La première chose que je ressentis fut une douleur atroce à l'orteil. J'ouvris les paupières difficilement, mais les refermai aussitôt. Une lumière aveuglante, bien plus forte que la petite lampe à huile dans la minuscule pièce, m'aveugla. Je rouvris les yeux, plus doucement cette fois, et attendis qu'ils se réhabituent à la lumière. Puis tout me revint d'un bloc. Le liquide verdâtre qui dégageait une odeur putride, la chaleur insoutenable et mon orteil rongé par le fluide.
J'observai l'endroit où je me trouvais. Celui-ci fut digne d'un film qu'on tournerait à l'asile. J'étais assise, ou plutôt ligotée sur un siège de fer, un câble coincé entre mes dents, m'empêchant de parler, et des ventouses partout sur le corps, reliées à une machine par des fils. Ne me dîtes pas que...
J'entendis sa voix cruelle derrière moi.
-Tu vas payer pour ce que tu m'as fait hier. Ta position n'est pas des plus favorables, si tu réponds mal ou que tu tentes quoi que ce soit, tu recevras une décharge électrique dans tout le corps.
Cet homme n'a vraiment pas l'intention de me lâcher. Je sens que tout ceci va mal finir, ce sont sûrement les dernières heures de mon existence. J'ai envie de dire « Adieu monde cruel. », mais ce n'est pas vraiment le moment. Je suis sur le point d'être torturée à coup de décharges, et la seule chose que je trouve à faire, c'est rire de ma situation déplorable !
Après tout, tout est de ma faute. Je n'ai pas été assez prudente, et voilà le prix à payer. Je repensai à ma montre à gousset, ma génitrice m'a toujours dit qu'elle me protègerait, mais cette enflure me l'a retiré. Je serrai les poings, comme pour me préparer à encaisser le coup. Ma respiration s'accéléra et ma tension monta d'un cran.
La première décharge parcourut mon corps.
Faible, mais assez douloureuse. Je sentis le coup se répercuter dans tout mon être.
Une seconde suivit la première.
Puis il enchaîna, faisant des pauses entre deux. Le câble m'empêcha de parler, mais pas de crier, seule chose que je pus faire. Alors je me mis à hurler à pleins poumons, tant la douleur commençait à se faire ressentir.
Un jus, plus puissant que les précédents, traversa mon corps. Un cri perçant s'échappa de mes lèvres. Jamais je n'avais subi ce genre de chose, et je souhaite que personne ne vive ça. La douleur se fit plus intense, se répercutant dans chacun de mes membres. Les coups s'enchaînèrent, sans que je ne puisse faire quelque chose.
Etrangement, il ne me posa pas sa question favorite. Preuve qu'il se venge, et qu'il me fait du mal par plaisir. Ce n'était plus des cris, mais des hurlements qui s'échappaient à présent de mes lèvres. A ce moment, la seule chose que je souhaitais, c'était disparaître. Ne plus subir ceci. M'échapper même, mais tout ceci est impossible. Enchaînée à ce siège, je ne peux rien faire, et encore moins m'enfuir.
Alors je reconstruis ma vie avec des « si ». Si je n'étais pas allée chez la directrice, si j'avais fait attention. Si... C'est tellement facile de dire « si », mais il faut voir la vérité en face. J'ai été imprudente, je l'ai même toujours été. J'aurais dû m'en rendre compte plutôt, j'aurais dû savoir qu'il viendrait, qu'il me traquerait. Mais j'ai fait abstraction de tout ça, essayant d'avoir une vie normale. Je suis la seule fautive, et voilà dans quel pétrin je me suis mise.
Les coups de décharges s'enchaînèrent. Toujours plus puissant, plus douloureux. Je n'en pus plus, et hurlai à la mort, des larmes inondant mes joues. L'électricité était tellement forte, que mon corps commença à être couvert de blessures. La douleur devint insoutenable. Que quelqu'un arrête ça... Qu'il l'arrête ! Ce type est un psychopathe...
A l'aide...
Je n'aurais jamais cru le dire un jour. Ma fierté était tellement forte, que je me refusais à demander de l'aide. Rester enfermée dans ma bulle, ne jamais parler à qui que ce soit, les règles fondamentales pour vivre en paix dans ce monde. Enfin, c'est ce que je croyais.
Une décharge, encore plus puissante, m'extirpa de mes pensées. Je hurlai une nouvelle fois. Je ne peux mettre de mots sur la douleur qui me traverse en ce moment même. Je mordis le câble entre mes dents, afin de ne pas penser à la douleur. J'ai l'impression que mes membres vont s'arracher un à un. Je sentis le coup passer dans ma chair. Ça fait atrocement mal... Et le pire, c'est qu'il doit bien s'amuser. Cela doit lui procurer un malin plaisir de me voir souffrir de la sorte. Tu devrais plutôt trouver un moyen d'arrêter ça, au lieu d'ironiser sur ton sors, me souffla une petite voix dans ta tête. Je veux bien, mais que faire ?
C'est alors qu'une idée commença à germer dans ma tête. Je retournai ma main, de façon à ce que ma paume soit vers le haut. Puis je concentrai toute l'énergie qu'il me restait dans le creux de ma main et créai une boule d'air, plus grosses que les précédentes. Je n'ai qu'une seule chance, si je rate, je ne pourrais en refaire d'autres.
Je fis un rapide mouvement du poignet, ce qui envoya ma création derrière moi. Avec un peu de chance, elle touchera la machine -qui continuait derrière mon siège-, ou même l'homme.
Je ne vis rien, mais pus entendre certaines choses. Un bruit de verre qui casse, j'ai touché une fenêtre ? Pourtant, j'entendis comme des grognements. Aurais-je touché autre chose ? Puis, sans crier gare, mon siège pivota sur lui-même. Et je pus voir les dégâts que ma boule avait causés.
Une immense vitre séparait mon bourreau de moi, comme si derrière celle-ci se dressait une salle de contrôle. Mais cette vitre était à présent en mille morceaux, recouvrant le sol d'un tapis de verre. Certains bouts encore accrochés pendaient çà et là, mais finiraient par tomber tôt ou tard.
Mais mon attaque n'a pas servi à grand-chose, elle n'a au final détruit seulement la vitre. Mon bourreau et le machine sont malheureusement toujours là, eux. L'homme sortit de la salle par une porte située sur le côté, et s'avança vers moi. Il se posta devant moi et me fixa avec un regard plus noir qu'à l'accoutumée. Je pense que mon attaque surprise l'a énervé.
Sa main claqua sur ma joue, sans que je n'aie le temps de voir le coup partir. Ma tête, sous l'effet du choc, cogna contre le siège de fer. Puis je sombrai dans le néant.
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Je voulais vous remercier pour vos votes et vos commentaires ! Vous êtes tous super, même vous lecteurs fantômes ! Si vous avez des conseils pour m'améliorer, n'hésitez pas !
D'après vous, que va-t-il se passer ? Une idée ?
Sur ceux, à la prochaine !
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The Last
FantasyPourquoi une vie remplit de morts resterait-elle ainsi ? Ma vie n'est que fuite et peur. Etre la dernière de sa famille peut parfois être frustrant. Un inconnu les a tous tué. Et je suis le dernier obstacle. Mais pourquoi fait-il ceci ? Une simple...