Petite-culottes et revolver

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Je me réveillai petit à petit. Ma tête tournait encore, ma nuque me faisait mal. Je me rendis compte que j'étais étendue sur un sol froid et humide. Où étais-je ? J'avais bien du mal à me rappeler des derniers évènements. Mon crâne me faisait souffrir. Lorsque j'ouvris les yeux, la lumière m'éblouit. Crue et nonchalante comme ce qui m'entourait. J'étais dans une petite cave, avec pour seuls meubles une table jonchée de bric-à-brac et un frigo vintage dans un coin. Les murs étaient sale, la crasse régnait en maître.

Je tentai de me redresser. Impossible. Les vertiges m'avaient prise à la tête, aux tripes. Tout se dédoublait devant moi ainsi qu'une irrésistible envie de remettre le contenu de mon estomac sur le béton.

Ma bouche était pâteuse, le goût du chloroforme y était encore présent ainsi que sa forte odeur dans mes narines. Mes lèvres sèches peinaient à s'entrouvrir et ne pouvaient avoir accès à une seule goutte d'eau. Je tentai de retrouver la mémoire. Sans savoir pourquoi, elle revint tel un éclair. Mes parents, la soirée... L'enlèvement. Me rendant compte de la situation, mon souffle se fit soudainement plus rapide et saccadé. Impossible de respirer correctement, la peur au ventre avait également atteint mes poumons. Je cherchai du regard une issue. Aucune. Enfin, du moins ouverte. La seule porte se trouvant en haut des escaliers devait sûrement être fermée. Pas de fenêtre, pas de grille d'aération. Rien. Comme l'avenir qui allait se présenter à moi.

Il faisait très froid dans cette étroite pièce. Je grelottais et mes dents claquaient inlassablement depuis quelques minutes. Pas seulement à cause de la fraîcheur. La terreur ne faisait que s'amplifier au fur et à mesure que le temps passait. Je me demandais à qui allais-je devoir faire face dans les prochaines heures. Un homme m'avait bien parlé lors de mon agression mais cela ne m'en disait pas plus. Au bout d'un moment, je sentis une forte odeur d'urine que je n'avais pas remarquée auparavant, peut-être à cause du chloroforme. Au début, je pensai à la cave qui était vraiment insalubre pourtant, la tache ornant le jupon de ma robe disait le contraire. Ça ne venait pas de la cave. Je m'étais urinée dessus de peur. Bien que j'étais seule dans cette pièce, le pourpre me monta aux joues. Quelle honte de se faire dessus à dix-sept ans. Je ne cessai de me répéter que les circonstances étaient de mises. Les dernières images de la nuit précédente me revinrent douloureusement en mémoire tandis que quelques larmes commençaient à perler menaçant de dévaler les contours de mon visage . Je me fis à l'évidence qu'il n'était pas certain que je rentrasse un jour chez moi. Difficile de me calmer lorsque je commençai un crise de panique, me balançant d'avant en arrière sans savoir quoi faire de plus. Je m'en voulais de ne pas avoir accepté d'être ramenée par ma mère. Elle avait eu raison. Elle avait toujours eu raison... Je n'avais aucune notion de l'heure ni quelconque information sur le lieu dans lequel on me gardait captive. Je ne supportais pas d'être désorientée à ce point-là. Je tentai de crier. Je me disais bien que cela ne servirait à rien mais il fallait que je me défoulasse. Au bout d'un moment, il me parut plus qu'évident que personne ne m'entendrait de là où je me trouvais. Il valait mieux que j'économisasse mes forces pour la suite qui ne serait sûrement pas des plus agréable.

Après de longues minutes de questionnement intérieurs. Je sentis la fatigue me gagner à nouveau. Émotions et reste de chloroforme ne faisaient pas bon ménage. Je savais que je ne pouvais pas m'assoupir. Que pourrait-il m'arriver dans un tel état ? Je devais rester éveiller pour faire face à mon agresseur même si il était évident que je le redoutais déjà.

Subitement, un bruit me sortit de mes pensées. Je perçus le son d'une clé se tournant dans une serrure. La porte située en haut des escaliers souvrait. Je m'arrêtai de bouger, pétrifiée par la crainte de ce qu'il pourrait m'arriver par la suite. Je fis semblant de dormir mais cela était inutile.

StockholmOù les histoires vivent. Découvrez maintenant