39. Choix {Partie 1}

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« I think it's time...
To be happy again »

Mon corps se retourna par lui-même, appréhendant ce qui allait s'ensuivre, ressentant avant que la vue ne me transmette son image

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Mon corps se retourna par lui-même, appréhendant ce qui allait s'ensuivre, ressentant avant que la vue ne me transmette son image. Je le vis, vêtu d'une tenue habituelle, un pagne, simple, mais de ville et non de chasse, dissimulant son torse sous son vêtement de lin, sans la moindre couleur. Ses cheveux corbeaux aux reflets bleus dans la nuit renvoyaient pourtant les nuances des flammes.

Je déviai mon regard sur ses yeux pers et je fus surprise d'y déceler ses vagues de ce bleu givré comme de la topaze, mêlées aux ondes d'un vert vif qui me fixaient avec admiration. Il ne semblait pas décidé à me tuer, et s'en souvenait-il encore seulement ?

– Bonsoir, me salua-t-il avec son sourire charmeur qui fit défaillir mon cœur un court instant, me laissant sans défense, et je me retins de planter une lame sous son cou.

Une envie avant que tout sentiment impérial ne s'envole, remplacé par cette sensation nouvelle que j'avais ressentie la première fois que je l'avais vu dans les bois. Un sentiment qui nous désarmait.

– Bonsoir, répondis-je gênée, hors de mon terrain de chasse, me sentant telle une proie prête à être emmenée sur un chemin nouveau qui pourrait la sauver, ou n'être qu'un piège pour une vie redoutée.

– Tu es sublime, me complimenta-t-il, ne parvenant pas à s'exprimer.

– Merci, balbutiai-je. Toi aussi, ajoutai-je rapidement fixant les quelques muscles qui dépassaient du tissu avant de réaliser les paroles prononcées. La sortie est moins bonne lorsque nous le faisons à une personne qui n'a pas fait énormément d'efforts, me justifiai-je avant de me maudire par ces mots qui pourtant ne le blessèrent pas.

– Ne t'inquiète pas, me rassura-t-il passant une main nerveuse dans ses cheveux lisses. Je ne t'avais jamais vu ainsi, continua-t-il, désignant de son menton ma tenue.

– Il est vrai que ces vêtements me sont rares, mais mes sœurs ont réussi l'impossible, plaisantai-je. Malgré moi, une partie de moi reste... Noble.

– Elles firent bien d'insister.

Le sourire au coin qu'il me partagea scella mes lèvres qui se pincèrent un court instant, ce qui ne passa pas inaperçu à ses yeux illuminés. Les mains qui se tortillaient sous mes yeux mal à l'aise, je savais mes joues brûlantes, et aucun signe d'assassinat n'émanait de sa part.

– Une coupe ? me proposa-t-il, me tendant le vin, et tout sentiment de crainte à l'égard du criminel s'échappèrent, ne voyant qu'un autre homme, ne voyant que le chasseur de Trézène.

Je saisis avec un sourire timide le récipient, et lorsque nos mains se frôlèrent, je détournai le regard avant de boire une gorgée puis une deuxième dans le silence, cherchant un sujet qui pourrait nous convenir, et je le trouvai.

ArtemisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant