Chapitre 19

27 3 0
                                    

On partit pour l'infirmerie qui se trouva être quelques mètres plus loin. Ce n'était pas forcément un mauvais emplacement vu les techniques d'entrainement violentes du Général. En passant la porte, une forte odeur de détergent nous assaillit. Il y avait beaucoup de monde dans cette infirmerie. Des dizaines de lits étaient alignés le long des murs de la salle, séparés par des rideaux parfois tirés. Les infirmières s'affairaient autour des blessés qui n'étaient pas tous coopératifs. Un soldat dont le lit été assez proche de l'entré essayait de se débarrasser de ses électrodes pour filer en douce.

A l'entrée, sur notre gauche, se trouvait un petit bureau où été assise une femme d'une quarantaine d'années en blouse blanche. Elle avait les cheveux relevés en un chignon serré et avait de petites lunettes rectangulaires posées sur son nez. On se plaça devant elle et on attendit qu'elle nous appelle.

_ Arrête d'angoisser, me dit Romain. On ne va pas te vider de ton sang.

_ Je ne suis pas angoissée, répondis-je en espérant que ma voix ne tremblerait pas trop.

_ N'essaye pas de me mentir, je te connais un minimum maintenant. Tu regardes partout et ton pied n'arrête pas de bouger.

_ Non pas du tout.

Je n'aimais pas du tout le fait qu'il sache aussi bien me déchiffrer. J'aurais bien aimé être imprévisible et mystérieuse,apparemment je n'étais vraiment pas très douée.

_ Tu dois te détendre sinon tu vas finir par tomber dans les pommes.

_ Facile à dire, se détendre alors qu'on va me trouer le bras avec une aiguille. Ça ne te fait pas peur toi ?

_ Non.

_ Même pas un peu ?

_ Non, tu pourras écouter les battements de mon cœur tu verras que je suis calme.

L'infirmière qui était à son bureau nous fit signe de nous avancer vers le fond de la salle. Là-bas, on nous installa dans des sièges et deux infirmières arrivèrent avec leurs petits tubes et leurs aiguilles. J'essaya de me détendre quand elle installa le garrot mais je ne pus réprimer un léger mouvement de recul quand elle attrapa mon bras pour le placer correctement. Tandis qu'elle préparait l'aiguille je tourna la tête vers Romain. Il me regardait en souriant. Je ferma les yeux et me concentra pour écouter les battements de son cœur. Il m'était de plus en plus facile d'utiliser mes nouveaux sens. Je pouvais clairement entendre le cœur de Romain battre dans sa poitrine et il était vraiment très régulier. Il n'avait vraiment pas peur du tout. Je resta très concentrée espérant l'entendre s'emballer quand l'infirmière lui piqua le bras mais pas du tout. Quand j'ouvris les yeux, je vis qu'il souriait. Je reporta mon attention sur mon propre bras et vis que l'aiguille y était déjà installée. Je n'avais rien sentie, j'étais bien trop concentrée à écouter le cœur de Romain. Je le remercia d'un sourire en sachant pertinemment qu'il ne m'avais pas demandée de me concentrer sur lui par hasard.

Après avoir remplis 3 tubes l'infirmière me laissa tranquille. Elle me gratifia d'un grand sourire avant de partir et bizarrement, je lui rendis. Je chercha le docteure Vanderkopf du regard et vis qu'elle était en pleine discussion avec une autre infirmière. Je fis signe à Romain de se dépêcher et on en profita pour s'éclipser.

Romain qui connaissait bien mieux le complexe que moi, me guida jusqu'à la grande serre. On entra tranquillement dans ce havre de paix et on suivi un chemin à travers la végétation luxuriante. Il y avait une majorité de plantes tropicales, des fleures, des lianes, des arbres. On passa au-dessus d'une petite rivière et on s'assit à côté de la volière. Autour de nous s'élevaient de grands arbres au feuillage dense, on ne voyait même plus la porte, on aurait pu se croire dans un parc en plein air, c'était très reposant.

Les orphelins du clair de luneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant