Épilogue

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C'était le soir. Je rentrais chez moi après une dure journée de travail. Je déambulais relisant ce que j'avais écris dans mon calepin sans trop me soucier de ce qu'il y avait autour de moi. En réalité, maintenant que ma situation s'est stabilisée, je repense à tout ce qui s'est passé il y a 5 ans de cela. Cela est certes très stupide, mais je ne peux le contrôler, je suis tellement emportée dans le bas fond de ces pensées impures qui pèsent sur mon esprit, je n'arrive plus à m'en délecter quand je m'y plonge.

Je suis tellement triste en fait, je suis juste si seule que je me rends compte que c'est certainement de cela que j'ai failli mourir et non de la faim. C'est affreusement douloureux, je ne le réalise que maintenant mais, je n'ai personne au monde et je suis morte aux yeux de tout mon entourage. Il n'y a aucune solution à cela, je suis juste perdue, mes connaissances ne pourront pas remplacer ces gens que j'ai connu. Est-ce qu'ils sont en vie eux ? J'en ai aucune idée.

Ils me manquent tellement...

Je regardais les bagues que je portais aux doigts, ces bagues je ne les enlèves plus, on dirait presque qu'elles me fournissent de la chaleur, c'est incroyable comme je suis bien avec elles, elles sont si précieuses à mes yeux.

Je marchais sans rentrer chez moi, je voulais passer par des lieux où j'ai vécu avant, des lieux où j'étais heureuse comme je pouvais, où j'étudiais, où je n'étais pas seule.

J'accélérai le pas comme si aller plus vite allait m'apporter quelque chose, c'est affreux comme mes émotions me portent, en tant que psychologue je me dois de les couvrir davantage, cela est intolérable pour le métier que j'exécute. Mais quoi que j'en dise, quoi que j'en pense, mes jambes me portèrent de plus en plus loin jusqu'à que je commence à reconnaître les lieux, mes vieux quartiers, les chemins que j'empruntais, je n'habitais qu'à 1 heure de ces lieux et pourtant je croyais avoir traversé l'océan pour m'y rendre.

Je longeais les rues, traversais la petite route, puis entrai dans mon quartier. Les maisons des voisins semblaient être les mêmes, et le calme qui y régnait ne semblait point différer de la dernière fois que j'étais venue. J'avançais un peu en regardant partout sauf devant moi.

En arrivant devant mon ancien chez moi, j'aperçus deux personnes. Un homme et une femme d'environ mon âge semblaient se recueillir devant un petit cadre photo entouré d'hibiscus. En regardant de plus près je me rendis compte que c'était une photo de moi quand j'avais 17 ans.

Alors tous le monde me croit morte, c'est bien ça. Mais pourquoi ces gens sont là ? Qui ils sont ? Avant même que je ne puisse les observer la femme se leva et se tourna vers moi :

- Bonjour, vous cherchez quelqu'un ?

C'était une jeune femme au cheveux plutôt longs et assez clairs, elle portait des lunettes ainsi qu'une veste à capuche un peu grande sur elle. À ses pieds se tenait une petite fille d'environ 5-6 ans qui se cachait timidement derrière la jambe de sa mère me regardant avec crainte.

- Excusez-moi je cherchais juste...

Avant même que je ne puisse finir, l'homme qui était jusque là accroupi se leva pour me saluer lui aussi, il était un peu plus grand que la femme mais portait des lunettes semblables aux siennes. Il portait dans ses bras un petit garçon pas plus âgé que la gamine de la femme qui dévoilait des yeux vert-brun identiques à ceux de son père. L'enfant ne faisait aucun bruit mais ne semblait pas vraiment préoccupé par ma présence, il jouait avec les cheveux de son père qui tentait inlassablement de les remettre en arrière pour ne pas qu'il le décoiffe.

Je leur souris. Ils n'ont pas changé d'un poil, je me demande comment est leur vie actuellement. Je pris mon souffle et parlai :

- Bonjour, excusez-moi j'étais venue voir Valeriya, je suis une proche de sa famille, en fait on peut dire qu'on a le même sang. Je voudrai vous parler un peu d'elle, pourriez-vous m'accorder un peu de votre temps pour un verre ?

Les deux adultes se regardèrent et l'homme me fit un sourire plus que familier avant de répondre pour les deux :

- Pas de problème, je vous invite.

Je souris et les suivis sentant un espèce de chaleur me raviver, on verra où cela me mènera.

Cher DocOù les histoires vivent. Découvrez maintenant