Chapitre 16

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J'ouvris difficilement mes yeux, ma tête me faisait horriblement souffrir et j'avais du mal à percevoir le décor qui m'entourait. J'étais couchée sur un lit mais aucune couverture ne recouvrait mon corps. Je me frottais les yeux et m'assieds pour mieux observer le lieu où je me trouvais. J'étais entourée de quatre murs gris et seul une petite fenêtre avec des barreaux dessus était présente pour orner l'un des murs. Il y avait aussi une table de nuit en boit à côté de mon lit. Je fouillai dedans mais tous les tiroirs étaient vides.
Après un léger constat je compris que je me trouvais dans mon ancienne chambre d'hôpital psychiatrique. L'anxiété me grimpa au ventre. Je sautai sur mes pieds paniquée mais avant même que je ne puisse appeler quelqu'un ou même essayer de partir, la porte de ma chambre s'ouvrit. Dès que je vis qui passait le pas de cette satanée porte, ma pupille se dilata de peur. Harrins était entré, il était là devant moi avec ses affaires qu'il avait l'habitude de prendre.

Je poussai un hurlement des plus stridents et reculai le plus possible. Je criais sans cesser, je ne faisais que reprendre mon souffle pour hurler davantage la seconde d'après. Quand il essaya de s'approcher je lui sautais au cou et lui donnais un coup dans le nez. Je criais le traitant de monstre, d'ordure, de psychopathe récidiviste. Le raffut alarma deux infirmières et deux médecins qui firent irruption dans ma chambre et tentèrent de me séparer d'Harrins qui semblait étonnement ne faire que se défendre. Ils me tirèrent sévèrement en arrière et me plaquèrent au sol, l'un d'eux m'injecta un tranquillisant et ils me posèrent sur mon lit.

À mon réveil, j'étais assise dans la chaise de ma chambre, cette chaise dans laquelle je devais m'asseoir les premiers jours pour raconter mes histoires à Harrins. Je clignais des yeux et vis Harrins face à moi, son carnet ouvert posé sur sa jambe, son stylo à la main. Il me souris et m'interpelle :

- Est-ce que vous allez bien ?

- Je n'ai pas à vous parler.

- Mais pourquoi ? Vous êtes étrange depuis votre accident à la cathédrale...

- Accident ?

- Oui, vous ne vous souvenez pas ? Une vieille planche s'est décrochée du plafond et vous a assommé, j'étais très inquiet et je vous ai ramené sur mon dos à l'hôpital, cela fait quelques jours que vous dormez sans vous réveiller, j'étais soulagé de vous voir enfin sur pieds mais vous vous êtes mise à m'attaquer. Est-ce que je vous ai fais quelque chose de mal ?

Je sentais mon cœur battre dans un rythme ralenti, mes yeux fixaient le sol comme s'ils allaient y décrypter quelque chose de leur simple force. Est-ce que tout ce qui s'était passé... est-ce que tous de ces horribles événements après la cathédrale... n'étaient qu'une invention ? Tous cela n'était qu'en fait qu'une hallucination ? Un simple rêve ? J'étais au fond de mon choc mais je ne pouvais pas faire confiance à Harrins.

Je déclinais toutes formes de thérapies et demandais à voir le Directeur de l'établissement. Harrins conçut sans hésiter à me laisser le voir, à mon plus grand étonnement et malheur. C'est comme si rien ne lui faisait peur, aucune de mes questions ou mes actions ne pouvait le mettre en déroute. J'étais angoissée et encore plus perdue qu'avant. En allant voir le Docteur Hermann je constatai qu'il ne semblait pas me connaître, qu'il ne s'appelait même pas "Hermann", qu'il a en tout cas plus que vingt ans et que son père n'est pas mon meilleur ami d'enfance. Tout portait à croire que j'avais bien été victime d'une hallucination durant un coma de plusieurs jours. L'accident de la cathédrale n'effaçait pourtant pas tous les événements qui la précèdent. Harrins me traitait avec gentillesse et égard, il m'invitait toujours à sortir et me faisait des compliments, comme si tout était rentré dans l'ordre, il n'y avait qu'un seul problème là-dedans : Je n'étais pas mentalement saine, et donc je ne pouvais pas sortir de l'institution. Mes hallucinations pouvaient provoquer la schizophrénie selon les dires des médecins. Harrins sembla approuver à contre-coeur, et si son expression n'était pas honnête alors j'affirme que je ne crois toujours pas en Dieu mais que j'ai vu le diable en personne.

Tout se mélangeait trop au fond de mon esprit, c'est sûrement horrible à dire et à penser mais je crois que j'aurai préféré que tous ce qui s'est passé durant mon coma soit réel. Ce que j'ai toujours voulu depuis mes années d'enfermement c'était guérir et être libre, mon rêve n'était pas d'être en couple avec un homme. Je me sens tellement mal, je ne sais plus quoi penser, je fais croire à Harrins et aux médecins que je suis revenue à mon étape de la guérison et que ma réaction violente n'était due qu'à un cauchemar. Je suis complément perdue, je suis seule et je ne sais plus ce qui est vrai ou ce qui est faux, je ne distingue plus le réel et le cauchemar et je ne sais absolument pas à qui je pourrai faire confiance. Je ne me fais même plus confiance moi-même, peut-être qu'en réalité je suis un monstre, j'ai peut-être tué des humains. Je ne prie rien, alors je vais me prier seule, car je ne peux demander de l'aide à personne. Je t'en supplie, trouve quelque chose, je t'en conjure sors-toi de cette situation, par pitié crois en toi, je t'en prie, s'il te plaît, s'il te plaît crois en toi...

Tu es folle, ta conscience est plus brisée qu'un vase en porcelaine tombé au sol, tu n'as plus ta tête, tu devrais rester ici et te laisser mourir à petit feu, folle, dégénérée, monstre, déchet, ordure sans cœur, erreur de la nature.

Je t'en supplie, trouve quelque chose, n'importe quoi, un signe, un objet, une chose, un souvenir, une référence qui pourrait te fixer, pour que tu comprennes ce qui est vrai et ce que tu dois croire.

Cher DocOù les histoires vivent. Découvrez maintenant