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Noa Sparks
-Alec, qu'est-ce que c'est que ça? Je demande en m'accrochant un peu plus à son bras alors que nous marchons dans une rue qui m'était jusque là inconnue.
Ça me semble plutôt distingué comme endroit, le genre de quartier que je ne fréquenterais pas en temps normal de peur de faire tâche dans le décor. De nombreux cafés longent le bord de la route, ils sont tous ouverts et éclairés, parfois des airs de musique lounge s'en échappent mais pourtant l'extérieur est très peu animé. Je me permets de jeter un oeil à travers la vitre d'un des bars et constate que ce n'est pas le cas à l'intérieur; il y a plein de monde mais surtout un public adulte. Mon regard croise celui d'une femme qui me regarde de travers à l'intérieur du bâtiment, je m'empresse de baisser les yeux et de continuer ma route en sentant le rouge me monter aux joues. Qui aime ça, franchement, rencontrer le regard d'un étranger? Ça m'a toujours mise très mal à l'aise.
-Tu verras, tu verras, me souffle-t-il.
Sa voix est tremblotante, je comprends rapidement qu'il a froid, ayant laissé sa veste dans la voiture. Inutile de lui faire la remarque, je frotte son biceps d'un geste réconfortant en le câlinant. Il sourit avant de changer de position et de passer son bras autour de ma taille en m'attirant contre lui. Il a beau faire un peu frisquet ce soir, sa chaleureuse présence me réchauffe sur le champ.
-On devrait bientôt y être.
Je le regarde analyser chacune des pancartes portant le nom des bars et cafés, apparement c'est la première fois qu'il s'y rend lui aussi. Soudain, nous nous arrêtons. C'est un bâtiment en pierre décoré de feuilles de palmiers en pot à l'extérieur alors que des reliures dorées décorent la porte noire et le bord des fenêtres. C'est peut-être le plus joli bar devant lequel nous sommes passés. Le Malibu Caprice Bar. Même le nom à des connotations assez raffinées, je ne sais pas exactement à quoi m'attendre, ça ne ressemble pas à Alec.
-Bon, par contre... Pour pouvoir rester le soir dans certains bars il faut avoir vingt et un an. Étant donné que je suis en ta compagnie, ta beauté étincelante va les aveugler et ils nous laisseront passer, pas vrai? dit-il d'un air théâtral.
Je ris et lui donne une petite tappe dans les côtes.
-Dans quoi tu nous embarques encore?
-Contente toi de garder le dos droit, de sourire et de faire comme si tu étais totalement dans ton élément.
C'est connu, pour s'infiltrer dans un endroit où nous ne sommes pas censés être, le secret est de faire comme si nous étions tout à fait censé y être. De la sorte, notre présence aura l'air plus naturel que si nous arborions un piteux air coupable. Vous suivez? Et comme je ne suis pas toujours une bonne menteuse, je sens déjà mes muscles se contracter et quand je souris en entrant dans le bar, c'est peut-être le sourire le plus faux et le moins convaincant que j'ai jamais pu adresser à quiconque. Alors je ferme la bouche et me contente de sourir en coin en gardant les yeux rivés sur Alec; lui, semble bien plus à son aise et confiant. Autant le laisser faire le travail. L'endroit n'est pas si grand que ça. Il y a un petit hall d'entrée aux murs vitrés qui nous permettent de voir la salle en elle même, étant une salle ressemblant plus à un salon qu'à un bar comme je m'en faisais idée. Des tapis rouge sont répandus sur le sol en lattes de bois, il y a un feu ouvert -ce qui est plutôt étrange en été mais admettons qu'il fait tard et froid- et de superbes sofas, fauteuils ou méridiennes sont dispersés autour de tables en verre. Trois marches descendent au niveau inférieur où se trouve un long bar décoré d'ornements en bois gravé, des bouteilles de tous les aclools possibles y sont soigneusement rangées alors qu'un homme en costume cravate et tablier noir secoue un shaker. Une petite musique relaxante qui colle tout à fait avec l'image du bar est diffusée par les hauts parleurs, les gens sont assis sur les divans et discutent calmement en sirotants leurs cocktails. Un bar à cocktail, c'est donc ça. Il n'y règne pas un brouhaha assourdissant, tout est calme et reposé, finalement ça me plait bien. Je vois un homme en costume qui s'approche de nous, il a le crâne rasé et une boucle d'oreille dorée brille à son lobe. Le garçon se penche vers nous pour nous saluer.
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Can't pretend
Teen Fiction❝Seattle semble bien plus triste et désolé que d'habitude, le soleil manque à Noa et ces vacances de rêve qu'elle convoite depuis toujours paraissent être inaccessibles une année de plus. Quand son meilleur ami lui propose de le suivre à Malibu en c...