7

3.4K 702 89
                                    

     « - Tu ne devineras jamais ce que la maîtresse d'Oscar m'a dit ! »

     Mon père avait l'air en colère en rentrant à la maison. Ma mère était devant lui et on aurait dit qu'elle s'attendait à une terrible nouvelle car elle mettait les mains sur sa tête en parlant de Dieu.

     « - Figure-toi qu'Oscar a été 'très agréable, il est resté sagement sur le bureau blanc du fond de la classe' – soit dit en passant c'est le bureau des punis, mais il ne le savait même pas apparemment. Il aurait aussi noué un 'contact' avec l'ATSEM qui a réussi à le faire 'réagir' et 'à l'apaiser'... »

     Je me doutais au ton de sa voix que ce n'était pas bien ce que j'avais fait à l'école. Ma mère était un peu paniquée et lui disait que s'ils découvraient qu'on avait menti ça serait la prison assurée. Moi je me disais que si la police venait chez nous elle se rendrait bien compte qu'il n'y avait aucun enfant handicapé ici et que mon père n'avait pas le droit d'être en cessation d'activité. Ils m'ont parlé une bonne partie de la nuit en me demandant de leur raconter tout ce que j'avais fait en détail et de leur réciter les trois règles. Je l'ai fait mais j'étais très fatigué et quand j'ai demandé à mon père si je pouvais aller dormir il m'a dit qu'il fallait d'abord que je range ma chambre. Après être allé mettre mon pyjama et me brosser les dents, je me suis rendu compte que mes tas de couleurs avaient tous été défaits et que tous les objets et jouets étaient à nouveau mélangés. J'ai dû recommencer et cette nuit-là je n'ai pas beaucoup dormi.

     Le matin je devais retourner à l'école normale et j'étais de très mauvaise humeur. Quand je suis allé prendre mon petit-déjeuner mon père m'a dit que je n'y retournerai pas aujourd'hui. Ils avaient décidé d'attendre avant que je puisse y aller de nouveau, et que je devrais faire beaucoup d'exercices à la maison pour qu'ils soient sûrs que je ne fasse plus de bêtises. J'étais déçu de ne plus revoir la petite dame vieille, car malgré tout c'était la seule qui n'avait pas été bizarre avec moi et qui ne m'avait pas énervé. Mais mon père m'avait dit qu'elle était en réalité folle et qu'elle pouvait d'un seul coup se mettre à être très méchante avec moi si je l'approchais de trop près. Il m'a dit qu'il fallait qu'à l'avenir je fasse attention à elle, et qu'en attendant je resterais à la maison. Je lui ai promis

Je suis un actisteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant