Dès que je le pouvais, je rejoignais Iliana dans sa chambre. Nous passions des moments délicieux et c'était ce qui me faisait tenir pied. Longtemps j'ai pensé à m'enfuir. Mais je ne pouvais résolument pas faire ça pour Iliana. Je savais qu'elle ne pourrait pas s'épanouir si nous étions en fuite. Ni elle ni moi n'étions majeurs, j'attendais donc cette libération à la fois avec envie et angoisse. Qu'allais-je faire ce jour-là ? Avec quels moyens allais-je pouvoir subvenir aux besoins de notre couple ? Iliana allait avoir besoin de soins réguliers, je ne pouvais l'enfermer dans un quotidien où elle ne verrait que moi. Il lui fallait affronter la foule, les repas de familles, les événements tels qu'aller faire les courses, aller chez le médecin, et ce n'était pas en vivant replié dans un squat que j'allais la faire progresser. Il me fallait trouver quelque chose, et vite.
Plus les semaines passaient et plus je me sentais faible et démuni. Je n'avais pas les clés pour rendre heureuse ma bien-aimée, et mes parents le savaient pertinemment. En fait, je crois que dès le début ils savaient que je leur étais complètement soumis. Je n'ai pas d'argent, je n'ai pas mes papiers d'identité, je n'ai pas de contact avec Marie, qui aurait peut-être pu m'aider. Je suis complètement isolé, seul face au monde entier. Si je m'enfuis, on m'enfermera. Si je ne m'enfuis pas, je deviendrai fou, et on m'enfermera. Mon avenir, quoi qu'il arrive, est de me faire interner avec les fous. Je n'ai aucune issue, je perds pied, je me noie dans ce sentiment d'échec. Même si j'aime plus que tout Iliana, si elle est la seule raison qui me fait vivre aujourd'hui, je n'arrive pas à sortir la tête de l'eau. Je ne pourrais jamais la rendre heureuse, je ne pourrais jamais sortir de cet enfer. Quelques fois je me dis que je ferais mieux de tout arrêter. M'endormir pour ne plus jamais me réveiller. Je ne suis pas certain qu'Iliana en souffrirait vraiment. Mes parents seraient soulagés. Ma sœur pourrait retourner vivre avec eux, et sa peine se dissiperait.
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Je suis un actiste
Teen FictionJe m'appelle Oscar. A trois ans, je ne parlais toujours pas. Des spécialistes m'ont tracé mon avenir. Ma spécialité c'est l'autisme. Sauf qu'un jour je me suis mis à parler, j'étais en pleine forme. Seulement un peu fainéant. Soulagement de mes...