Chapitre XVII : (2) Eclaircissement sur la faculté d'une flamme, démon maléfique

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Nous n'arrêtions pas les entraînements, nous passions nos journées à ça ! Le matin, entraînement magique, et l'après-midi, entraînement physique. En quelques jours à peine, je maîtrisais déjà bien mieux mon pouvoir.

Parfois, Aaron me parlait d'Edor. Je m'imaginais les plaines aux couleurs multiples, l'herbe bleu turquoise, le ciel rosé et les arbres multicolores. Aaron ne disait rien, me laissant imaginer à quoi mon monde originaire pourrait bien ressembler. Mais quand je lui demandais si j'étais proche de la réalité, il me disait toujours que je verrais de mes propres yeux. Alors je m'imaginais d'autres paysages, plus mystérieux les uns que les autres.


Je déambulai à présent parmi les passants, sans aucun baby-sitter à mes côtés, et contemplai les vitrines des magasins. Noël était déjà passé depuis quelques jours, emportant avec lui, la magie de cette belle fête. Et les dernières décorations dans les vitrines attendaient patiemment d'être retirées.

Aaron m'avait laissé partir seule dans les rues. Même si le tueur venait, il ne pourrait rien contre moi. Par contre, Lukas c'est une autre histoire. Son pouvoir est redoutable et dangereux.


Les derniers rayons du soleil commençaient à disparaître derrière l'horizon. Je décidai donc de rentrer. Je m'engouffrai dans la petite ruelle et regardai attentivement autour de moi. Un frisson me parcourut l'échine quand un rat passa devant mes pieds. Je passai entre les poubelles -qui devaient attendre ici depuis des siècles- et réussis à sortir en un seul morceau.

Aucune trace de mes chers kidnappeurs ! Je ralentis donc légèrement le pas. Je sais pertinemment qu'ils ne viendront pas après la ruelle, ils sont trop à découvert dans les rues -même si je doute qu'un passant s'inquiète pour ma vie s'ils venaient à me kidnapper-.

Les dernières maisons s'effacèrent, laissant place aux champs de blé. Le soleil disparut derrière l'horizon, le ciel devint bleu et les premières étoiles scintillèrent. Il ne me restait plus qu'une dizaine de minutes de marche.


Je vis le toit de mon domicile, quand une forme noire apparut à quelques mètres de moi. Elle semblait sortir de nulle part. C'était un humain, bien évidemment. Ou un extraterrestre venu pour conquérir la Terre. D'accord, ce n'est pas drôle. Mais avouez, cela aurait pu être amusant de rencontrer un être venu d'ailleurs. Un petit rire franchit mes lèvres dû à mes pensées farfelues. Je dois bien être la seule à penser ce genre de chose à vingt heures du soir !


La forme s'approcha, venant dans ma direction. Surement un baladeur nocturne qui aurait perdu son chemin. Le manque de lampadaires, et la Lune qui ne brillait pas assez, m'empêchèrent de voir son visage. La personne s'arrêta devant moi, le visage toujours caché.

-Et bien, tu sembles confiante, susurra la voix.

Non. Impossible. C'est comme un poignard qui me transperce le dos. Rassurée que je n'ai rien rencontré dans la ruelle, j'avais baissé ma garde. Je ne suis en sécurité nulle part au final -sauf chez moi et dans la forêt-. Il était là, devant moi.

Lukas.

Je ne réfléchis pas et fonçai vers les champs. Mais quelle idiote ! Pourquoi ne mettais-je pas rendue compte que c'était lui ! Les épis de blé me griffèrent les chevilles -quelle idée les pantalons qui s'arrêtaient juste au-dessus!-. Je courus aussi vite que je pus. Fuir. Je devais fuir. Courir, fuir. Je répétai inlassablement ces deux mots dans ma tête.

Je sentis qu'il était derrière moi. Qu'il courrait. Qu'il allait me rattraper. Qu'il allait m'avoir.


Mon pied butta contre un tas de terre. Mon corps tomba en avant. Non, il... Je m'écrasai dans la terre, les épis fouettant mon visage. J'essayai de me relevai, mais la terre était glissante et je ne voyais presque rien. Alors j'essayai de ramper et de me cacher parmi les plantations

Mais une chose tomba sur mon dos, m'empêchant de faire le moindre mouvement.

-Bah alors, on ne sait plus regarder où l'on met les pieds, p'tite tête à flamme ?

-Hinhin, la tête à flamme sait mieux courir qu'un crétin comme toi au moins.

-Tu as dit quoi ? demanda-t-il d'une voix grave qui insuffla la peur.

-Crétin. Hypocrite. Abruti. Tu en veux d'autres ? J'en ai tout un sac si tu veux.

Même dans cette situation, je ne me laisserai pas rabattre. Pas question de me laisser faire ! Une idée vint germer dans mon esprit. Si j'en crois sa position, le garçon est accroupit sur mon dos. Je pliai donc mes jambes, qui vinrent taper contre son dos. Sous le coup de la surprise, il tomba en avant. J'en profitai pour me relevai et m'élançai parmi les épis de blé. Il faut que je le sème à tout prix. Je l'entendis se relever et se mettre à ma poursuite. Alors je fis tourner mon cerveau à plein régime.

Non, je ne dois pas fuir.

Je dois me battre. J'ai été entraînée. Je suis prête. Je me retournai rapidement.

Le démon n'était qu'à cinq mètres. Je plaçai mes mains devant moi et une mini-tornade horizontale en sortit. Elle se dirigea vers le garçon, mais ce dernier l'esquiva à temps. Je pestai intérieurement.

Puis il m'envoya une multitude de boule d'acide. Alors je créai un mur d'air et elles vinrent s'y écraser. Je tins le mur avec ma main droite, et de l'autre, je fis jaillir une colonne d'air qui fonça à toute vitesse sur Lukas. Mais il fit un disque violet et ma colonne cogna contre celui-ci.

J'arrêtai mon mur pour envoyer tout ce que je pus sur ma colonne. Je sentis l'énergie couler en moi. Tenir, ne pas lâcher. Je mis fin à mon attaque pour lui envoyer une multitude de boules d'airs. Mais le démon les esquiva, cependant, l'une d'elles réussit tout de même à le toucher. Il grogna et m'envoya un jet d'acide qui me toucha l'épaule.

Oh non.

Je hurlai de douleur. Ma peau s'était rongée et un bout de ma chair apparaissait. Je mis ma main sur ma bouche pour étouffer mes cris. Lukas s'avança vers moi, le regard fière. Je tombai à genoux sous le poids de la douleur.

-Hinhin, alors comme ça on ne tient même plus à cause d'une petite quantité d'acide ? Tu as de la chance, je n'ai presque rien envoyé.

Je lui lançai un regard noir.

-Oh, j'ai peur ! ironisa-t-il.

Le monstre me prit par la taille et me posa sur son épaule tel un sac de sable. Je me débattis, du moins, j'essayai. Je donnai des coups de pieds, je tapai sur son dos. Mais rien ne semblait pouvoir lui faire lâcher pris. Et il commença à m'emmener vers une direction inconnue, sans que je ne puisse faire quoi que ce soit.  


The LastOù les histoires vivent. Découvrez maintenant