59. Révélation

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«Secrets aren't secrets
They are weapons.
You can save them
In your pocket until
You need them»

« Les secrets ne sont pas des secrets
Ce sont des armes
Tu peux les garder dans ta poche
Jusqu'à en avoir besoin »

Un cycle lunaire, des jours qui s'écoulaient suivant la mort puis la renaissance de la nuit qui de toute sa splendeur montrerait à l'étendu vaste du monde que sa puissance ne s'éteindrait jamais

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Un cycle lunaire, des jours qui s'écoulaient suivant la mort puis la renaissance de la nuit qui de toute sa splendeur montrerait à l'étendu vaste du monde que sa puissance ne s'éteindrait jamais. Cette nuit de son astre plein, immense et lumineux dans la voûte obscure. D'une lune à l'autre, les murmures s'étaient tus, la guerre n'avançait plus et les dieux avaient quitté l'Olympe pour le nord, attendant leurs ennemis, m'abandonnant derrière eux.

Condamnée à rester dans sa forêt éternellement jusqu'à la fin des temps, ou qu'ils me trouvent et me prennent suite à un périlleux combat sans règles, je n'étais pas restée sage. Bien que prête à les accueillir, l'échange avec mon jumeau ne m'avait pas pour autant apaisée. Ni celui avec les hautes chasseresses. Et encore moins les dieux qui ne faisaient qu'ordonner sans réfléchir.

Ils ignoraient que nos ennemis me voulaient, moi. Ils ignoraient la semence de la guerre, ces cadavres aux abords de la frontière et la mort de ma chasseresse. La dernière vierge assassinée en mon nom.

Les loups savaient que les divinités les attendaient, ils étaient aussi rusés qu'un renard. Lycaon et Fenrir trouveraient un autre moyen de m'atteindre, conscients que j'étais loin de ce combat auquel je désirais ardemment participer pour y semer la mort dans le but de me sauver. Ainsi que revoir l'homme que j'aimais qui s'était tapi parmi les barbares. Seule ici, le campement était en alerte et préparé à mener sa propre bataille. J'étais prête à les recevoir, et les vaincre, et mon jumeau était le seul immortel de l'Olympe à mes côtés.

Quand ? Je l'ignorais, mais je restais déterminée à m'arrêter que lorsque je serais morte aux pieds de mon royaume réduit en cendres. Les forêts étaient devenues vides. Daphné et son frère avaient décidé de s'éloigner, conscients que cette guerre n'était pas la leur et que la nymphe n'était pas suffisamment chasseresse pour combattre à nos côtés, mais ils m'avaient fait parvenir l'avancée de mes ennemis.

Ils approchaient.

J'observais le ciel limpide depuis ma couche de peaux de bêtes, mais le vol bas des oiseaux et le chant des hiboux annonçaient un orage approchant. Les muscles endoloris par mes entraînements journaliers, par des flèches tirées à travers les bois, par des cibles lointaines transpercées, par mes sauts incessants depuis les falaises du mont Pélion jusqu'à ce que ma cheville ne se lèse plus.

De mes courses entre les arbres aux écoutes des dryades et des naïades restantes, je n'avais pas cessé de me préparer et façonner mon cœur pour qu'il devienne à nouveau glacial. Comme autrefois, me laissant chaque nuit emmenée par l'appel sombre des bois. Je revêtais à nouveau mon armure sans me soucier des mises en garde que m'avait glissées Hippolyte. Pourtant, mon cœur ne redeviendrait plus pierre, car je sus ce que l'Amour était, les forces et faiblesses, des sentiments contraires. J'avais encore à perdre, je n'avais pas encore été enterrée.

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