Chapitre 8

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Avant Propos: Le chapitre qui suit est un peu particulier dans la mesure où l'on découvre un passage antérieur de la vie d'Ade, ce souvenir se passe avant son arrivée à l'Organisation pour mieux comprendre les enjeux qui vont suivre. Bonne et agréable lecture !

***

                                                                                              ADE

     Cours ! J'accélère de plus en plus. Les rues sont étroites, irrégulières, creusées par la pluie. Mes pieds glissent, je manque de tomber dans ces entraves. Plus vite ! J'entends ses pas derrière moi. Aujourd'hui j'ai encore volé. Il me fallait des plantes pour une infusion « miracle » pour ma grand-mère, censé la soigner. Le problème c'est qu'il y avait des sortes de gardes qui surveillaient le marché. Ça fait chier. Il n'y a jamais personne qui surveille nos marchés, en général ils vont dans le sud, pas en plein centre. Ce coup-ci j'avais du mal à penser pouvoir m'en sortir.

     J'arrive à hauteur d'un cul de sac, je n'ai devant moi qu'un grillage. Les pas derrière moi continuent de me suivre. Je cours plus vite, mon sac de plantes dans la main. Le grillage n'est qu'à cinq mètres. Dernière accélération. Je prends appui sur ma jambe gauche avant de m'élancer pour escalader ce grillage. Plus vite ! Mes doigts s'harponnent sur le fer, je n'ai pas de prises pour mes pieds. Dépêche-toi ! Les pas s'intensifient. Je commence à monter, en appuyant mes pieds contre le grillage, j'arrive à escalader. Ma technique marche, je vois le haut du grillage, quelques montées et je passe de l'autre côté. Aller ! Je suis presque en haut.

     Quelque chose s'accroche à mon pied, je sens que je suis tirée vers le bas. En retournant la tête je tombe nez-à-nez avec un des gardes. Sa main agrippée à ma cheville. Il place l'autre sur ma cuisse en continuant de me tirer. Je donne frénétiquement des coups de pieds pour sortir mes jambes de son emprise. J'envoie accidentellement mon pied dans sa mâchoire mais au moins il me lâche. J'en profite pour me hisser au sommet, je peux sentir le fer me couper les paumes. Je passe mes jambes en reposant mes fesses sur le grillage puis tombe sur le sol, de l'autre côté.

*

     Les pas s'étaient atténués, seulement un garde était après moi. En tout cas je le croyais. Le deuxième était de l'autre côté. Lorsque je suis tombée dessus, j'ai mis une fraction de secondes à vérifier son visage. Il était là, devant moi, pistolet à la taille, son uniforme de l'Organisation sur le dos. Je n'en revenais pas. Lui avait l'air moins surpris de me voir. Dans cette situation surtout. Il faut dire qu'on faisait ça ensemble avant. Enfin chacun pour soi mais sur le même territoire. Il était là et je devais partir. Sauf qu'aux vues de l'étroitesse de la rue, je ne pouvais pas passer à moins de lui passer dessus. Je m'élance droit sur lui en passant au dernier moment sur sa gauche. Seulement, même si ce n'est que le début de sa formation, il a déjà des acquis. Je n'ai pas le temps de courir qu'il m'enserre la taille par ses bras.

- Lâche-moi !

     Je donne un coup de coude dans son visage, écrase son pied, rien n'y fait.

- Relâche-moi tout de suite Caden !

     Je grogne comme si ça pouvait m'aider à me délivrer de son emprise. Je sens sa respiration sur ma nuque, je voudrais trouver un moyen de partir -même s'il sait à peu près dans quel quartier j'habite- mais ce n'est qu'une question de temps avant que son coéquipier ne fasse le tour (ou escalade le grillage) avant de venir l'aider. Des passants interpellés par les grognements se sont massés près de nous. La plupart repartent en voyant une autre interpellation de voleuses.

L'Organisation [ TERMINÉE ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant