La dynastie des Draguens ｛En Pause｝

Chapitre 12

Après cet affreux épisode pour elle, Suzanne ne souhaitait qu'une seule chose: se reposer loin de ces carnivores. Elle prit donc le chemin de l'auberge, laissant Isabelle discuter avec le conseiller du roi. Elle traversait un couloir sombre et vide lorsqu'elle fut interpellée.
- Eh!
La jeune femme se retourna et fit face au roi lui-même.
- Je tiens à vous remercier pour votre...invitation, dit-elle formellement.
Il sourit.
- Je sais que vous n'avez point apprécié dîner avec des écureuils à la table, plaisanta le brun. Je sais egalement que vous n'avez pas plus apprécié que l'on se moque de vos...talents
- Comment savez-vous qu'il s'agit de moi? demanda Suzanne.
- Je l'ai remarqué à votre expression. Vous avez tout de suite baissé la tête lorsque le sujet a été lancé
- Oh, fit-elle. Ce n'est rien, je...j'ai tout de même apprécié le confort
- j'aimerais bien vous prouver que nous pouvons être aussi raffinés que vous.
- Pour quelle raison?
- Je veux vous revoir, répondit lord Brandon... Vous êtes un personnage qui m'intriguez. Vous avez beau l'air d'être une vagabonde mais j'ai la sensation que vous êtes bien plus que cela, alors...
- Je ne suis pas intéressée, coupa la brune. Premièrement parce que vous me répugnez et... Tout ce que je souhaite c'est rentrer chez moi.
- Et bien je vous aiderai volontiers à regagner Esraldus si vous me laissez vous inviter une seule fois, déclara le roi.
Elle fronca les sourcils.
- Vous connaissez Esraldus? Fit-elle en changeant de ton.
- Je connais particulièrement le roi Connor, répondit-il, un demi sourire en coin.
- Oh pitié, je vous prie de...
- Acceptez mon invitation et je vous aiderai, coupa Brandon.
- Pourquoi souhaitez vous cela alors que vous êtes épris de ma cousine? demanda la brune en croisant les bras sous sa poitrine.
Contre toute attente, l'homme éclata de rire face à sa question.
- Épris? De votre cousine? Moi?  Pas le moins du monde! Elle reste agréable à regarder mais loin de moi ce sentiment, dit-il en riant.
- Ne vous moquez pas d'elle! S'emporta la jeune femme.
- Pardonnez moi. Où allez-vous si tard? N'avez vous point peur de vous faire agresser dans ces rues sombres?
- Non. Je sais me défendre, répondit Suzanne. Je vais à l'auberge me repo...
- Je vous fais préparer une chambre sur le champ si vous le souhaitez, coupa le brun.
Elle secoua négativement la tête.
- Non merci. Passez une excellente soirée et... Ne vous moquez pas de ma cousine. Si vous n'avez pas l'intention de la traiter comme elle le mérite, ne jouez pas avec son honneur.
- Je n'ai jamais laissé entendre que j'avais une quelconque attirance pour elle. J'ignore encore ce qu'elle vous a dit mais je ne la toucherai point, déclara le brun en faisant un pas vers elle après chaque mot prononcé, sans la quitter du regard.
- Soit! Bonne nuit, dit-elle, dérangée par leur proximité.
Suzanne tourna rapidement les talons et se rendit à l'auberge où Jon les attendait, mort d'inquiétude. Ce dernier se leva de sa chaise lorsqu'elle entra.
- où étiez vous passées? Questionna le jeune homme en s'approchant d'elle.
- Nous dinions à un banquet. Isabelle ne viendra pas. Elle passe la nuit au château.
- Au château? Répéta Jon, pris d'incompréhension.
- Oui. Où est Anatole?
- Il est monté se coucher depuis belle lurette déjà. Il en avait assez de vous attendre.
- Oh je vois. Nous discuterons demain, je suis épuisée...
Isabelle de son côté fut escortée par un majordome jusqu'à une chambre.
- Le roi vous souhaite une bonne nuit, dit le monsieur avant de s'éclipser.
La jeune femme referma la porte, heureuse de passer la nuit dans un vrai lit à baldaquin.
Pendant ce temps, lord Brandon était allongé sur son lit, seul. Il jouait avec une balle qu'il lançait vers le plafond et rattrapait tout en repensant à sa première rencontre avec la cousine d'Isabelle. Il avait appris par cette dernière qu'elle se prenommait Suzanne. Il l'avait tout de suite trouvé très belle et avait apprécié son fort caractère. Elle était encore plus belle tout à l'heure à la table, vêtue d'une longue robe bleue et légèrement maquillée. C'était pour lui la première fois qu'une femme répondait défavorablement à une invitation et sa fierté y a pris un coup...