Je lus le message.
« Donne-moi la clef et j'épargnerais ta misérable vie. Mais si tu ne le fais pas, je te torturerais jusqu'à ce que tu n'aies plus que la chair sur les os. Tu la détiens, je le sais. Tes minables parents te l'ont donné. Ne t'en fais pas, ton tour va arriver. Je t'ai raté la dernière fois à cause de ce pitoyable vaurien, mais je t'aurais tôt ou tard. Je veux juste la clef. »
Bien sûr, c'est lui. Il est capable de tout. Et c'est seulement maintenant que je comprends. Je l'ai ? Mais comment pourrais-je l'avoir ? Mes parents ne m'ont rien donné qui ressemble de près ou de loin à une clef. Et, comment a-t-il eu mon numéro ? S'il l'a, il peut très bien avoir mon adresse... Ça en devient morbide. Pourrais-je lui échapper ? S'il venait ici, que risquais-je ? La mort ? La torture ? Il a déjà réussi à glisser des photos sous ma porte, pourquoi ne la défoncerait-il pas ? Mais pourtant, je me sens protégée dans ma maison. Comme si un dôme protecteur était posé au-dessus d'elle.
Le soir commença à tomber. Je m'installai sur la terrasse afin d'observer les étoiles. D'ici, les lumières de la ville étaient faibles et je pus voir le ciel dans toute sa splendeur. Il me passionne vraiment. Toujours différent, c'est une œuvre d'art à lui tout seul. Je l'admirai en sirotant mon thé aux fruits rouges. Puis mon regard se dirigea vers la forêt. Là, entre deux arbres, j'aperçus une silhouette. Dans sa main, flotté une petite étincelle, essayant en vain d'éclairer les alentours. Je dois être fatiguée, une étincelle ne peut pas flottée comme ça ! Je secouai la tête pour me réveiller et me concentrai sur la personne. Je ne voyais que le visage de la personne. Le reste n'est que ténèbres. Mais je reconnais cette personne...c'est Aaron !
Mais ce garçon m'espionne ou quoi !? Ce n'est pas possible ! Il avait du remarquait que j'avais conscience de sa présence, car il s'enfuit entre les arbres. Je vais aller lui parler moi ! Non mais, il se prend pour qui ? Je me levai et sautai par-dessus la barrière. Puis je m'élançai vers la forêt.
Je criai à plusieurs reprises son prénom. Mais aucune trace du brun. Je continuai mes recherches. Où peut-il être ? Dans la clairière peut-être ? Je décidai d'aller voir.
Aaron n'y était pas, pour mon plus grand soulagement -c'est mon cocon, mon endroit secret-. Je continuai vers le nord de la forêt et le trouvai enfin. Il était dos à moi. Un silence pesant nous entourait. Puis, au bout de quelques minutes, je décidai de le briser. Il se tourna et m'observa.
-Je peux savoir ce que tu faisais ? Tu m'espionnes ou quoi ? Arrête !
-Entends ça comme tu veux, mais oui.
-Et pourquoi ça ?
-Pour te protéger évidemment ! Et non, je n'arrêterais pas ! Tu es en danger Madeline !
-Mais je n'ai pas besoin de ton aide ! Je sais très bien me débrouiller toute seule !
-Ah oui !? Et quand l'homme cagoulé t'a pris par derrière !? Tu aurais pu te débrouiller aussi ! répliqua-t-il.
-Bien sûr que oui ! Ne t'avise plus de m'espionner ! Tu as mis ton nez dans une affaire qui ne te regarde pas !
-Mais ce que tu peux être tête-de-mule toi alors ! Si je fais ça, c'est uniquement pour ton bien !
-Mais je n'en ai rien à faire de mon bien ! C'est ma vie ! Je n'ai pas besoin d'un baby-sitter pour me garder ! Tu ne sais rien ! Rien, tu m'entends ! Maintenant lâches-moi ou je t'explose la cervelle ! hurlai-je.
Le garçon se rembrunit. Puis son regard se posa sur ma montre à gousset. Il me questionna sur sa provenance.
-Ma mère me l'a offert, il y a trois ans, juste avant sa mort, répondis-je froidement. Pourquoi ?
-Toutes mes excuses...J'ai juste eu l'impression de l'avoir déjà vu...
-Tu ne pouvais pas savoir, répondis-je sèchement.
-Ecoutes Madeline, si je suis là, c'est pour toi. Je sais que tu t'empêches tous contacts avec les autres. Mais, moi, je ne te ferais rien, ne t'en fais pas.
-Ce ne sont pas les autres la question. Mais moi. Je ne veux pas que l'on s'approche de moi. Sinon, ils encourent la mort...
-Pourquoi ils encourraient la mort ? demanda-t-il.
-Tu en sais trop. Je ne peux rien dire. Oublie-moi, va-t'en, fais ce que tu veux ! Mais ne m'approche plus ! Et n'essaye même pas d'en savoir plus, ou de me protéger. Car sinon, je t'explose la cervelle après t'avoir démantelé !
Le brun déglutit sur mes dernières paroles. Il fallait bien que je le menace, sinon il n'aurait pas compris. Et je tournai les talons et sentis son regard peser sur moi, jusqu'à ce que je disparaisse derrière un arbre.
Je rentrai enfin chez moi au bout de quelques minutes. J'ai été à deux doigts de tout lui révéler... Je devrais redoublée de prudence la prochaine fois. Et il en va de même pour le tueur...
***
Je m'engouffrai dans la ruelle sombre. Ma journée s'était passée sans encombre. Notre professeur d'histoire nous avait annoncé que nous aurions un exposé à faire, par groupe de deux. Cette déclaration ne m'avait guère enchantée.
La saleté recouvrait les murs de pierre, l'eau dégoulinait des gouttières et formait des flaques à mes pieds, les rayons du soleil n'atteignaient pas l'endroit et l'odeur de moisissure régnait en maître. Une main s'accrocha à mon poignet et me retourna. Je rencontrai des iris marron, presque noirs. Lukas.
-Mets-toi avec moi pour l'exposer. Tu ne peux te mettre avec personne d'autres de toute façon !
-Si tu penses que je vais accepter, tu te fourres le doigt dans l'œil ! vociférai-je.
-Ce n'est pas une demande. C'est un ordre.
Le geste fut automatique. Mon bras décrivit un large cercle et ma main vint rencontrer la joue de ce cher perturbateur. Elle picota, mais j'en fis abstraction. Mieux valait ne pas montrer que j'avais eu légèrement mal.
-Je n'ai pas envie de faire équipe avec un crétin dans ton genre ! Maintenant si tu veux bien me laisser !
Je ne pris même pas la peine de regarder sa réaction. Je tournai les talons et marchai le plus vite possible vers la sortie. Non mais, qu'ont-ils, les garçons, en ce moment ! Personne ne peut me laisser en paix, ce n'est pas possible !
Je rentrai enfin chez moi. Mais mon repos fut de courte duré. A peine j'eus finis de grignoter, que la sonnette retentit. J'allai ouvrir, sentant que ce n'était pas l'homme. Quand je vis la personne qui se tenait fasse à moi, j'ai crus que j'allais commettre un meurtre...

VOUS LISEZ
The Last
FantasiaPourquoi une vie remplit de morts resterait-elle ainsi ? Ma vie n'est que fuite et peur. Etre la dernière de sa famille peut parfois être frustrant. Un inconnu les a tous tué. Et je suis le dernier obstacle. Mais pourquoi fait-il ceci ? Une simple...