Des bruits. Chose que je n'avais pas entendu depuis un bout de temps. J'ouvris doucement les yeux. Je n'étais plus ligotée sur le siège de fer, et je n'étais même plus dans la petite pièce.
Non, je me trouvai au beau milieu du hangar.
Mon corps était vidé de toutes ses forces. Etant sur le dos, j'essayai de me retourner, mais je n'y parvins pas. Cet effort m'épuisa, et je refermai les yeux, essayant de récupérer des forces. Ne pouvant plus rien voir, j'écoutai attentivement ce qu'il se passait autour de moi. Des bruits étranges, des choses qui cassent. J'essayai de relever la tête, afin de montrer que j'étais là. Mais, à peine l'eus-je levée, qu'elle retomba lourdement sur le sol.
Peu après, j'entendis quelqu'un courir dans ma direction. Puis je sentis des bras passer sous mon dos et mes genoux, et me soulever. La personne recommença à courir, et je fus secouée dans tous les sens.
-Madeline, réveille-toi ! Je ne peux pas te porter de cette façon et courir en même temps !
-Tu crois vraiment pouvoir m'échapper ?! hurla une voix. Tu ne sortiras pas d'ici vivant !
Je n'ai aucune idée de ce qu'il se passe, mais j'ai la vague impression de connaître ces voix. Mais mon cerveau, trop fatigué, n'arrivait même plus à comprendre leurs paroles. Puis, au bout de quelques minutes à être secouée, je me sentis voler dans les airs et ne sentis plus l'emprise. La personne venait de me lâcher ! Je tombai lourdement à terre, et mon corps roula sur quelques mètres. Le choc fut douloureux et je grognai. J'entendis un marmonnement et décidai qu'il était temps que je sache ce qu'il se passe. J'ouvris les yeux et relevai la tête, assez heureuse de pouvoir bouger à nouveau.
Ma vue fut trouble, mais je pus tout de même discerner certaines choses. Une personne se battait contre une autre. Je vus des choses jaillir de sa main, mais sans parvenir à savoir ce que cela pouvait bien être. Je connaissais cette personne, celle qui m'avait porté dans ses bras. Et pourtant, je n'arrivai pas à me souvenir d'elle.
L'autre personne était mon bourreau, sans aucun doute. Je me relevai en titubant, puis, une fois bien stable sur mes deux pieds, j'observai l'étrange combat. Cette personne, ses cheveux, son attitude, tout me faisait penser à une personne que je connaissais. Et pourtant, ma mémoire ne voulut pas s'en rappeler. Et, comme une illumination, je sus qui il était. C'était bel et bien lui. Il était là.
Aaron.
Mais je n'eus pas le temps de me poser la moindre question, son ennemi –qui est aussi le mien- fit deux boules sombres avec ses mains. Comme moi, avec mes boules d'air. Mais alors... il s'avait ce que c'était ! C'est comme dans un livre fantastique... mais cette fois, c'est bien la réalité.
-Oh, mais il semblerait que notre chère Madeline soit debout.
Je me retournai vers l'homme qui venait de parler. Ce dernier s'élança vers moi à une vitesse fulgurante. Que va-t-il me faire ?
-Madeline ! Enfuis-toi !
Je n'eus pas le temps de comprendre quoi que ce soit. Le tueur fit jaillir un long rayon noir de ses mains, et celui-ci me percuta de plein fouet dans le ventre. Je me retrouvai projetée contre le mur et tombai sur le sol froid. Je relevai la tête, l'homme était occupé avec Aaron. J'ai une chance pour m'enfuir. Pourtant, je n'arrivai même plus à me lever.
Des éclairs sortirent des mains du garçon et touchèrent l'homme. Il répliqua en envoyant des boules noires. Encore cette attaque. Mais sont-elles comme mes boules d'air ? Puis-je m'en servir contre lui ? Et surtout, comment est-ce possible ? Des éclairs et des bulles noires, tout ceci ne peut pas être réel ! Et pourtant, si. Maintenant, bats-toi, me souffle à nouveau une petite voix.
Se battre.
Voilà une chose au quelle je n'avais pas pensé. Agir, ne plus fuir. Oui, c'est ça ce que je dois faire ! Un brin d'espoir retrouvé, je me relevai difficilement et tendis mes deux mains. L'air environnant commença à converger vers mes paumes, créant une boule de la taille d'un pneu. Je lançai mon attaque sur l'homme, mais celui-ci l'esquiva facilement. Je pestai intérieurement.
Puis l'homme se déplaça vite, même trop vite à mon goût. La seconde d'après, je sentis un bras passer autour de ma taille, et une lame froide appuyer sur ma gorge. Je me débattis de toutes mes forces, mais rien ne sembla le faire bouger.
-Ne bouge plus Aaron, ou je lui coupe la gorge. Alors, qu'est-ce que ça fait, de savoir que son amie risque de mourir ?
-Ce n'est pas mon ami, je ne suis pas son amie, répliquai-je sèchement.
C'est la pure vérité. Je me débattis encore et encore, je n'ai certainement pas l'intention de me laisser faire ! Je donnai un violent coup de coude dans le ventre de mon agresseur, qui poussa un cri de surprise. Enervé, il m'attrapa sans ménagement par l'épaule et m'envoya dans le mur. Mais mon corps ne rentra pas en collision avec celui-ci, il passa carrément à travers une fenêtre recouverte de peinture noire, que j'avais pris pour le mur. Je retombai sur le sol caillouteux, et sentis les bouts de verres s'enfoncer dans ma chair. Le sol était jonché de verres cassés, et j'étais incapable de faire le moindre geste tant j'avais mal.
Aaron sauta à travers la fenêtre et vint vers moi. Il s'accroupit et prit ma tête dans ses mains.
-Made...
Le garçon n'eut pas le temps de finir qu'il se prit un rayon noir de plein fouet. Le bourreau sortit et s'approcha de moi. Il attrapa ma cheville et me fit tourner, puis il m'envoya par le trou d'où j'étais sortie quelques instants plus tôt. Je retombai sur le sol du hangar avec fracas. Les morceaux de verres s'enfoncèrent davantage dans ma peau, me faisant grimacer de douleur. Bientôt, des larmes voilèrent mes yeux, et je ne pus les empêcher de rouler sur mes joues.
Je n'avais plus de force. Pourtant, je ne cessai de me répéter que je ne devais pas abandonner. Me battre, il faut que je me batte ! Cet homme a déjà détruit une partie de ma vie, pas question qu'il continu !
Je regardai mes bras, les morceaux de verres avaient déchirés mon sweat, et une tache de sang ne cessait de grandir sur mon vêtement. Je gémis de douleur et attrapai un bout que je retirai. Grave erreur. Du sang gicla et commença à couler sur mon bras. J'essayai de me relever, mais, ne pouvant tenir sur mes jambes, je restai accroupie sur le sol.
J'entendis du bruit dehors, puis une chose passa à travers le mur et tomba à quelques mètres de moi. Et ce n'était autre que...
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The Last
FantasyPourquoi une vie remplit de morts resterait-elle ainsi ? Ma vie n'est que fuite et peur. Etre la dernière de sa famille peut parfois être frustrant. Un inconnu les a tous tué. Et je suis le dernier obstacle. Mais pourquoi fait-il ceci ? Une simple...