Effraction

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        Il devait être très tard dans la nuit, ou très tôt le matin , je n'avais pas l'heure de toute façon. Il n'y avait plus aucun bruit à l'étage. On avait arrêté la musique, le silence complet. Justement, moi qui n'avais demandé que le calme toute la soirée, je commençais à avoir peur de celui-ci. C'était un silence presque gênant. Mike m'avait dit qu'il repasserait après la soirée mais il n'était toujours pas revenu. Où pouvait-il être ? J'eus peur un instant qu'il m'ait abandonnée à mon sort ou qu'il se fusse passé quelque chose avec Alex. Qu'allais-je faire toute seule ? Rien autour de moi ne pouvait m'aider à me détacher. La frustration de cet impossibilité de me sortir de là me gagnait peu à peu.

Soudain, je perçus des sons venant de la porte de la cave. Mike entra brusquement dans la pièce, manquant de tomber dans les escaliers. On voyait qu'il avait bu, beaucoup plus que bu. Il avança vers moi en titubant un peu.

— Alors gamine, tu te sens comment ? me dit-il d'un air guilleret.

— Laisse tomber, tu as bu comme un trou Mike !

— Même pas vrai fillette ! dit-il, avec son rire guttural.

— Arrête de me donner des surnoms débiles ! m'indignai-je.

— Désolé pour Alex, c'est qu'un connard ce mec. Il pense qu'à sauter tout ce qu'il voit bouger haha mais c'est vrai qu'il n'a pas tord, t'es mignonne dans ton genre. tout en disant cela il s'approchait encore plus de moi.

Génial, il était ivre mort et allait sûrement commencer comme son imbécile d'ami. Je redoutais de me retrouver dans la même situation qu'auparavant, en prise aux mains de mon agresseur.

— Ne me touche pas. dit-je plus agressivement que jamais.

Mais au lieu de s'arrêter, il continua, il se mit à me tourner autour. Ensuite, il quitta sa trajectoire et se dirigea vers la table. Il y posa ses clés et s'assit dessus.

— T'inquiète pas, je ne te toucherai pas. il avait repris son ton sérieux.

Je ne savais pas si je devais le croire oui ou non. Il me semblait plus fiable qu'Alex mais je n'en étais pas complètement satisfaite. Il se releva et approcha son visage du mien. Il était à quelques millimètre de mes lèvres. Son haleine empestait l'alcool.

— Je vais aller dans mon lit moi, je suis crevé. Alors bonne nuit. il m'embrassa.

Sur le coup de la surprise, je me laissai faire. Ses lèvres étaient si douces, il me faisait du bien... Non ! Je devais me ressaisir coûte que coûte. Il était hors de question que je me misse à éprouver des sentiments pour lui. Il me manipulait.

Et puis quoi encore ?! Il n'avait pas à m'embrasser comme cela. Si je n'avais pas eu les mains attachées dans le dos, je lui en aurais retourné une dont il se serait souvenu toute sa vie !

— Tu viens de dire que tu ne me toucherais pas ! dis-je indignée.

— Je sais ! il rigolait toujours comme un gamin ce qui m'énervait au plus haut point.

Il se débuta des récits incompréhensibles et dénués de tous sens tout en marchant à reculons vers l'escalier. Il ne vit pas arriver la première marche, trébucha, se cogna la tête à la rampe et tomba inconscient à terre. J'en étais certaine, c'était ma dernière chance de m'enfuir. Il fallait me détacher au plus vite !J'eus une idée. Mike avait laissé ses clés sur la table et malgré la distance entre moi et celle-ci , il était possible que je les atteignisse. Je débutai alors mon long périple en direction de celles-ci. Il fallait que je fasse de petits sauts tout en essayant de ne pas tomber à la renverse, ce qui était un exercice d'une difficulté impressionnante.

StockholmOù les histoires vivent. Découvrez maintenant