Chapitre XII : (1) Vérité invraisemblable, certitude ébranlée

57 13 11
                                    

La personne qui venait de passer à travers le mur n'était autre que l'homme. Il était couvert d'égratignures. Aaron sauta à travers le trou, puis courut vers le tueur. Il l'entoura d'une barrière électrique, et les lèvres du tueur s'étirèrent en un sourire diabolique. Il éleva sa main, la barrière fut entourée d'un halo noir puis elle disparut.

L'adulte se releva péniblement et envoya un rayon noir sur le jeune garçon, sauf que celui-ci l'esquiva. Il riposta avec une décharge, mais l'homme forma un bouclier devant lui, ce qui stoppa l'éclair d'Aaron. Mais il ne se lassa pas abattre, il força, et le bouclier commença à se fissurer. La carapace éclata en mille morceaux avant de disparaître, et le jeune homme put envoyer son attaque sur l'ennemi. Celui-ci fut électrocuté, et marmonna un juron.

A première vue, l'assassin commença à faiblir et sembla déstabiliser. Après tout, il venait de se prendre un éclair, qui pourrait aller bien ? Il nous regarda d'un œil mauvais, comme s'il n'avait pas pensé une seule seconde qu'Aaron pourrait avoir l'avantage.

Mais l'homme se reprit bien vite, il créa trois boules obscures qui foncèrent sur le garçon. Celui-ci fut touché au ventre. Je sentis la rage d'Aaron grandir et l'air devint électrique. L'adolescent joignit ses deux mains et une forte énergie convergea vers celles-ci. Le garçon déplia ensuite ses bras, paumes vers l'homme. Un rayon foudroyant jaillit de ses mains et fonça à toute allure sur le bourreau. Mais il va le tuer ! Ce dernier se le prit en pleine poitrine, et s'agenouilla par terre, une main sur son thorax.

-On se reverra, ne vous en faîtes pas, et cette fois, c'est vous qui serez au sol. Il y a tellement de choses que tu ignores, Aaron.

Et sur ses dernières paroles, il disparut dans un nuage sombre.


Je m'écroulai par terre, épuisée, alors que je n'avais rien fait au final. Mon corps était recouvert de cicatrices et des taches de sang maculaient mon sweat déchiré. Mon regard se posa sur Aaron, un regard qui en disait long. Que venait-il de se passer au juste ? Un combat entre un homme fou à lier qui lance des boules noires, et mon colocataire qui contrôle les éclairs ! Et demain ce sera quoi ? Un combat entre des dragons et des poulets !?

-Dis-moi que ce qui vient de se passer n'est qu'un rêve.

-Ce n'est pas un rêve, mais la réalité. Viens, nous parlerons de tout ça après, pour l'instant nous devons rentrer et nous soigner.

Comme pour illustrer ses propos, il nous désigna, nous, deux ados recouverts de cicatrices au visage taché de sang. Mais je me fiche bien d'être soignée, tout ce que je veux, c'est des explications, et je compte bien en avoir.

-Non. Je veux des explications, et maintenant. Je viens de te voir utiliser des éclairs, ce n'est pas rien ! Qui sait, peut-être qu'une fois chez m...nous, tu te défileras, ou pire, tu m'enfermeras dans une pièce et t'empareras de la maison.

-Ça fait plaisir de voir que la confiance règne. Je t'expliquerai tout, mais nous devons rentrer. Et puis, ce n'est pas moi qui ai des morceaux de verres enfoncés dans chacun de mes membres. Si tu y tiens tant, je jure de ne pas t'enfermer dans une pièce, ou même de t'étrangler par derrière.

J'abdiquai, mais j'ai intérêt à avoir des explications qui tiennent la route ! Nous sortîmes du hangar, puis Aaron se dirigea vers la camionnette. J'ai un doute, il a vraiment son permis celui-là ? Je ne lui fis pas par de ma méfiance, et montai du côté passager. Puis il inséra les clefs –qui étaient restées sur le tableau de bord- et démarra. Et nous quittâmes cet affreux endroit.

