Rapprochement

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Ainsi, il ne restait plus que quatre jours de congés à Laura, Orson, lui, tentait une réintégration au sein de la gendarmerie, auprès de ses collègues. Ils avaient encore un peu de temps pour chercher d'autres informations importantes, et cette fois-ci ils comptaient conjuguer leurs efforts pour ne pas perdre de temps. Après la rencontre matinale chacun était rentré chez lui, cependant ils passèrent l'après-midi dans l'appartement de son père, ainsi Laura, en fouillant les agendas de son défunt père, avait réussi à mettre un nom sur le V: son amante s'appelait Vivian Delay. Elle fit part de cette information à Orson, mais comme il n'en avait jamais entendu parler, cela ne mena à pas grand chose. Cependant, il émit l'idée de la chercher dans un annuaire, peut-être pouvait-elle les aider à comprendre qui était Mr.Lloyd. Après avoir passé l'après-midi à éplucher les pages d'un annuaire, deux numéros correspondaient à ce prénom. Elle les nota rapidement sur son téléphone, elle voulait les appeler plus tard, le temps pressait pour les recherches.

Orson de son côté faisait chou blanc, il décidait donc de relire les dossiers que Laura avait posé sur la table. Les deux cents mille livres sterling l'avait étonné, au moins autant que Laura, il continua sa lecture pour tomber sur un nom qu'il connaissait bien. Un officier de la gendarmerie, retraité aujourd'hui, il était nécessaire de le questionner sur cette affaire, les informations supplémentaires ne sont pas de trop pour comprendre ce qu'il s'était passé. Et une question lui revint brutalement en tête, les bagues? Il fallait poser la question c'est maintenant ou jamais. Son regard se dirigea sur les deux bijoux, puis il remonta jusqu'à son visage, elle le dévisageait et devait sûrement le prendre pour un pervers. Cette idée le fit sourire, néanmoins il reprit un air sérieux et l'interrogea:

" - Vous êtes mariée?

- Divorcée.

- D'où viennent ces bagues alors?

- De ma mère, je les ai trouvées dans un carton. Le prénom de ma mère y est gravé, c'est tout ce qu'il me reste d'elle.

- Je suis désolé. Elle s'appelait comment?

- Elisa, à en croire la gravure.

- Pourquoi avez vous divorcé?

- C'est un interrogatoire, Mr. Holten?

- Non.

- Bien. Et vous comment était votre mère? dit-elle d'une voix plus douce

- C'est un interrogatoire, Miss Lloyd?

- Non, mais vous avez du répondant.

- Je ne suis pas un tendre non plus." fit-il avec un grand sourire.

Elle était choquée par ce sourire, il avait plus d'humour qu'elle ne le pensait. Cette montagne avait donc un coeur? Intéressant... Au moins cela changeait de son ex mari, Roy, il nnétait jamais là et elle ne pouvait pas se permettre de plaisanter, les bonnes manières disait-il. A dix huit ans, elle l'avait cru avec ses grands discours sur l'amour, qu'elle serait sa princesse, qu'ils allaient vivre heureux et qu'elle allait s'entendre avec tout le monde. Pour s'entendre, elle s'entendait avec sa belle-famille, elle leur avait parlé de ses études, la psychologie. Ils étaient pas très intéressés et peu convaincus, mais savoir que leur fils allait vivre avec une femme qui allait tenir son propre cabinet à vingt et un ans et avoir un bon salaire, ça leur plaisait énormément. Ils ne voyaient que ça, l'argent. Laura, elle voyait le côté grande soeur, elle voulait que les gens aillent mieux. Ca n'allait pas changer le monde, mais elle le voulait vraiment. Son père n'a jamais été contre, ses amis l'avait encouragé dans ce qu'elle voulait faire. Mais ce passage avec sa belle-famille, l'avait vraiment démoralisée et ce manège avait duré six ans. Elle avait divorcé il y a maintenant un an, elle n'a pas plus été dégoûté que ça de l'amour mais depuis elle n'avait croisé la route de personne. Aujourd'hui, à vingt sept ans, elle comptait toujours profiter de la vie et de son travail. Le meurtre de son père l'avait motivée à surmonter les prochains obstacles, elle avait décidé de ne plus se laisser abattre.

Soudain, elle détourna le regard vers Orson. Et lui? Qu'allait-elle faire de cette rencontre fortuite? On peut pas dire qu'il était vraiment son style, mais c'est vrai qu'il dégageait une confiance en lui indiscutable. Il y avait peut-être la possibilité de devenir un peu moins étranger à l'autre, ça éviterait de potentiels conflits et ça lui ferait un nouvel ami.

" - La vue vous plait?

- Pardon, je me demandais ce qu'il était arrivé à votre genou.

- La curiosité est un vilain défaut, Miss."

Il n'avait pas envie d'en parler pour le moment, surtout pas à quelqu'un qu'il ne connaissait pas, mais il lui laissa comprendre que ça datait de l'armée:

" - Vous savez... Quand on livre un combat, c'est pour le meilleur et pour le pire."

Il l'avait vue hocher la tête, elle avait l'air compréhensive, moins rude. Peut-être il y avait-il un moyen de fonder une nouvelle amitié? Cela fait très longtemps qu'il n'avait pas côtoyé un autre être humain. De quoi retrouver le goût de la vie, après avoir testé celui de la mort.

OrsonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant