63. Brisées {partie 1/2}

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« I am asking you now.
Who are you ?
Did they break you apart ?
Or do you still the same ? »

« Je te le demande maintenant.
Qui es-tu?
T'ont-ils brisée ?
Ou restes-tu la même ? »

L'abandon que provoquait la mort dans nos cœurs était la source d'un vide chaotique, celui qui ôtait toute vie à l'âme, provoquant un désir de survie qu'était la vengeance

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L'abandon que provoquait la mort dans nos cœurs était la source d'un vide chaotique, celui qui ôtait toute vie à l'âme, provoquant un désir de survie qu'était la vengeance. Aussi rouge que le sang qui était prêt à tout, même à défier les dieux, pour parvenir à ses fins, sachant que l'unique perte serait sa propre vie.

L'amour était celui qui transformait l'être, lui donnant l'espoir dans le néant de la vie, dans la famille au vin de folie qui finalement naquit en elle jusqu'à ce que, d'une flèche, son socle s'effondre. Et qu'elle ne tombe plus sur terre comme elle était autrefois plantée, mais jusqu'aux tréfonds de l'entaille de la terre, dans les grottes obscures démunies de lumière. La puissance elle-même d'un pouvoir ancien n'était plus.

J'ouvris les paupières, sentant les doigts brûlants de Merope lâcher mon front plissé de douleur et ses pleurs retentissaient à mes oreilles. Ils humidifiaient ses yeux tout comme les miens qui avaient ressenti la souffrance de son histoire dont la fin n'avait été que malheur par l'unique faute d'une reine bien plus qu'une méchante.

J'avais été la cruauté qui avait brisé sa vie en des fragments désordonnés qui revêtaient désormais son corps. Je ne pouvais ni même exprimer une excuse, la sachant veine et incapable de le lui ramener, de lui offrir une autre issue dans ce monde de dieux et de monstres dans lequel elle était piégée. Dans son regard, elle n'était plus si ce n'était une femme qui semblait imbrisable et prête à user des atouts qu'elle possédait pour en venir à ses fins, se moquant des dieux.

– Comment a-t-il pu te pardonner ? Lui que n'est plus venu me voir, mais qui t'es apparu à Corinthe. Lorsque tu as crié son nom, tu m'as blessé une deuxième fois par la manière avec laquelle il tenait à toi. Celle qui l'avait tué, trahi, quand lorsque moi je ne cherchais qu'à le venger, et la vengeance est un honneur, une justice. Voyant dans ce trou dans lequel j'étais tombée, il n'est plus revenu, percevant que j'avais pris ma décision et qu'il ne réussira pas à me faire continuer une vie dans laquelle j'étais attrapée avant de m'en libérer, et de m'y abandonner. Je ne cherche que justice, mais tous me jugent. Je sais que dans ce monde je suis seule lorsque toi, qu'importe tes crimes, tu auras toujours à tes côtés ceux qui te soutiennent, dont lui. Ta passion, ton cœur, nous a détruits, bien que tu hurles que tu n'en possèdes pas. Et que tu agis seule. Tu es en vie, car d'autres en sont morts, et d'autres mourront si tu n'es pas arrêtée.

– Il a veillé sur toi tout comme moi, lui fis-je savoir, me souvenant de son dernier souhait avant de quitter le monde des vivants. Il souhaitait juste te ramener sur un autre chemin, un meilleur.

Elle baissa un court instant les yeux, laissant des mèches tomber sur un visage méconnaissable qui autrefois lumineux s'était obscurci par le destin dans lequel elle avait été liée contre son gré. Il l'avait mêlée à un monde qui n'était pas le sien, et elle avait été prête à le combattre. Mon frère s'était détaché, et n'était pas revenu à temps, par ma faute.

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