Affront

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       Complètement sous le choc, je lâchai mon sac à terre ainsi qu'un cri de surprise. Les hommes des forces spéciales avaient été tellement discrets qu'on ne les avait entendu venir qu'à la dernière seconde. Ils nous avaient encerclés et nous pointaient désormais de leur arme, enfin pas moi, Mike. Il n'avait pas lâché ma main quand nous nous étions retourné dans leur direction, il serrait de plus en plus fort ses doigts, qui étaient devenus moites, autour des miens, si bien que cela en devenait presque désagréable. Il regardait dans le vide et à la fois ce qu'il se passait autour de nous. Son regard reflétait parfaitement la déception de s'être fait avoir si près du but. Son souffle saccadé et qui s'était légèrement accéléré sifflait dans mes oreilles. Nous étions tous dans le silence le plus complet jusqu'au moment où mon amant souffla quelques mots presque incompréhensibles :

- " Merci Allan..."

Alors cela était à nouveau un coup de cette ordure de mafieux ? Décidément, il savait comment semer la discorde jusqu'au bout : briser un couple, le mental, le physique, enfermer Mike peut-être à vie et me laisser à ma solitude.                                                                                                                         L'enfoiré...

La pression s'enlevant de ma poigne me sortit de ma réflexion. Mike s'était agenouillé à terre, les bras derrière la tête, sans même que l'on ne lui ait demandé de faire quoique ce soit. Il ne voulait plus de conflit, plus de mort ou de blessé. Un des hommes s'avança prudemment vers lui, pointant toujours son fusil dans sa direction. Tout se passa rapidement, le policier brandit un colson à double bracelet de l'arrière de sa ceinture et deux autres le plaquèrent violemment au sol. Il grogna de mécontentement et de douleur liée à ses blessures qui n'avaient pas été soignées convenablement et qui recouvraient son corps. Je voulu m'approcher de lui tandis que les larmes me montaient, faisant presque bouillir mes yeux, mais je fus prise en charge par un autre homme qui mit sa main sur mon épaule.

- " Ne t'inquiète pas, tu es hors de danger. " me dit-il calmement alors que quelques minutes auparavant il avait crié les ordres à ses hommes pour le déroulement de cette scène de violence.

Je ne m'inquiétais pas, je ne savais tout simplement plus où je devais donner de la tête.

- " On va sortir maintenant et puis te ramener chez toi, mais avant tu devras faire quelques examens médicaux. " me dit-il encore.

Toujours me tenant par l'épaule, d'une manière rassurante, il essaya de m'entraîner à l'extérieur. Le problème étant que je n'en avais pas envie. Je voulais rester auprès de Mike. Celui-ci, qu'on avait menotté solidement, fut redressé et paraissait plus mal en point que jamais, si bien au niveau physique que psychologique. Ses yeux ne reflétaient plus rien.
J'avais beau essayer de me mouvoir, mes muscles ne répondaient pas, ils étaient figés comme du marbre et semblaient à la fois si fragiles. Je tremblais de partout, étant prise de ce que paraissait être des sueurs froides, je ne me contrôlais plus. Soudainement, je perdis l'équilibre et dû prendre appuis sur le policier bienveillant avec moi. Sentant que je ne pourrais pas marcher, j'essayai de m'asseoir au sol, je ne voulais plus bouger, mais l'homme me prit dans ses bras et je fus à partir de ce moment là dans un état second. Le fait d'être portée par une personne faisant partie des forces de l'ordre aurait dû me rassurer en temps normal mais malheureusement ce n'était pas le cas. Je me recroquevillai sur moi même car la gilet par balle et le casque de l'officier me rendais plus rigide et plus mal-à-l'aise encore, j'aurais préféré que ce soit les bras de Mike que je ne reverrai plus jamais certainement. Mon état second me faisait presque délirer, je ne comprenais plus très bien ce qu'il se passait  je n'avais pas l'impression que les mots qui parvenaient à mes oreilles étaient traduits au cerveau. Les sons allaient et venaient ainsi que les images. Je vis un instant le visage de ma mère en larme et ensuite, le calme complet.

StockholmOù les histoires vivent. Découvrez maintenant