La dynastie des Draguens ｛En Pause｝

Chapitre 7

Jon les laissa s'installer près d'un arbre et accompagna Suzanne chercher une rivière non loin pour se rafraîchir un peu. Ils la trouvèrent bien assez vite.
- Vous saurez nous retrouver? S'enquit-il.
- Je crois...
- Ne trainez pas trop. Ou alors je vous attendai ju...
- Ce ne sera pas nécessaire, coupa Isabelle qui venait d'arriver.
Le jeune homme les laissa et retourna vers son ami.
- Ce n'est pas prudent de les laisser seuls tous les deux, ils pourraient nous abandonner, dit Suzanne.
- Hmm, cela m'étonnerait.
- Que veux-tu dire par là?
- Rien, fit la blonde.
Suzanne haussa les épaules avant de retourner vers les deux hommes. Ils étaient assis à même le sol et discutaient. Lorsqu'il la vit, Jon sourit et lui proposa une tranche de pain.
- Non, merci. C'est très gentil, fit-elle, légèrement rebutée pour elle qui était habituée aux mets raffinés.
Après avoir rempli leurs estomacs, les jeunes gens reprirent leur route.
- Où sommes-nous? demanda Suzanne.
- Nous arrivons presqu'à la forêt de Broceliandre, répondit Anatole.
- C'est une forêt enchantée selon les légendes, dit Jon.
- Vraiment?
- Oui, répondit-il à la brune. Il y a longtemps de celà, les habitants de la terre, hommes, bêtes, plantes, et le petit peuple vivaient en harmonie. Mais les hommes étaient avides d'avoir de nouvelles terres et défrichaient sans cesse pour étendre leurs cultures, et creuser terre et roche pour dénicher de la pierre pour leurs maisons et du fer pour leurs outils. Une nuit alors, le Petit Peuple se réunit, et décidé qu'il était venu le temps des hommes, ils se dispersèrent et disparurent : les orcs et les trolls sont partis au Nord dans les plaines, les korrigans se sont cachés dans les terriers et les fées se sont réfugiées dans les fontaines, les lacs ou les cours d'eau. Sept jeunes soeurs fées s'envolèrent vers la forêt et découvrirent en son sein une paisible vallée au bout de laquelle se trouvait un étang. Elles décidèrent d'y habiter, et y contruisirent leur maison.
Suzanne sourit, intéressée par l'histoire.
- Ensuite? Fit-elle.
- Quand la maison fut terminée, elles jurèrent que dorénavant plus jamais elles ne se montreraient. Pour ne pas se faire voir des hommes, elles sortaient la nuit et restaient le jour au fond de l'eau. Chacune des fées avaient sa spécialité, étudier le pouvoir des plantes, lire dans les étoiles, mais la plus jeune suivait chacque nuit une de ses soeurs et apprenait chacun de leur savoir, devenant ainsi la plus puissante, continua le jeune homme.
- Plutôt maligne, déclara Isabelle.
- Je trouve aussi. Alors, Mille ans passèrent et La jeune fée, autrefois si vive, s'ennuyait au fond de l'eau. Elle brava son serment en sortant le jour et en se promenant juste sous la surface de l'eau. Un jour, elle entendit un bruit étrange, et vit un jeune homme qui s'était arrêté pour boire. Le gentilhomme, habillé pour la chasse, fut ébahi quand il la vit sortir de l'eau et tomba sous le charme. La jeunette voulait lui poser mille questions, auxquelles il répondit avec courtoisie du mieux qu'il peut. Au soir, il dut partir, mais la fée lui fit promettre de revenir le lendemain à la même heure. Quand la fée revint au fond de l'étang, ses soeurs la trouvèrent bien joyeuse, et pensant qu'il y avait anguille sous roche, profitèrent qu'elle soit endormie pour se servir de leur magie pour pénétrer son esprit. Voyant qu'elle avait trahit leur serment, elles l'endormirent profondément pour une journée. Le lendemain, à l'heure dite, le jeune homme revint. Les six soeurs se jetèrent sur lui et lui ôtèrent la vie, puis elles s'en retounèrent au fond de l'eau. Lorsque la jeune fée se réveilla, elle courut au rendez-vous et trouva son jeune homme mort. Pour la première fois de sa vie, un sentiment de tristesse l'envahit. Elle demanda alors à la nature "Qui a fait ça ?". Enfin, une réponse arriva : les arbres et les oiseaux lui dirent ce qu'avaient fait ses soeurs
- Oh, fit la blonde.
- Elle se vangea? questionna Suzanne.
- Et comment! Répondit Anatole
- La jeune fée si puissante prit ses soeurs à sa mercie. Elle prit une serpe et les égorgea une par une, et recuillit un peu de leur sang dans un bol, auquel elle mèla le sien, et elle alla retrouver son homme. Quand elle lui versa la potion entre les lèvres, le sang revint dans ses veines et il reprit vie. Elle ne se sentit plus de joie et le serra contre elle. Ils quittèrent ce lieu et partirent vivre comme un couple ordinaire parmis les hommes. Mais au fond de l'étang, les six fées agonisaient. Leur sang se répandit dans l'eau de l'étang, qui déborda pendant 7 jours et 7 nuits, formant un torrent qui inonda les collines, les bois, les villages, et qui marqua la pierre à jamais. C'est pourquoi, encore en ce temps à la forêt de Brocéliande, les roches et la terre sont rouges, tel le sang des six soeurs qui habitaient cette étang.
- Quelle horreur. Est-ce réellement rouge?
- Vous verrez, dit-il en souriant. Mais n'ayant point peur, ce n'est qu'une vieille légende.
Avec ces histoires, ils ne remarquerent plus trop la fatigue mais Jon préféra faire une pause pour qu'elles reprennent des forces. Anatole fit un feu de bois comme la nuit tombait déjà. Pour la deuxième fois, elles passeront la nuit à la belle étoile. Suzanne se retourna dans son sommeil plusieurs fois avant d'ouvrir les yeux. Jon était assis.
- Vous ne dormez pas? demanda la jeune femme.
- Non. Ne jamais prendre le risque de tous dormir en même temps en plein air, répondit- il.
- C'est vrai. Depuis quand êtes vous éveillé?
- Rendormez-vous. Vous aurez besoin de toutes vos forces pour demain, dit-il.
- J'ai du mal à trouver le sommeil...
- Ce n'est certainement pas aussi confortable que votre château mais il vous faut du repos et vous n'avez rien avalé de la journée.
Elle fronca les sourcils.
- Mon château? Fit-elle.
- Vous avez des gestes qui prouvent que vous êtes une personne riche et votre accoutrement ne laisse pas penser le contraire.
Elle regarda sa belle robe et esquissa un sourire.
- C'est vrai.
- Ce qui m'intrigue c'est ce qui a put vous conduire en forêt, reprit le brun en plongeant son regard dans celui de la jeune femme.
- Je...
Voyant qu'elle hésitait, il prit la parole.
- Je comprends que vous ne voulez pas en parler mais faites moi confiance, je veux seulement vous aider. Reposez vous bien
Elle hocha la tête et se rallongea.