Coffre étroit

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-"Tu es vraiment décevante... " continua Mike. " Et dire que je te raconte une histoire que personne ne voudrait vivre et qui gâche la vie de ma famille depuis des années  et toi tu t'esquives sans rien dire... Je suis sûr que tu n'as rien écouté."

-" C'est faux ! J'ai tout écouté, je trouve que c'est affreux et que tu n'as pas à faire ces choses monstrueuses !"

Je continuais de plaindre Mike tout en m'adossant à la porte, je sentais la clé froide sous mes doigts et je ne pu m'empêcher de saisir ma chance. Je fis tourner le bout de métal dans la serrure, essayant de faire le moins de bruit possible. Ma main tremblait comme jamais et je crus bien à un moment que ma main moite l'aurait faite tomber.

-" Mike, tu peux tout arrêter et aller trouver la police, on pourra t'aider là-bas."

Bien sûr, je savais que ce n'était pas possible, on ne peut pas échapper à ce genre de personnes mais il fallait bien trouver une diversion pendant que j'ouvrais la porte.
Cependant, je trouvais son comportement étrange, il était joyeux et l'instant d'après il était prêt à me coller une balle en pleine tête. Cela ne tournait pas rond, surtout après ce baiser dans la salle de bain. Agressif puis attentionné, je ne comprenais rien à son petit manège. Je pensai soudainement à quelque chose qui pourrait s'avérer vrai. Et si il se donnait un air agressif pour ne pas perdre la face ? Depuis que j'étais arrivée il n'avait jamais exécuté une de ses menaces. Pas très convainquant comme criminel. Je tentai alors le tout pour le tout :

-" La police ne pourra rien faire pour moi, je suis condamné à moins que ta rançon ne soit livrée à temps la semaine prochaine. " dit-il.

J'inspirai profondément et essayai l'impensable, il était armé, en face de moi mais hésitant. Son arme était très légèrement incliné vers le bas, ce qui indiquait un signe d'hésitation. Il n'était pas déterminer à me tirer dessus. Remarquant cette faiblesse, j'ouvris la porte d'un coup sec .

-"Qu'est-ce que tu fais ?" me demanda-t'il l'air très surpris.

-" Je m'en vais parce que je suis sûre d'une chose, tu n'oserais jamais tirer car tu tiens à moi !"

Et je partis en courant.
Je n'avais pas remarqué, depuis que j'étais montée dans la salle de bain, qu'il faisait nuit dehors... Une bourrasque de vent vint me décoiffer, je respirais l'air frais qui m'avait tant manqué depuis des jours. Le temps était exactement le même qu'au moment de mon enlèvement, ce qui me fit frissonner, quelques feuilles s'envolaient tourbillonnant dans les airs, pour finir pas atterrir sur le sol, telles des êtres sans vie, et les quelques nuages cachant en partie la lune menaçaient de se vider de leur contenu.
Je n'avais qu'une idée en tête, trouver de l'aide.

        Je fonçais à toute allure vers les habitations proches. Parmi celles-ci , il y en avait une dont les lumières du salon étaient encore allumées. Je me dirigeai vers elle. J'entendis la porte de la maison de Mike claquer ainsi que des bruits de pas sur le bitume. J'accélérai encore plus. Je le sentais, il était juste derrière, me talonnant. J'arrivai devant la porte de la villa voisine et je sonnai, espérant que le propriétaire ouvrirait avant que je ne me fasse rattrapée. Je me retournai pour analyser la situation : mon assaillant avait ralenti et s'était à présent arrêté au milieu de la route. Il rigolait même. Je commençais à croire qu'il était réellement fou.
On m'ouvrit la porte. Un homme d'une cinquantaine d'année en pyjama se tenait devant moi. Il avait des cheveux grisonnants et une barbe de quelques jours. Il me regardait d'un air étrange mais d'une manière calme et bienveillante.Lorsqu' il aperçu Mike de l'autre côté de la rue, son visage changea, sa figure si accueillante se figea en une expression de peur.

StockholmOù les histoires vivent. Découvrez maintenant