Je suis un actiste

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     Quelques jours après notre victoire, j'aurais dû me sentir heureux mais j'avais un mauvais pressentiment. Ma mère était de plus en plus fatiguée et elle passait ses nuits aux toilettes. J'avais peur pour elle et je me disais que ça devait être de ma faute. A force de fréquenter des enfants malades dans le centre, j'avais du attraper quelque chose moi aussi et c'est ma mère qui trinquait.

     Mais un soir, elle est venu en courant dans le salon où nous regardions la télé avec papa, et nous a brandi une sorte de thermomètre en pleurant de joie. C'était un test de grossesse. Mon père a ouvert grand ses yeux et s'est mis à crier en la prenant dans ses bras. Comme je n'avais pas compris ce qu'il se passait et que je m'inquiétais de plus en plus, mes parents m'ont pris dans leurs bras, même si ça arrivait peu souvent, et m'ont annoncé que j'allais avoir un petit frère ou une petite sœur. Le bébé était dans son ventre et il en sortirait dans quelques mois pour vivre pour toujours avec nous. Même si j'avais sept ans et que je savais ce qu'était une grossesse, je n'avais pas la moindre idée de ce qu'il fallait faire pour être un bon frère.

     Un soir, après avoir digéré la nouvelle, je suis venu en pleurs dans la chambre de mes parents en leur disant que maintenant qu'ils allaient avoir un autre bébé, il valait mieux m'abandonner car je risquais de le contaminer. J'ai ajouté que comme j'allais dans un centre, ça leur coûtait beaucoup d'argent, alors avec un bébé ils ne pourraient jamais s'en sortir, surtout s'il préférait les jouets multicolores. Ils se sont mis à rire et ont tout de suite séché mes larmes. Ma mère m'a dit que je ferai un frère parfait, qu'ils étaient très fiers de moi, et qu'il ne fallait pas que je m'inquiète car elle avait une idée qui allait nous permettre de gagner un peu d'argent. J'étais rassuré et je leur ai dit que j'espérais que le bébé ne soit ni malade ni méchant.