Lettres aux suicidés.

La masque d'argile

Je sais pas pourquoi j'ai mal. Mon pion ne cesse de me dire que je prétend être un dur juste pour attirer l'attention , que je ne souris jamais parce que je veux pas qu'on sache qui je suis , que je suis froid , plat , distant avec les gens que je ne connais pas que je suis fier comme un lion mais il sait. Je ne lui ai rien dis , enfin il les a vu dans mon sac. Il sait que ça va pas mais je fais encore mon couard à dire que tout vas bien et que je mène une vie heureuse sans embûche mais je me connais , je joue beaucoup trop mal la comédie , je suis né pour la tragédie. Enfin , tout mes proches m'ont et dit et répétés que je sais pas caché mon mal-être , ça se lit sur mes yeux , mes cernes. J'ai encore oublier de vous prendre aujourd'hui , je m'en excuse , je sais que vous voulez mon bien mais j'ai la tête rempli de coton , c'est comme si j'avais tout oublié. Parfois , j'oublis qui je suis et quelle est mon nom et ça me terrifie. Je dors de moins en moins la nuit. Je mange de moins en moins. Je crois que c'est parce que j'attend des scénarios qui ne se produiront jamais. J'ai pas envie d'échouer , j'ai pas envie d'abandonner. Ca y est , la quotidienne se produit. Encore et encore ,  par cette température être sur son balcon à suffoquer c'est le pire. Je suis arrivé à un point ou j'ai envie de rester à l'intérieur et laisser la quotidienne s'en chargé. Dans mon lit. J'ai envie qu'on me fasse faire demi tours pour que je puisse me remettre à marcher dans le bon sens. Je crois que je dois saouler tout le monde à centrer le bonheur sur moi mais je crois que j'en ai vraiment besoin. J'y ai goûté qu'une seul fois et je crois que je suis pas mal en manque comme un putain de schmacké en manque d'héro , enfin j'ai pas envie de cramer le dos de la cuillère. En attendant , je regarde les gens noyé sous le bonheur et je les envies sans rien dire.