Je posai mon front contre la vitre et observai le paysage. Un silence de plomb régnait dans l'habitacle. Pour ma part, un peu de calme après ce que je venais de vivre me fit le plus grand bien.


Le soleil commençait sa descente quand le véhicule se gara devant notre domicile. Nous entrâmes dans la maison, et j'allai directement chercher la mallette de soin, puis la posai sur la table. J'enlevai les morceaux de verres un à un, grimaçant de douleur à chaque fois. Je nettoyai rapidement le sang séché avec un gant de toilette humide, puis enroulai mon avant-bras gauche avec un bandage. Je fis la même chose de l'autre côté, tandis qu'Aaron nettoyait ses plaies et les bandait dans la salle de bain. Une fois fini, je m'observai dans un miroir. J'avais les deux avant-bras ainsi que les mains bandés, sans les doigts, et le bas de jambes également, et je ne parlai même pas de ma tête affreuse.


J'avalai une barre de céréales et Aaron arriva dans le salon. Je pus discerner un bandage sous son t-shirt bleu marine, preuve que les boules obscures furent bien réel.

-Maintenant, je veux des explications. Et ne te défile pas cette fois.

-Très bien, soupira-t-il. Cela risque de te paraître totalement fou, mais... Ce que tu as vu est bien réel. Et c'est...

Le jeune garçon avisa la pile de livres fantastiques posée sur la table.

-Ce que vous appelez de la magie, continua-t-il.

Je le regardai, interloquée. La magie existe ? Il se paie ma tête ce n'est pas possible.

-Et c'est la pure vérité. Madeline, je te le promets ! Tu l'as bien vu non ? Mon pouvoir est celui de la foudre et de...

-Attends deux secondes ! Tu es en train de m'annoncer que la magie existe, que tu as le pouvoir de la foudre... et puis quoi encore ! Tu vas me dire que tu viens d'un royaume magique où il y a des dragons !? Non mais sérieusement ! m'écriai-je.

Je vis Aaron se tordre les mains et regarder ailleurs. Ne me dîtes pas que... non, non et non ! Ce n'est pas possible, c'est...impossible...

-Les dragons non, mais le royaume en quelques sortes. C'est un monde parallèle créé de toutes pièces par des mages, et impossible d'accès pour des humains normaux. Heureux de pouvoir enfin te parler ouvertement, Madeline.

C'était une voix avec un petit accent anglais qui venait de parler. Je me retournai, mais ne vis personne. D'où venait-elle alors ? Je remarquai ensuite Iris qui me fixait avec un regard inquisiteur. Ah non, pas ça.

-C'est bien la vérité Madeline, répondit le félin, comme s'il avait lu dans mes pensées. Désolé, je ne pouvais te le dire plus tôt.

Je sens que je vais m'effondrai d'une minute à l'autre. Je posai mes mains sur mes tempes, comme pour sortir de cet affreux cauchemar.

-En deux minutes...tu viens de détruire tous ce que je croyais. Enfin, une partie. Je viens d'apprendre que la magie existe, que mon colocataire contrôle les éclairs et que mon chat parle. Et par-dessus tout, que vous vivez dans un endroit caché qu'aucun humain ne connait. Et pourtant, au fond de moi...j'ai toujours su que quelque chose n'allait pas...

-Je me doute bien que cela doit être très dur pour toi. C'est normal, tu es née avec ça, Madeline. Au fait, mon vrai nom est Ezrio. Et je peux lire dans les pensées, ainsi qu'y parler.

-Ezrio... contrôler les pensées...mais... Ezrio ! C'était toi cette voix ? C'est toi qui m'as forcé à ce qu'Aaron vive ici ?

-Oui, ça a toujours était moi. Je m'en excuse, mais c'était impératif. Peut-être devrais-je te raconter l'histoire depuis le début...

---

Alors ? Comment trouvez-vous la réaction de Madeline face à toutes ces révélations ? Comment auriez-vous réagis si vous étiez à sa place ? Moi j'aurais sauté de joie direct xD Une idée de la suite ?


The LastOù les histoires vivent. Découvrez maintenant