Chapitre 34; Part 2

885 114 7
                                    

J'ai convoqué Oskar dans la salle. Nous devons préparer l'accueil des renforts, savoir où les affecter, où stocker les armes, quand est-ce que nous allons nous réunir pour discuter d'un plan, quand aussi il faudra faire une audience pour savoir ce qu'il s'est passé à la Draperie, tout ceci demande une certaine logistique et je sens que je ne peux pas tout gérer seul.

- Bien nous pouvons les loger dans les salles de combat. On leur installe des lits de camp, pour ce qui est des armes on peut tout laisser à la station Graftar. Les audiences ne pressent pas dans la mesure où les marchands sont encore en convalescence. Par contre une fois l'accueil fait il faut tout de suite discuter d'un plan d'attaque. C'est ce point-là qui nous demandera le plus de temps.

- Très bien. Et à part les renforts, qui prenons-nous ? Interrogeais-je.

- Je songeais à quelques personnes des rondes, il nous faut du monde ici aussi en cas d'attaque surprise.

J'approuve de la tête. Le plus dur reste à venir. J'appréhende l'arrivée des renforts. Je suis nerveux qu'ils débarquent, que la cohabitation avec les habitants se passe mal.

- Ça va aller Bajra. On s'y prépare depuis des années. Ne t'inquiète pas.

Je hoche la tête. Après tout c'est vrai. Beaucoup d'habitants de la ville ont fuit ailleurs, ils reviennent juste chez eux. Ça va aller. Un des conseillers rentre précipitamment dans la salle.

- Chef nous avons besoin de vous !

Je suis le conseiller jusqu'à l'hôpital. Loan, Kah, et Gaci sont autour d'un lit. Nous nous rapprochons. Qu'est-ce qui se passe ? Une femme hurle dans un brouhaha. Ce lieu est vraiment trop bruyant, sale et puant. Je ne comprends pas que des gens arrivent à guérir ici. Je parviens jusqu'au groupe me demandant pourquoi on requiert ma présence. Gaci est au chevet de sa sœur qui lui serre la main avec une force colossale à en juger par la couleur qu'elle prend. Je chope un médecin pour savoir de quoi il s'agît.

- Elle est sur le point d'accoucher.

Des infirmiers et d'autres médecins se placent autour du lit. Ils ramènent des chariots avec quelques pinces, des sparadraps, de l'alcool pur et des ciseaux ainsi que des lames.

- Vous n'allez pas l'opérer ici ?

Le visage du docteur se décompose. Il devient blanc à faire peur.

- On va surtout essayer de la garder en vie.

J'écarte Kah et Gaci les priant d'attendre dehors. Gaci refuse, elle se débat, gênant les médecins. Je demande à mon conseiller d'aller me chercher des renforts pour les faire sortir au plus vite. Kah n'insiste pas et quitte de lui-même l'hôpital. Loan se penche au-dessus de Weny pour l'embrasser sur le front avant de partir mais celle-ci lui agrippe le col de son t-shirt pour s'en servir d'appui.

- Si jamais ça venait à mal se passer...

- Non, si ça tourne mal on te sauve toi, hors de question de te laisser tu m'entends ?

- Écoute-moi, si je ne m'en sors pas prends soin du bébé. Il n'y a jamais eu que toi, je t'en supplie prends-en soin comme si c'était le tien. Promets-le moi, s'il-te-plaît Loan, promets-moi que tu en prendras soin !

- Oui je te le promets. Mais Weny tout ira bien, ok ?

Il l'embrasse une dernière fois avant d'emmener Gaci avec lui. Je laisse les médecins manœuvrer et m'écarte. Je jette un dernier coup d'œil au lit avant qu'ils ne referment le rideau.

Je quitte l'hôpital en entendant les hurlements de Weny. Je prie pour elle. Je vois qu'ils sont tous restés dehors et qu'ils entendent tous.

- Regagnez vos quartiers. J'enverrai quelqu'un vous prévenir une fois que tout sera fini. Et c'est un ordre.

Finalement mes renforts vont me servir à leur forcer la main pour qu'ils regagnent leur appartement. Ils les empoignent pour leur faire quitter les lieux. Weny continue de hurler, j'espère de tout cœur qu'ils ont de quoi la soulager et que ça ne durera pas trop longtemps. Oskar pointe le bout de son nez, qu'est-ce qui se passe encore ?

- Bajra...

Nouveau hurlement.

- Attends une minute.

Je me rue à l'intérieur, tire violemment le rideau et tombe sur Weny, en sueur, tordue de douleur pendant que les médecins essayent de sentir comment est positionné le bébé.

- Montez cette femme à mes appartements, vous aurez plus de place et ces gens ont besoin de se reposer. Utilisez tous les anti-douleurs que vous avez pour la soulager. Dépêchez-vous !

Les médecins obtempèrent et bougent le lit et les plateaux pour rejoindre mes appartements. Là-haut elle sera mieux, elle sera au calme une fois le travail fini, confortablement installé et tranquille. Je lance un regard à tous ces malades qui se tournent pour essayer de dormir un peu. Oskar m'attend toujours à l'entrée de l'hôpital.

- Qui a-t-il ?

- La cargaison est là.

L'Organisation [ TERMINÉE ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant