Les Chroniques de l'Enchanteresse

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Mes yeux s'ouvrent instinctivement à l'entente du verrous de la porte. Je suis toujours dans les appartements de Falleyn et je suis d'ailleurs assez surprise de ne pas me retrouver dans la pièce qui me sert de chambre. Malgré ce qu'il pouvait croire, je n'avais pas dormi de la nuit, attendant justement ce fameux moment où je pourrais me retrouver seule. Je me redresse, une main contre mon cou constatant que ma morsure saigne encore légèrement au vue de mes pulpes des doigts rouges.

D'un pas qui se devait être lent et inaudible, je commence à fouiller chaque recoins, armoires et étagères de la pièce. Pendant de longues minutes, j'ouvre les tiroirs fouillant activement pour trouver cette maudite gemme, mais en vain. Où pouvait-il la cacher ?

Un courant d'air familier hérisse mon poil, mes muscles se figent comprenant rapidement l'origine de cette intrusion. Je n'ose pas sur le moment bouger ne serait-ce que d'un millimètre. Son rire pervers me donne de longs frissons, je reste parfaitement immobile, lui faisant dos. D'un mouvement rapide, il se place derrière moi, son souffle froid s'abat contre ma nuque, me faisant déglutir.

— C'est sûrement ceci que tu cherches n'est-ce pas ?

Je roule des yeux en voyant la pierre dans sa main. C'était évidement qu'il devait la garder sur lui. Ses doigts frôlent mon épaule avant qu'il fasse glisser l'une des bretelles de ma robe, puis la deuxième. Son geste continue lentement dans mon dos nu, avant que d'un mouvement brusque, il me retourne pour que je sois en face de lui.

— Allons prendre un bain, dit-il en m'observant de la tête au pied.

— Comment ?

— Allez, dépêchons, j'aime que mon eau soit à la bonne température.

Cela semblait ironique sortant de sa bouche. Sa peau était aussi froide que le marbre au sol, alors que l'eau soit froide ou chaude cela lui était égal. Je l'avais cependant suivi en silence, descendant de longs escaliers de marbre, décidément c'était une pierre qu'ils affectionnaient ici. Je n'avais pas encore vu la porte d'entrée, cette maison devait être immense. Des pleurs d'enfants attirent soudainement mon attention, je stoppe le pas en voyant quelques stryges avec des bébés dans les bras.

— Que font-elles avec ces enfants ?!

— Oh ça ? Tu n'as pas besoin de le savoir pour le moment, vient.

Je fronce les sourcils tout en les regardant encore une fois, puis je me laisse guider par le vampire. Quelque chose ici ne tournait pas rond, je le pressentais. En descendant encore des escaliers, je peux voir des effluves de vapeur se dégager d'une pièce. Lorsqu'il ouvre la porte je reste stupéfaite face au lieu qui se trouve devant moi.

Un immense bassin fait de pierres dans lequel quelques vampires se prélassaient, des femmes complètement nues, et des hommes. Falleyn se racle la gorge, au même moment les yeux rouges m'observent un instant avant de tous partir en un éclair, me certifiant que Falleyn était le dirigeant de ce lieu macabre. Je m'avance d'un pas, touchant nerveusement ma robe rouge.

— Déshabille-toi, m'ordonne-t-il en se déshabillant lui-même avant d'entrer dans le bain.

A ce ton je m'exécute aussitôt, me retournant pour lui tourner de nouveau le dos. Je fais glisser de mes mains ma longue robe, atterrissant à mes pieds. Puis mon dernier habit protégeant mon intimité. Une fois complètement nue, je me retourne avant d'avoir un mouvement de recul en voyant qu'il m'observe de haut en bas.

— Vient, ajoute-t-il, toujours le regard rivé vers moi sans cillé.

D'un pas lent, je m'introduis doucement dans le bain, je laisse échapper un petit gémissement au contact de l'eau chaude, puis continue mon avancement jusqu'à ce que mon intimité soit sous l'eau. Mes longs cheveux noirs sont désormais complètement mouillés. Je me met volontairement près du bord, m'éloignant un peu de ce vampire. Mais à mon plus grand regret, il s'approche de moi, se mettant juste à quelques centimètres. Malgré moi mes joues me brûlent de par cette proximité. Lui, a ce sourire pervers sur le visage, puis d'un geste vif m'attrape les cuisses, qu'il caresse avec ferveur.

— Ne me touchez pas !

