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Keryan

Les doigts resserrés fermement contre les rennes, je galope à vive allure en direction du village de Carvil en contrebas du château. Le cristal illumine les chemins sombres et me guide à travers cette épaisse obscurité. Je pense à Blaze et à sa décision de rester au château. Cette inquiétude me pousse à agir rapidement, il faut que je trouve cette princesse.

Au loin je peux apercevoir le village border un grand Lac gelé par cet hiver. Les villageois devaient sans doutes tous dormir à cette heure-ci. Les sabots de mon cheval tapotent bruyamment les chemins enneigés, je jette un coup d'oeil au cristal m'indiquant que je ne dois plus être très loin. Je descends de ma monture, suivant la lueur du cristal que je pointe vers les maisons des alentours. La lueur du cristal me désigne une maison, mes pieds buttent devant celle-ci.

La froideur de cette nuit d'hiver se ressent à chaque expiration. Mon épée en mon dos j'avance vers la porte de cette maison faite de bois. Mon poing frappe activement contre la porte d'entrée pour faire acte de présence. Des lumières s'allument et quelques secondes après, un vieil homme vient ouvrir la porte, fronçant les sourcils.

— Bonsoir Monsieur, je suis désolé de vous déranger en cette heure si tardive mais je dois impérativement trouver une personne.

— Je regrette mais je vis seul...

Intrigué et peu convaincu je regarde le pendentif, il désigne pourtant bien ce lieu. Les traits du visage du vieil homme montraient qu'il était nerveux, dommage pour lui moi je suis assez pressé. Manquant de patience je rentre dans la demeure sans attendre l'avis de ce paysan.

— Vous ne pouvez pas entrer ainsi chez moi !

N'écoutant pas ses arguments j'inspecte attentivement la pièce. Une chambre attenante se trouvait à ma droite, juste un lit et une bougie posait sur une table remplissait la pièce. En marchant sur les dalles de bois au sol j'entends un bruit étrange, une sorte de grincement, suspect. M'abaissant je tapote le sol de mes doigts.

— Sortez immédiatement d'ici !

— La ferme vieil homme où je vous tranche la langue.

Son attitude de plus en plus stressante me certifie qu'il voulait cacher quelque chose, ou quelqu'un. Continuant mon geste je fini par trouver ce que je cherchais, une ouverture sous le tapis, cachette basique. De mes deux mains je l'ouvre et constate qu'il y a un escalier permettant d'atteindre un sous-sol.

Par soin je prends une torche avant de me glisser dans l'antre. En bas, des bougies étaient accrochées aux murs, les allumant une à une, l'endroit humide prend une nouvelle chaleur. Je reste néanmoins de marbre en trouvant une jeune femme enchaînée au mur.

Mes yeux naviguent avec stupeur sur ses blessures présentes tout le long de son corps, durement affaibli. Seul un maigre tissu couvre sa peau nue, je me rapproche d'elle rapidement. Ses longs cheveux roux cachent son visage, en m'agenouillant à ses côtés je l'observe un peu plus, elle semble endormie, d'un geste prudent je lui dégage le visage. Surprise face à ce geste, elle ouvre grand ses yeux et s'agite violemment, le bandage qu'elle a dans la bouche ne lui permet pas de hurler.

— Du calme, je ne vous veux aucun mal.

J'enlève son bandeau, la femme articule d'instinct sa mâchoire sûrement engourdie par ses longues heures voir ses jours de captivité. Lorsque je vois ses yeux se grossirent un peu plus, j'en comprends le danger. Esquivant le coup de l'homme qui venait de derrière moi, je dégaine mon épée.

— Cette jeune femme m'appartient !

— Pauvre fou, vous n'êtes qu'un dégénéré

Le vieil homme tend sa hache qu'il brandit d'un coup sec. La haine qu'il avait dans les yeux montrait la férocité de son geste. Esquivant de nouveau, je lui tranche la main droite, l'homme se tord aussitôt de douleur, son bras complètement en sang.

Les Chroniques de l'EnchanteresseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant