Je suis un actiste

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     Comme cela faisait plusieurs semaines que mes parents n'avaient pas trop fait d'actions pour l'association, mon père s'était dit qu'il fallait trouver quelque chose pour gagner un peu d'argent. C'est alors qu'il a organisé une vente de produits dérivés de l'association. T-shirt, stylos, affiches, tasses, et plein d'autres idées qu'il allait vendre lors d'un marché, suivi d'un repas à dix euros par personne. Cette bonne idée leur avait permis de récolter une énorme somme d'argent.

     Mes parents commençaient à vivre mieux avec toutes ces aides, mais les revenus qu'ils percevaient à l'association devenaient importants ce qui impliquait des impôts de plus en plus élevés. Mon père s'est rendu compte qu'avec un enfant handicapé et une cessation d'activité il pouvait demander une réduction d'impôts sur le revenu. Une fois tous les papiers remplis, il a tout envoyé et on a attendu quelques semaines.

     Un soir, il est arrivé avec la bonne nouvelle. Ils pourraient payer moins d'impôts maintenant, et grâce à moi. Il n'arrêtait pas de dire qu'il avait un bon fils et qu'il était fier de moi. Mais je continuais de me demander si j'allais devoir jouer la comédie toute ma vie. Car ça faisait plusieurs années que j'avais compris que regarder les gens dans les yeux ne pouvait pas me tuer, que les enfants malades n'étaient pas contagieux et que les enfants sans truc en plus n'étaient pas méchants. Mais tout ça je le gardais pour moi, j'avais bien trop peur que toute l'attention que mes parents avaient pour moi ces jours-ci s'efface. Dans ma tête je me posais énormément de questions. Iliana n'avait pas tout ce que j'avais réussi à avoir avec l'association, pourtant elle était vraiment malade, elle. Elle n'avait pas pu refaire toutes les pièces de sa maison car elle n'avait pas eu de subventions. Ses parents travaillaient toujours donc s'occupaient moins d'elle. Bref, je trouvais cela injuste et j'avais envie de l'aider. Je m'étais de nombreuses fois confié à elle. Je lui avais tout avoué. Bien sûr, elle n'a jamais rien dit, je ne suis même pas sûr qu'elle ait compris. Mais je suis sûr qu'au fond d'elle elle m'en veut. Et elle aurait raison.