Il m'était de plus en plus difficile de faire semblant d'être autiste en public, donc j'avais décidé que je n'irai plus du tout en cours. J'avais dix sept ans et l'école n'était plus qu'un mauvais souvenir.
Pour m'occuper chez mes parents, je regardais beaucoup de séries ou lisais des revues scientifiques. Cela me permettait de garder un peu le nez dans les bouquins tout en y prenant du plaisir. Une après-midi où la maison était vide (comme presque tous les jours), je suis allé dans le loft de mes parents pour y récupérer des DVD. Ils avaient un grand écran plasma et j'y allais régulièrement quand je savais qu'ils rentreraient tard. Un DVD était déjà dans le lecteur, et à peine j'allumai la télé que les images sont apparues. Pendant un instant, je croyais halluciner devant ces scènes obscènes et immondes qui se déroulaient devant mes yeux. Sur l'écran, on pouvait voir mon père, nu, un masque qui lui cachait le haut du visage, les mains attachées dans le dos, allongé sur le lit. Et plus loin, ma mère, qui faisait brûler une bougie près de la table de chevet. J'aurais cru à une scène de torture si je n'avais pas constaté, entre les jambes de mon père, qu'il y prenait un réel plaisir. A la fois intrigué par ce rituel hors du commun et abasourdi d'y reconnaître mes parents, je n'arrêtai pas la vidéo dans le but de comprendre ce qu'il se passait. Ma mère, dans une tenue affriolante et plus que vulgaire, s'approcha de mon père, sa bougie flambante à la main. C'est quand je la vis faire pivoter la bougie en direction du corps de mon père, plus précisément de ses parties intimes, en faisant s'écouler la cire encore brûlante, que je ne pus regarder une seconde de plus ce supplice. J'ai éteint la télé sans même prendre le temps d'enlever le DVD. Je me suis levé d'un bond, regardant avec dégoût le lit sur lequel j'étais assis.
Plus tard, une fois le choc estompé, j'ai compris toute la répugnance que m'inspiraient mes parents. Leurs pratiques sexuelles, entre le masochisme et la perversion, allaient en adéquation avec leur manière de m'élever. Une étroite relation entre le rapport de force et le machiavélisme m'avait entièrement détruit. Après ce visionnage, je ne pourrai plus jamais me reconstruire. Mes bases à moi, si importantes pour la construction de soi, avaient été fondées par la main de deux monstres.
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Je suis un actiste
Teen FictionJe m'appelle Oscar. A trois ans, je ne parlais toujours pas. Des spécialistes m'ont tracé mon avenir. Ma spécialité c'est l'autisme. Sauf qu'un jour je me suis mis à parler, j'étais en pleine forme. Seulement un peu fainéant. Soulagement de mes...