Je tente de retirer ses mains,  mais il ne bouge pas.

— Tu es encore plus appétissante ainsi... susurre-t-il en approchant son visage.

— Vous me dégoûtez Falleyn.

Il a légèrement froncé les sourcils montrant sa déception, avant d'attraper une coupe dans laquelle il verse machinalement du vin. Il me la tend pour que je puisse en boire le contenu, ce que je fais. Le contenu tout comme hier, était très bon, j'avais même bu la coupe d'une traite. Ce goût sucré enivre immédiatement mes sens. Quelques secondes après je me sens étrangement dépendante de cette mixture, mes yeux le supplient d'en avoir un peu plus. D'un sourire, Falleyn m'en sert une nouvelle coupe, que je lui arrache presque des mains pour en boire.

Cette sensation de dépendance je ne l'avais jamais eue auparavant. Au bout de quelques minutes, l'homme s'approche un peu plus de moi, son visage effleure mon cou, me faisant frémir. Au début je pensais qu'il allait boire de nouveau mon sang et étrangement je le lui avais tendu, par réflexe, attendant simplement qu'il se serve. Ses mains se posent sur le rebord du bain se trouvant derrière moi, m'encerclant la tête. Puis il laisse ses lèvres m'embrasser avec douceur mon cou avant de descendre sur ma poitrine.

Je ne sais pas pourquoi mais ce contact me provoque une vague de chaleur. Mon cœur tambourine férocement dans ma cage thoracique, je ne voulais plus de la boisson à présent, mais juste lui. Mes jambes instinctivement s'enroulent autour de la taille du vampire, me retrouvant au plus proche de lui. Il a remarqué mon attirance car ses baisers remontent vers mes lèvres, que je viens d'entrouvrir.

Il m'embrasse avec conviction, avant de poser ses mains en bas de mon dos, resserrant ses doigts contre ma peau, et puis d'un coup de reins entre en moi. Je pousse un gémissement lorsque son geste se fait plus brutal, s'accélérant un peu plus. Mes mains derrière son cou remontent contre sa chevelure noire que j'enroule entre mes doigts fins.

D'un geste rapide le vampire me plaque un peu plus contre le rebord, continuant ses mouvements de bassins. Ses mains me font pivoter pour que je sois dos à lui. Instinctivement, je met mes deux mains contre le rebord me maintenant lorsqu'il active sa gestuel, son souffle s'abat à répétition derrière mon oreille. J'étais sa prisonnière, complètement et irrévocablement dévouée à lui, de la plus sordide des manières.

Je ne contrôle aucunes de mes actions, je ne me sentais pas forcé, enfin du moins je ne le pensais pas, car j'en recevais l'envie et le désir de m'offrir à lui, je ne pourrais expliquer cette sensation. Seul le bruit des gémissements et de l'eau résonne dans la pièce.

En sortant du bain, l'homme m'enroule d'un drap blanc, avant de me porter, et d'une rapidité déconcertante je me retrouve aussitôt dans ma chambre. J'ai même froncé légèrement les sourcils ne comprenant pas pourquoi il m'avait emmené là. Lorsque je me retourne il n'était plus là, me retrouvant seule.

Les heures passent sans que Falleyn ne fasse appelle à moi. Mon cœur accélère lorsque j'entends le verrou de ma porte, Aelah vient de rentrer une robe à la main. J'étend un large sourire comprenant qu'il voulait me revoir, quant à Aelah, sa tête était attristée et même presque désolé pour moi.

— Pourquoi cette tête-là Aelah ?

— Pour rien... je vais vous aidez à mettre cette robe.

— Très bien.

Je la laisse de nouveau faire, m'aidant à mettre une robe cette fois-ci bleue. Elle laisse ma chevelure noire cascader en mon dos. Ses mains touchent rapidement son collier, avant d'abaisser sa tête. Je vois dans le miroir qu'elle vient de serrer fortement ses poings.

— Blaze...

— Hum ?

— Vous êtes contrainte.

— Je suis quoi ?

— Dois-je vous rappeler que vous avez été enlevé par le vampire pour qui vous semblez totalement dévouée ?

— Mais qu'est-ce que tu racontes...

Je m'arrête de parler, imprimant intérieurement ce qu'elle vient de dire. Je me replonge dans cette scène au bain. Le goût sucré de cette boisson me faisant perdre la tête et donner une soudaine dépendance pour ce vampire. Je relève la tête le visage froid, comprenant le déroulement de la situation.