone.

L'Ange et le SoleilOù les histoires vivent. Découvrez maintenant