20. Banquet

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«Strong women
Don't play victim
Don't make themselves look pitiful
And don't point fingers
They stand and they deal»

Je jetai un dernier regard au miroir que je tenais entre mes mains, le visage serein, les yeux félins, la chevelure devenue sombre

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Je jetai un dernier regard au miroir que je tenais entre mes mains, le visage serein, les yeux félins, la chevelure devenue sombre. Impassible, j'étais devenue la femme sans cœur, la reine destructrice. J'esquissai un léger sourire à celle que j'étais à celle qui portait la couronne sans vêtements colorés. Le croissant qui me représentait étincelait, celui qui m'avait trahi face au chasseur dans les bois et soulevant la question s'il était judicieux d'écraser mon pouvoir, ou de le dissimuler.

– Artemis, la lune s'est déjà levée, me cria une voix à l'extérieur.

– Nous savons que tu ne t'arranges pas, mais que tu travailles ton masque. Tu n'es pas Aphrodite, sors de cette forêt ! s'ajouta une autre que je reconnus être Skotia.

Je posai le miroir dans la sacoche que je jetai dans un coin aux côtés de mes autres affaires. L'un de mes poignards fut glissé à ma ceinture d'or qui entourait ma taille et ma robe verte serrée à cet endroit retenu, comme pour empêcher le ventre de ressentir les émotions. Mes cheveux volumineux volèrent sur mon épaule tandis que mes pieds emprisonnés dans des chaussures de cuir avançaient avec difficulté jusqu'aux chasseresses qui étaient parvenues à monter des tentes.

– Qui surveille le camp ? demandai-je, ignorant les regards qui scrutaient la femme sortie des bois.

– Émis et Sirius.

– Bien, Agrios ! appelai-je, et à travers les nuages, je le vis apparaître, descendant en cercle pour se poser sur mon bras que je lui tendais. Surveille, et si le moindre danger se présente, viens à moi, lui demandai-je.

Un cri aigu s'échappa de son bec tandis qu'il reprenait son envol gracieux à travers le ciel. Mes yeux le suivirent à travers les nuages noircissant sous le crépuscule du monde et d'un soleil encore puissant qui nous illuminait de ses rayons de l'horizon disparu.

Je ne dis mot et pris le chemin de la ville, les chasseresses me suivant. Phoebe et Skotia me talonnaient, mais je ne leur prêtai aucun regard, imposant un silence qui succéda à la plaine devenue rêche jusqu'à ce qu'elles le brisent.

– Es-tu encore en colère ? me questionna Phoebe, sans obtenir de réponse.

– Toujours aussi rancunière ? Je pensais que tu le haïssais, pourtant tu t'es montrée meilleure envers lui avec l'étalon.

– Skotia, garde ta langue dans ta bouche, lui intimai-je, sachant qu'une part de vérité résonnait à mes oreilles, me démontrant que je ne me comprenais pas moi-même.

Je l'entendis glousser, mais ne tombai pas dans son piège. Skotia pouvait penser ce qu'elle souhaitait, elle n'était pas dans ma tête et ne ressentait pas mes sentiments. Je n'éprouvais rien envers lui, ou du moins rien qui pourrait l'en amuser. Les envies de meurtres la laissaient indifférente, elle m'avait déjà vu tuer sans même frémir, préférant se soucier du bien-être de son corps propre de toute trace de sang. Elle était habituée, et ressentait le besoin de changements.

ArtemisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant