30 | Coconut

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Alec Bradwell

Dans mon quotidien, je me pose beaucoup de questions, vraiment. Je suis ce genre de personne qui parfois se réveille la nuit et fixe le plafond en se posant des questions existentielles de type; pourquoi le mot court est-il plus long que le mot long? Ou encore; comment s'appelait le Capitaine Crochet avant de perdre sa main?

Aujourd'hui, je me demande tout simplement pourquoi déjà deux personnes sont venues me frapper sur les fesses.

Perturbé, j'avance dans le sable en regardant partout autour de moi, aux aguets, veillant à ce que personne d'autre ne vienne me donner une fessée supplémentaire. Peut-être que c'est normal, qu'aujourd'hui est un jour de fête comme... La fête des fesses? Peut-être s'agit-il tout simplement d'une tradition bizarre de Malibu. Il faudra que je me renseigne sur internet en rentrant. Et puis une fatalité me frappe; je n'ai vu personne d'autre se faire frapper le derrière depuis que nous sommes à Paradise Cove. Laissant mes doutes de côté un instant, je me concentre sur mes deux amis et continue mon chemin pour rejoindre un endroit tranquille. Cette plage est assez particulière, elle est en partie visitée pour son paysage de carte postale tout comme pour son restaurant. Réputée pour son parking très cher de cinquante dollars la place, que l'on y reste cinq minutes ou trois heure, nous avons évidemment réussi à contourner le prix en se garant à un quart d'heure de marche d'ici avant d'éviter les touristes en empruntant des chemins sinueux entre les dunes. Et puis quoi encore? Les cinquante dollars sont fait pour faire la fête, pas pour se garer!

Je n'ai pas reparlé de notre discussion de la veille avec Spencer. Je ne comprends pas les filles; quand elle se disputent, elles restent rancunières pendant des jours durant, parfois des mois voir des années! La plupart des garçons sont bien moins compliqués. Parfois ils peuvent s'échanger deux ou trois coups de poing avant de se donner l'accolade en signe de paix. C'est pareil avec Spencer, son coups de poing étant ses paroles de la veille, notre accolade étant notre silence. Évidemment ce n'était qu'une discussion un peu mouvementée à ses yeux car il n'est pas conscient de mes sentiments pour Noa, personne ne l'est mis à part nous deux. Mais je l'avoue, l'avoir entendu tenir ses propos à l'égard de la blonde m'a mis les nerfs à vif. À nouveau, il ne pouvait pas le savoir! Mais sur le coup je n'ai pas pensé de la sorte, j'ai réagi au quart de tour sans prendre du recul sur la situation, sans me mettre à la place de Spencer et au lieu de garder mes inquiétudes pour moi comme je suis censé le faire, j'étais sur la défensive. Apparement, il ne doit pas y avoir accordé autant d'importance que moi étant donné qu'il a sauté sur mon lit ce matin pour me réveiller avec un immense sourire sur le visage. Je me répète; son indifférence est totalement normale. Mes tracas aussi. C'est quelque chose que j'aime chez Spencer, il prend beaucoup de chose à la légère et ne s'attarde pas sur les détails dans les situations qui sont délicates aux yeux des autres. Il n'a jamais râlé longtemps après une engueulade et n'est pas forcément rancunier. Pour résumer, là où les gens sentent une tension, il n'en a absolument pas conscience. Alors j'ai fais comme si de rien était et j'ai agis comme si hier n'avait jamais eu lieu malgré que ce soit difficile d'ignorer le fait qu'un de mes meilleurs amis veuille flirter avec la fille qui me plait. Bon sang, je me sens un instant à la place de mon petit frère et...

Can't pretend Où les histoires vivent. Découvrez maintenant