Chapitre 14

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Brandon venait de terminer une réunion avec ses conseillers et quelques nobles. Il regagna ses appartements et s'installa derrière son bureau pour travailler encore un peu.
- Messire, votre petit déjeuner, fit une bonne en entrant dans la pièce, munie d'un plateau chargé qu'elle déposa sur une table.
Le roi avait l'air ailleurs et ne semblait pas s'être aperçu de sa présence. C'était bizarre de le voir dans cet état. L'employée retourna dans les cuisines.
Une dizaine de minutes après, le brun abandonna l'idée de se plonger dans son travail car il n'était pas assez concentré. Il se leva et s'approcha de la fenêtre afin de sentir la brise fraîche, ne s'attendant sans doute pas à voir la cause de son trouble juste en bas, devant une diseuse de bonne aventure. Il se surpris à observer municieusement chacun des gestes de la jeune femme. Chacune de ses réactions. «J'avais bien raison, ce n'est pas une vas nus pieds», murmura-t-il entre sa barbe. Ses gestes étaient bien trop éloquents et gracieux. Soit elle avait été élevée par des bourgeois, soit elle en était une. Mais que pouvait-elle bien faire ici? Une question dont il trouverai bientôt la réponse.
Le brun sortit de la pièce et descendit quatre à quatre les marches d'escaliers de son château. Un de ses conseillers vint à sa rencontre.
- Milord...
- Pas maintenant Franesh, coupa le souverain. Je...
- Vous êtes attendu à la salle de conseil restreint avec le duc et le marquis de Val, reprit son conseiller.
Brandon soupira.
- Je viens, dit-il.
- Bien, je vais vous annoncer à...
- Non. Voyez-vous vous cette femme dehors?
Il le força à se tourner vers une des fenêtres et désigna Suzanne de son index.
- Euh, oui. La cousine de lady Isabelle.
- Exactement. Vous allez la convaincre de dîner avec moi ce soir, ordonna le brun.
- Je croyais que vous préfériez lady Isabelle, dit le conseiller.
- Non pas du tout. C'est elle qui m'intéresse. Alors demerdez vous parce que je la veux elle à ma table ce soir.
Sur ces mots, le seigneur de Beaulieu quitta les lieux. Franesh massa son épaule à l'endroit où le roi l'avait attrapé. Il s'apprêtait à faire un pas en direction de la jeune femme dehors lorsqu'il vit un jeune homme s'approcher d'elle.
- Magnifique, dit ironiquement le conseiller du roi avant de pousser un soupir de lassitude, sentant sa mission difficile à exécuter.
Cela faisait longtemps déjà qu'Isabelle attendait Anatole à l'auberge pour lui parler et trouvant cela bizarre, la jeune femme alla le chercher à l'etage  mais ne trouva aucune trace de lui dans la chambre qu'il était sensé occuper. Elle alla donc se renseigner auprès de la responsable des lieux et appris avec surprise que le jeune homme avait quitté Beaulieu durant la nuit à l'insu de ses camarades. Pour quelle raison serait-il parti sans les avertir et surtout sans Jon? La jeune femme etait dans ses reflexions lorsqu'elle constata qu'un homme l'epiait depuis quelques temps. Elle l'avait déjà vu une fois dans le marché entrain de la regarder, si elle pensait comme sa cousine, elle aurait certainement dit qu'il la suivait ou la surveillait mais peut-etre était-il tout simplement intéressé. 

<< Ne te fache pas contre elle, elle est juste a cran mais...

- Ne t'inquiete pas, tout va bien, coupa la brune en regardant Jon. Le plus important est de trouver une personne qui pourrait nous indiquer le chemin jusqu'a Esraldus.

- J'ai essayé de me renseigner hier mais c'est comme si cet endroit était inconnu, reprit le brun.

- Ce n'est pas inconnu puisque le roi le connait

- Il te l'a vraiment dit?

Elle hocha la tete.

- Dans ce cas, il pourrait nous l'indiquer...

Le jeune homme s'arreta en voyant la mine qu'arborait son interlocutrice. Elle avait baissé la tête comme si elle avait quelque chose a se reprocher.

- Qu'y a-t-il? fit-il

- Le roi nous aidera a regagner Esraldus si j'accepte son invitation, repondit Suzanne.

- Quoi? M-m-mais pourquoi? s'enquit le marchand.

Elle haussa les epaules et ne repondit rien.

- N'est-il plus intéressé par Isabelle?

- Apparemment non.

- Il a jeté son devolu sur toi, juste comme ca?

- Que veux-tu donc que je te dise? répliqua la jeune femme, légèrement agacée par ses questions.

                                      Il se leva immédiatement de son siège, furibond, en colère. Il traversa la pièce en quelques secondes et sortit de la salle non sans avoir claqué la porte derrière lui. Deux de ses conseillers le suivirent en courant tandis que les autres membres du conseil quittaient la table pour assurer leur fonctions. Il avait toujours acceuilli les habitants de Broceliandre comme ceux que de Beaulieu, et voila que ceux-ci décidaient de rompre leurs alliances et de se rebeller contre lui après s'être installés massivement dans ses terres. tout ceci ressemblait fortement a un coup d'état prémédité et il n'allait certainement pas permettre à ces ingrats de lui prendre sa place ou quoi que ce soit d'autre.

- Messire...

- Votre altesse...

- Je ne veux plus voir un seul habitant de Broceliandre dans mon royaume des les prochaines 24 heures! déclara Brandon en se tournant vers ses conseillers. 

- Voulez-vous que nous les chassions d'ici? demanda le duc qui venait de les rejoindre.

- Exactement. Et tout de suite.

- À vos ordres

Il traversa l'aile est du chateau afin de rapidement regagner ses appartements de l'autre côté et y réfléchir plus calmement. Il ignorait exactement ce qui se passait ici mais cela n'augurait rien de bon. Le roi etait devant sa fenêtre, sans pour autant regarder a travers, perdus dans ses sombres pensées lorsque Franesh entra, trouvant la porte entrouverte.

- Votre maj...

- Pas maintenant Franesh, sortez, dit-il d'un ton qui se voulait moins autoritaire envers son employé le plus loyal.

Franesh se racla la gorge. Brandon qui n'était pas du tout de bonne humeur se retourna et constata que son employé était en compagnie de la demoiselle qu'il souhaitait inviter. Il ne s'attendait pas a la voir maintenant. Le brun ne dit rien et se contenta d'arquer un sourcil.

- Je...je voulais connaitre l'heure exacte pour le dîner et si possible savoir le nombre de personne qu'il y aura, déclara doucement la jeune femme, légèrement intimidée par le ton qu'il avait employé.

Il la regarda dans les yeux pendant quelques secondes avant de répondre beaucoup plus calmement:

- 7 heures. Il n'y aura que vous et moi.

- Bien

- Je...vous verrai tout a l'heure

Elle hocha la tête et sortit en compagnie de Franesh.

- Il n'est pas comme cela d'habitude. C'est un homme acceuillant et chaleureux d'ordonaire, défendit le conseiller du roi de Beaulieu.

Suzanne opina du chef, silencieuse. Elle apprehendait beaucoup ce diner.

La dynastie des Draguens {En Pause}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant