Orson

Retour à la réalité

17h. Ullswater lake.

Orson, n’avait pas regretté ce petit jeu de force mais il fallait rentrer maintenant avant que la nuit tombe, il n’aimait pas conduire dans l’obscurité surtout à moto. Avant de partir, il rappela gentiment à Laura qu’elle devait dîner avec lui ce soir, cette dernière hocha la tête. Le retour était un peu plus long, il y avait des embouteillages et même en remontant dangereusement quelques files de véhicules ce n’était pas gagné. D’autant plus que Laura commençait à s’impatienter, le temps s’était réchauffé et il commençait à faire sacrément chaud avec la tenue et les protections. Orson, n’était pas patient non plus mais il se contenait, il savait que la douche allait rapidement devenir une sorte de saint-Graal. Quand la voie fut plus dégagée, ce fut un petit bonheur pour eux mais c’était sans compter l’agglomération que formait Londres qui acheva de ruiner leurs espoirs. Une fois arrivés, leur seul souhait était d’enlever tout l’équipement. Les mains moites à cause des gants et les cheveux humides avec le casque, ils avaient besoin d’une bonne douche. Orson invita Laura à utiliser la sienne, mais elle lui demanda juste une serviette et un t-shirt préférant aller se doucher dans l’appartement de son père. C’était peut-être moins dérangeant et plus tranquille.

“ - Sers-toi dans la chambre d’ami, deuxième tiroir, parfois Claire laisse ses affaires ici.”

Laura se doutait qu’il avait quelqu’un dans sa vie, c’était un homme charismatique après tout. C’était peut-être même à cette femme qu’il pensait tout à l’heure, elle réalisa soudainement que c‘était plutôt étrange qu’ils aient passé l’après-midi seuls s’il était en couple, puis cette soirée. Après tout, peut-être était-il comme Roy, à paraître sain d’esprit au début et puis devenir froid à la fin. Ses pensées s’arrêtèrent ici, elles furent arrêtées par un jet d’eau froid qui paralysa Laura pendant quelques secondes. C‘est vrai, ils avaient coupé le chauffe-eau et par extension l’électricité, elle allait donc prendre une douche froide, heureusement que l’eau n’avait pas était coupée elle aussi. Quelque part ce n’était pas si mal, c’était aussi rafraîchissant que l’eau du lac mais ça soulageait ses muscles et débarrassait son corps de toute cette chaleur accumulée. Néanmoins, elle revint sur ses pensées et soupira, c’était ridicule de psychoter autant. C’est juste un homme comme les autres, un ami et il a sa vie privée. Après être restée dix bonnes minutes sous la douche, elle ne sentait même plus la différence de température entre l’eau et l’air. Elle avait mis le chemisier, au moins d’une taille trop petit mais ça fera l’affaire et puis enfila son jean et ses bottes. Pas très classe mais pour une soirée ce n’était pas grave.

De son côté, Orson avait retrouvé son savon avec cette douce odeur citronnée qui lui correspondait tant. Loin de celui à la framboise. Puis avec une grande déception il se décida à passer un coup de rasoir sur sa barbe, au bout de vingt minutes il avait l’impression de n’avoir qu’une vingtaine d’années. Il saisit le premier t-shirt qu’il avait sous la main, un jogging, et… pieds nus. C’était bien aussi, il se regarda dans le miroir et trouva qu’il n’avait jamais été aussi élégant que ça.

Il lançant un vieux trente-trois tours grâce à un vieux tourne-disque qu’il avait récupéré chez ses parents et qu’il gardait précieusement. Dès lors que la musique commença, il se mit à cuisiner: ce soir, rôti et légumes. Il ne pouvait pas la laisser repartir l’estomac vide, de plus c’était facile à cuisiner. Les aliments cuisaient, tandis qu’il dressa une table relativement belle. Il n’était pas décorateur d’intérieur non plus, de toute façon il préférait manger sur la table basse, la télévision allumée de préférence. Au moment même où il devait éteindre le feu, la sonnette retentit. Dilemme. Il clopina rapidement jusqu’à la gazinière pour couper les flammes, et fit de même pour ouvrir la porte. Miss Framboise était là, il n’allait jamais oublier cette odeur se dit-il après l’avoir laissé entrer. D’ailleur elle sa tenue n’était pas mieux que la sienne, quelque part il était rassuré. Après lui avoir servi un léger apéritif, il la laissa dans le salon pour aller faire réchauffer les aliments à feu doux.

La voix de Laura résonna dans la pièce:

“ - Je ne peux pas rester ici. Claire…

 - Claire serait ravie au contraire!

 - Ta petite amie…

 - En effet, ma cousine séjourne régulièrement à Londres. Maintenant, venez et continuez à remuer les légumes. Je vais chercher deux bières à la cave, c’est pas classe mais je suis pas fan du vin Miss Fram… Laura!”

Laura n’était pas sûre, elle hésitait vaguement entre rire et être vexée, il allait lui donnait un surnom ridicule, le gloussement qu’elle avait entendu suggérait une sacrée ânerie. Mais bon, venant d’Orson c’était loin d’être étonnant. Orson revint de la cave, le sourire aux lèvres, il avait faillit l’appeler Miss Framboise. La situation aurait tout de même été cocasse et lui, immature.

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Désolée du rythme de publication quelque peu perturbé, mais c'est pour la bonne cause! Eh oui, c'est pas facile quand on a une épreuve de bac demain 😅 Merci de votre compréhension, je reviens très vite et à bientôt chers lecteurs ❤