Chapitre 2

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La fête des fous. Isabelle aimait beaucoup cette fête. C'était amusant de voir les paysans déguisés en seigneurs et vice versa. Il y avait un grand banquet ce soir et par chance, Suzanne était présente à la fête. D'ailleurs les deux acolytes avaient passé le reste de la journée ensemble avant d'aller se changer pour la soirée.
« Une danse Isa? demanda grégory, fils du meunier.
- Avec plaisir, répondit Isabelle en le suivant près des musiciens.
Ils danserent joyeusement tandis que Suzanne était assise dans un coin lorsqu'elle vit une femme d'environ une cinquantaine d'années courir vers la rivière, essoufflée et apeurée. Deux secondes après elle vit deux gardes courir vers la même direction. La brune se leva et les suivi.
- Suzanne! Où est-ce que tu...? Oh, je reviens Greg, fit la blonde.
     Suzanne arriva rapidement à la rivière en prenant le raccourci que lui avait montré son oncle quelques années plus tôt et qu'elle empruntait souvent avec Isabelle pour échapper à la civilisation. Dans la pénombre de la nuit c'était un peu risqué mais elle y arriva et s'accroupit près d'un tronc d'arbre. Elle vit la vieille dame arriver en titubant et la tira dans les buissons. Effrayée, la vieille voulu crier mais Suzanne lui couvrit la bouche de ses mains.
- Chut. Si vous faites le moindre bruit ils vous trouveront, chuchota la brune.
La dame hocha la tête. Elle eut le temps d'observer la vieille. Elle avait l'air innocente et stressée. Quels maudits soldats!
Les gardes arrivèrent assez rapidement.
- Où a-t-elle bien pu aller?
- Aucune idée... Hey! Il y a quelqu'un ici. Qui va là!?? Cria le second
Suzanne ecarquilla les yeux. Elles étaient pourtant bien cachées et silencieuses, à l'abri de toute lumière.
- C'est moi, répondit Isabelle en sortant d'un buisson.
«Depuis quand était-elle là? » se demanda Suzanne, soulagée.
- Que faites-vous ici? La fête est de l'autre côté...
- Vas-y doucement, ce n'est pas qu'une simple paysanne, coupa son confrère, ayant remarqué le bracelet en or sur le poignet gauche de la blonde.
- Eh bien, il se trouve que j'attends un charmant jeune homme qui risque de ne plus arriver s'il me voit en compagnie de gardes royaux, répondit-elle.
- Serait-ce un hors la loi?
- Pour qui me prenez vous donc? C'est un apprenti charpentier bien élevé lui au moins!
- Bien. N'avez-vous pas aperçu quelqu'un ici?
- Non. Ah si! J'ai vu une dame longer le chemin vers la forêt.
- Merci beaucoup mademoiselle. Bonne soirée.
Ils partirent en courant.
- C'est bon, ils sont partis, fit la jeune femme. Vous pouvez sortir.
Suzanne et la vieille sortirent de leur planque.
- Il me semble que Greg est plutôt apprenti tisserand, dit la brune.
- Je ne parlais pas de lui, fit l'autre en tournant la tête. Et surtout pas de quoi pour le coup de main
- Merci. Qui êtes-vous? Pourquoi vous pourchassent-ils? demanda la fille du duc à la vieille.
- Je m'appelle Elena. Ils veulent me reprendre les objets précieux appartenant à ma famille depuis des générations pour des raisons malsaines. C'est le marquis qui les envoi mais je ne le leur donnerai pas. Je compte quitter Esraldus et me réfugier ailleurs.
Suzanne hocha la tête.
- Vous feriez mieux de vous dépêcher, dit-elle.
- Je vous suis reconnaissante pour votre aide, dit la vieille avant de s'en aller en direction opposée de celle des gardes.
- Tu ne vas pas gober ça, riposta Isabelle.
- Elle a oublié cela...
La brune se pencha pour ramasser l'objet. C'était un diamant qu'elle n'avait jusque là jamais vu. Elle le tendit à Isabelle qui semblait aussi incrédule qu'elle.
- Te rends tu compte de ce que nous venons de faire?
- Sauver une vieille femme sans défense? Oui, répondit la brune.
- Elle est peut-être dangereuse!
- Tu as bien entendu ce qu'elle a dit...
- Et le mensonge alors, tu connais la définition?
Suzanne soupira.
- je sais mais j'ai la sensation d'avoir bien agis.
- Hum... Quoi qu'il en soit, laisse cet objet là où tu l'as trouvé et retournons à la fête, dit Isabelle.
- Ne me dis pas que tu n'as pas envie de savoir ce que c'est, retorqua Suzanne.
- Non!
- Et le mensonge alors, tu connais la définition? Répéta la brune.
- Oh c'est bon, allons y...

           - Où sont-elles passées? demanda Élisabeth, inquiète.
Elle avait pourtant demandé aux gardes de ne pas la quitter des yeux.
- Elles sont allées dire bonsoir à Sire Harold vu qu'il est un peu souffrant, mère.
- Ah, je vois
- Je vais de ce pas les chercher. Ne vous inquiétez pas, reprit le jeune Victor.
- D'accord, fit Élisabeth.
Le brun prit la direction de la rivière en lâchant des jurons à chaque pas. En allant rejoindre Suzanne, Isabelle avait alarmé son cousin au cas où.  Il les croisa enfin.
- Où étiez-vous encore?
- À la rivière, répondit Isabelle.
- Je ne veux même pas en savoir plus. Dépêchez-vous, fit-il.
Suzanne sourit et enroula le diamant dans sa pochette. Ils arrivèrent tous les trois et Élisabeth regarda sa fille, horrifiée de voir sa robe tâchée de bout vers le bas. Suzanne fit demi tour mais sa mère la rattrapa.
- Que s'est-il passé cette fois?
- J'ai glissé en sortant de chez Sire Harold et...je suis sincèrement désolée de vous avoir causé de l'inquiétude encore une fois. Cela ne se reproduira plus, répondit la brune, tête baissée.
- Victor, nous allons rentrer.
- D'accord.
                      Allongée dans son lit, Suzanne se demandait ce qu'était ce diamant... Elle en connaissait plusieurs mais point celui-ci. Demain, elle irait demander plus d'informations à Sire Harold,en attendant, elle était morte de fatigue. La jeune femme le déposa sur la table de nuit et ferma les paupières, n'ayant pas conscience de ce que cela lui causerait pas la suite.

La dynastie des Draguens {En Pause}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant