De l'autre côté du miroir

Chapitre 13

Ses lèvres se posèrent sur les miennes délicatement, il passa sa main à l'arrière de ma nuque tout doucement. Je le vis fermer les yeux au ralentis, à vrai dire tout ce qui se passait en ce moment même je le percevais au ralentis. Je gardais les yeux mis clos, trop surprise pour les fermer, mais pas suffisamment pour avoir envie que cet instant soit magique. Car il l'était loin de là, mais c'était si soudain que mon cœur n'arrivait pas à suivre le rythme. Il retira ses lèvres des miennes, je sentais une énorme vague de chaleur parcourir tout mon corps. Je devais surement être rouge, mais avec la pénombre qui nous entourais je doute qu'il puisse le remarquer et j'en remercie fortement la maison hantée. Il se releva sans dire un mot, me prit la main pour me relever à mon tour, et sans un mots nous sommes sortie de la maison hantée. Je plissais légèrement les yeux lorsque la lumière du jour apparu, je tournais la tête en direction de la maison hantée. C'est ici que nous avions échangé notre premier baisé, j'inscrivais cette information tout au fond de mon cœur, qui s'était mis à battre de plus en plus fort. Je tournais une seconde fois ma tête cette fois ci en direction de Taka, il était plus rouge que je ne l'aurait espéré, essayant vainement de cacher son petit sourire en coin. Je ne savais pas où nous allions mais j'étais beaucoup trop embarrassée pour demander notre direction. Après quelques minutes dans un long et embarrassant silence, il le rompu.

- Tu... tu voudrais aller quelque part? Me demanda-t-il timidement.

- La grande roue, si ça ne te gêne pas. Lui répondis-je timidement.

- D'accord, je reviens je vais nous acheter des places, tu peux m'attendre ici?

Je fis oui de la tête, puis il lâcha ma main et s'en allait. C'était la première fois, depuis que nous étions sorti de la maison hantée qu'il relâcha ma main, je sentis comme un énorme vide. Toute la chaleur accumulé, se dissipait petit à petit . Je repensais à notre baisé, mes lèvres étaient toujours chaude, je passais mes doigts dessus toute embarrassée. Quinze minutes plus tard, Taka était revenue avec nos tickets.

- Excuse moi de t'avoir fait patienter, il y avait un monde fou.

- Pas la peine de t'excuser, lui dis je en souriant.

- D'accord, alors allons y. Puis il me repris la main.

Nous étions arrivé devant la file d'attente pour monter dans la grande roue, et effectivement il y avait du monde. Je regardais ma montre qui indiquait 17h40 et le soleil commençait à se coucher. Nous avons patienté 15min de plus avant d'arriver devant la grande roue, puis d'y monter. Une fois à l'intérieur, nous nous sommes assis l'un en face de l'autre, la porte se refermais et la cabine bougeait doucement.

- Pourquoi tu m'as embrassé? Lui demandais-je timidement. Je n'ai pas eu de réponse immédiate, un silence interminable s'était installé. Au moment ou je désespérais de ne pas avoir de réponses il me répondit.

- À vrai dire, j'en avais envie. Et je ne sais pas pourquoi je l'ai fais si soudainement sans te demander ton avis. Mais j'avais envie de t'embrasser. Je baissais les yeux embarrassé par ce qu'il venait de dire. Maintenant c'était à moi de répondre et je ne savais pas quoi dire.

- Ça ta déplus? Me demanda t-il.

- Noo.. non, dis-je en surélevant le ton de ma voix. Désolée, je ne voulais pas crier. J'avais honte, j'essayais de respirer, mais a respiration était saccadée. Je n'ai pas détesté bien au contraire, lui dis je cette fois ci en relevant les yeux et en le regardant. Il fallait que je le lui dise sans détourner le regarde. 

- Désolé, vraiment désole. Je n'aurais pas du, c'était une erreur, si ça continue comme ça je vais finir par te blesser et je m'en voudrais que la seule personne que j'aime me rejette à nouveau.

- Pourquoi tu t'excuse et pourquoi tu dis ça? Tu ne sais pas et tu ne le saura pas tant que tu n'auras pas essayé.

- Une fois c'est suffisant pour comprendre.

- Comprendre quoi? Insistais-je. Taka jamais je ne te détesterais, je.. je t'aime trop pour que ça arrive. Alors dis moi ce qu'il se passe. J'ai envie de t'aider, j'ai envie d'apprendre à mieux te connaitre .

- En primaire, alors que j'avais terminé l'école plutôt, je suis rentré chez moi. J'avais hâte de voir ma mère, de lui raconter ma journée. Cependant lorsque je suis rentré, je vis des vêtement éparpillé, certain qui venait de ma mère et d'autre que je ne connais pas. Je suis entré tout de même, sachant qu'il y avait quelque chose de louche qui se produisait, j'entendis par la suite du bruit qui provenait de la chambre de ma mère. Inconscient et curieux, je me suis diriger vers la chambre de ma mère sans savoir ce que j'y verrais aurait pu détruire notre famille. Elle était avec un autre homme, dis Taka avec de la colère dans sa voix. Il soupira puis repris sont récit. Je suis parti en courant, je voulais m'éloigner de cette scène, de cette maison et de ne plus jamais y revenir. Plusieurs heures après ce que j'avais pu voir, je suis rentré chez moi. Mon père était déjà rentré, je comptais faire comme si de rien n'étais cependant je les entendaient se disputer. Ils se disputaient rarement, j'étais dans l'entrée de la porte lorsque j'ai entendu les derniers mots de ma mère. " Cet enfant bien qu'il soit le mien, je ne le considère pas comme tel, je n'ai jamais et ne n'en voudrais jamais". Puis elle passa devant moi, avec un regard glacial que je ne connais pas et s'en est allé. Depuis je ne l'ai plus jamais revue. Tu comprends maintenant pourquoi je dis tout ça, l'amour m'est interdit, car l'être que j'ai le plus aimé m'a rejeté quand j'étais petit et pourtant, quand je te vois, quand je suis avec toi, cette douleur que je ressentais depuis toujours s'apaise et disparaît. Je t'aime Sam et je ne veux pas te briser ni te perdre, pardon pour tout à l'heure.

J'étais sous le choc, je ne savais pas que Taka avait eu ce genre de passer. Les larmes coulaient toutes seules, sans que je puisse les arrêter. Il se mit près de moi, me pris dans ses bras puis déposa délicatement un baiser sur le haut de mon crâne.

- Je ne t'abandonnerais jamais, dis-je en murmurant près de son cou. Il me releva le menton, souris.

- Merci, dit-il en murmurant à son tour avant de m'embrasser une seconde fois.