Orson

"-Vous!"

9h. Maison 25.Peter's street.

Laura se tenait droite devant la vieille porte en bois bleue, pouvait-elle entrer? Aurait-elle le courage? Non mais une force invisible mena sa main à sa poche pour en extraire la clé, puis un bruit de déclic se fit entendre. Elle appuya tout doucement sur la poignée, inspirant une dernière fois l'air frais de ce mois de printemps et entra sans un bruit, afin de ne pas rompre le silence qui s'était imposé dans ces lieux autrefois vivants. Les rubans de la police encadraient et condamnaient la porte de la chambre, mais peu importe il fallait commencer par la cave. Peut-être il y avait-il des preuves, des papiers, qui l'aiderait à s'assurer que le coupable vit bien à côté. La porte de la cave, à l'image des films d'horreurs, grinçait sur ses gonds quand Laura l'ouvrit. La lumière des escaliers faisait apparaître les volutes de poussière qui se dessinaient dans l'air. En bas des marches, il y avait son enfance entreposée sur les étagères: trois peluches, une boîte à musique et quelques babioles qui lui semblaient familières. Trois cartons étaient disposés au milieu de la pièce, un point de départ que Laura s'imposa. Le premier contenait des lettres, le second quelques dossiers et le dernier un ensemble de factures.

Elle commença par détailler les lettres du premier carton: des lettres d'amour entre ses parents, elle s'en doutait un peu, avec des amis et un début de correspondance avec des lettres signées par un V. Des lettres enflammées, dont la moitié de l'encre s'est effacée au fil du temps, ainsi son père avait une amante. Voilà au moins la cause du départ de sa mère, se disait Laura dépitée par le récit des billets. Qui pouvait être V? Une femme d'un certain âge aujourd'hui, était-elle encore vivante? Laura entreposa les lettres signées V dans un grand sac qu'elle avait amené. Sous la pile de lettres, il y avait deux anneaux, une bague de fiançailles et une alliance: le premier était en argent surmonté d'un petit diamant, un solitaire. Le second était plus large et un saphir entouré de diamants ornait la bague, l'alliance était magnifique. La gravure à l'intérieur des bague avait terni mais on pouvait y voir un prénom: "Elisa". Ainsi elle s'appelait Elisa... Elle n'avait jamais entendu son prénom, Mr.Lloyd se contentait de l'appeler "ta maman".
Devant ce dernier souvenir et témoignage de sa mère, Laura éprouva un grand manque. Les larmes au bord des yeux, elle enfila les bagues sur son collier, elles étaient devenues tellement importantes à ses yeux. Suite à cette découverte, Laura reprit ses recherches...

Orson, rentrant de son footing, vit la porte de la maison de la victime entrouverte. Il savait que c'était pas vraiment conseillé d'entrer sur une scène de crime et que ça pouvaitt vraiment passer pour une entrée avec effraction, mais il avait besoin de mener sa petite enquête. Se pouvait-il que le meurtrier y soit retourner? Ni une, ni deux, Orson entra discrètement dans la maison de, feu, son voisin. Elle semblait être déserte, du moins c'est ce qu'il croyait avant de voir une lumière jaunâtre émaner sous une petite porte au fond d'un couloir. Sûr de lui, comme à son habitude, il ouvrit la porte sans plus de cérémonie.

Laura avait entendu la porte s'ouvrir brusquement et quelqu'un commençait à descendre, le meurtrier? L'adrénaline, lui fit saisir un objet aléatoire avant de faire un bond pour se plaquer au mur adjacent à l'escalier, prête à bondir sur l'individu. Elle retenait sa respiration, tandis qu'il descendait doucement les marches.

Orson avait entendu des bruits tout en bas, la méfiance lui interdisait de descendre les escaliers à toute allure. Presque arrivé à la fin, il se prépara à intercepter un coup venant d'un des deux côtés. C'est ainsi qu'il put saisir une main brandissant une arme au passage. Quand il avait fini sa prise et que l'agresseur était collé au mur, les deux visages, face à face, étaient restés interdits. Elle! Lui!

" - Vous! " S'exclamèrent-ils à l'unisson.