03 | I'm in a waking dream

1.8K 211 79
                                    

━━━━━━━

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.

━━━━━━━

Noa Sparks

De toute évidence, je suis dans un rêve éveillé.
Rien de tout ça ne peut-être réel. Le soleil qui brille comme jamais je ne l'ai vu briller. Le vent qui caresse doucement ma peau en faisant glisser sur les parcelles de mon corps dénudées son souffle chaud. Le sable blanc et fin légèrement poussé par la bise qui traverse la plage en allant se perdre vers les roches. Les vagues qui s'écrasent avec légèreté sur le sable en le rendant humide et foncé. Le calme, le chant des oiseaux, la mélodie de la houle. Et surtout, la mer qui s'étend à perte de vue, turquoise et presque irréelle. Elle brille comme si des milliers de cristaux flottaient à sa surface, bercée par les rayons du soleil luisant sur sa large couverture bleutée. C'est beau, bon sang, je n'ai jamais rien vu d'aussi merveilleux. Je laisse les garçons se débrouiller avec le taxi tandis que je m'avance, valises en mains, vers la petite falaise protégée de barrières métalliques. Heureusement qu'elles s'y trouvent, dans le cas contraire je serais déjà en train de glisser le long de la paroie, me retrouvant assise et certainement fracturée dans le sable tant mon émerveillement me fait perdre la tête. Pendant une fraction de secondes, je revois la grisaille des batiments à Seattle, le visage de Jasper à la fenêtre d'en face, brouillé par les gouttes de pluie qui ruissellent sur la vitre. Et là, il me suffit de me retourner pour le voir, devant le taxi qui s'en va, aussi rayonnant que moi. Il me regarde avec sa valise noir dans une main et son sac bleu marine dans l'autre, arborant un sourire satisfait. Apparement l'effet sur moi est voulu; je suis aux anges. Christopher, lui, ne peut pas contenir sa joie et laisse tomber ses bagages au milieu de la route désertée pour venir se pencher au dessus de la barrière à mes côtés. En bas se trouve la plage, à plusieurs mètres, découpant l'horizon, se repose la mer, calme et apaisante. Tout autour de nous, l'endroit est perdu au beau milieu des dunes, une route de goudron parsemée d'une pellicule sablonneuse slalome entre les rochers alors que face à nous, une grande villa nous ouvre les bras. Nous sommes situés en hauteur, l'activité de Malibu n'est qu'à quelques mètres sous la colline où nous allons loger. Je me rends compte que la plage que nous voyons depuis la falaise est inaccessible à la foule que nous avons pu appercevoir en arrivant à cause de hautes roches. C'est une bonne chose, nous disposons en quelques sortes d'un plage privée, ce qui ne fait que piquer en flèche la jauge de bonheur imaginaire que je me représente. Nous ouvrons le portail en bois en faisant crisser les roulettes de nos valises sur le chemin de pierres taillées en avançant vers la maison. Le terrain semble ne pas en finir, le jardinet devant la maison que nous devons traverser est plutôt long et je devine que derrière la villa, il en fait peut-être même le double. Mes yeux se posent automatiquement sur Jasper qui est en pleine conversation surexcitée avec Chris, je me pose des questions, ne sachant pas dans le passé que ses grands-parents avaient les moyens de se payer une villa sur un si grand terrain et à un emplacement aussi parfait. Ce qu'il faut savoir c'est que nous ne sommes pas classés parmis les plus riches habitants de Seattle. Nous avons les moyens de vivre correctement sans pour autant pouvoir se permettre... Ça. La villa est en pierre blanches avec un toit rouge, me rappelant les maisons du Sud de la France où j'allais en vacances chez mon parrain en étant petite. Une douce et courte mélancolie s'empare de moi alors que Jasper pose son doigt sur la sonnette qui résonne dans la maison. Nous patientons un instant en silence, du coin de l'oeil je vois Christopher me faire des grimaces; je pouffe discrètement. C'est une manie étrange chez lui de faire des grimaces quand il est en joie. Des pas résonnent quand un jeune homme nous ouvre la porte en nous devisageant un instant. Il est très grand et fin, son long nez est exagérément droit, ses sourcils expressifs et ses yeux bleus transparents aux paupières légèrement tombantes lui donne un air sévère. Ses cheveux mi-longs retombant sur le sommets de son crâne, légèrement en bataille radoucissent pourtant son expression. Il émane néanmoins de lui un certain charme, je le verrais bien jouer le rôle d'un méchant dans un film, le genre de méchant trop beau garçon pour qu'on puisse lui en vouloir.

Can't pretend Où les histoires vivent. Découvrez maintenant