La dynastie des Draguens ｛En Pause｝

Chapitre 8

Isabelle se leva et enleva la poussière de sa robe avec ses mains sous le regard amusé de Jon.
- Ravi de voir que cela vous amuse, dit-elle.
- Désolé, si vous voulez, vous pourrez vous procurer d'autres vêtements à Shekels.
- Nous n'avons malheureusement pas de sous mais merci tout de même, c'est très aimable de votre part.
Il lui adressa un sourire avant de prendre son sac et de se lever. Ils traverserent silencieusement la forêt de Broceliandre avant d'entendre des cris et de voir des maisonnettes... Enfin. Isabelle sourit à sa cousine. Elles pourront enfin regagner Esraldus, se dit-elle en son coeur.
- Mesdemoiselles, bienvenue à Shekels, déclara Anatole en effectuant une révérence et imitant une voix de valet.
Cela fit rire les deux jeunes femmes. Jon les conduisit à l'auberge et il demanda au propriétaire s'il connaissait le chemin qui menait à Esraldus et malheureusement, sa recherche ne fit pas fructueuse. Ils demandèrent aux villageois dans le marché et frapperent aux portes sans plus de succès. À croire que leur royaume n'existait même pas tant personne n'en avait jamais entendu parler. La déception s'inscivit tant sur le visage de Suzanne que sur celui d'Isabelle.
- Ne soyez pas tristes. Vous savez, ce village est très limité. La plupart des habitants n'ont jamais voyagé, il y a un plus grand village à une journée de marche d'ici, ils ont certainement déjà entendu parler de votre contrée, leur dit Jon.
- Une journée de marche? Je suis fatiguée et sale et affamée et...
Quelques larmes coulerent sur ses joues à la pensée de ne plus revoir les siens.
- Ne pleurez pas.
Le jeune homme la prit dans ses bras et sans quitter Suzanne des yeux, il leur promis de tout faire pour les aider à regagner Esraldus peu importe la difficulté.
- Merci, miaula Isabelle contre lui.
Il se dégagea gentiment.
- L'heure n'est pas aux larmes mais au poulet, dit Anatole. Suivez moi, j'invite!
Les trois autres suivirent le jeune homme à l'auberge où Ils prirent une table et Jon demanda également une chambre pour les cousines afin qu'elle puisse se reposer le soir. Après avoir ingurgité une bonne quantité de pommes de terre et de poulet, Suzanne décida d'aller marcher un peu dans le village tandis qu'Isabelle discutait avec Jon et qu'Anatole était allé à la taverne. La brune rejoignit les autres à l'auberge et vit deux hommes qui faisaient une partie de dame. Elle les observait avant que la partie ne termine.
- Puis-je? demanda la brune.
Un homme à la carrure imposante et dont l'haleine empestait l'alcool l'etudia de la tête aux pieds avant d'éclater de rire. Quelques hommes le suivirent dans sa moquerie. Jon s'approcha d'elle.
- Que fais-tu? Questionna le jeune marchand.
- Je veux faire une partie moi aussi.
- Ce n'est pas un jeu pour les femmes. Vas plutôt trouver Anne dans la cuisine!
Ils se remirent à rire.
- laissez moi donc faire une partie avant de me juger, insista la brune
- Suzanne..., fit Jon
- Bien. Prends place ma jolie! Qu'offre tu en gage?
- Euh...
Elle regarda Jon. Ce dernier posa quelques pièces devant la fille du duc de Shelbourne et les laissa débuter avant de rejoindre Isabelle.
         Au bout d'une heure, la jeune femme s'était mis à dos la plupart des hommes présents tant elle savait y faire et avait récolté assez d'argent qu'elle donna à Jon. Après cela, Isabelle monta avec Suzanne dans la chambre qui leur était destinée pour la nuit. La blonde s'assied sur le lit en face de sa cousine.
- À quoi penses-tu? Lui demanda Suzanne.
- À l'inquiétude de mes parents. Des tiens aussi d'ailleurs... J'imagine que des troupes sont à notre recherche et nous... Enfin, tout cela à cause de cette maudite pierre qu'on aurait dû abandonner au bord de la rivière ou à la montagne.
- C'est vrai que tout cela est de ma faute mais je te promets de trouver un moyen de nous ramener à Esraldus, dit Suzanne en baissant la tête. Je suis sincèrement désolée...
- Ne pleure pas. On trouvera une solution
- Victor doit certainement être en colère contre nous...
- En effet. Mais bon, tu as entendu Jon tout à l'heure. Reposons nous pour demain. Bonne nuit.
La blonde s'allongea de son côté et ferma les paupières avant d'être imitée par Suzanne.