8 - Hayden

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Je n’en revenais pas qu’elle me dise ça, je ne m’étais pas attendu à ce type de réponse. Un « Alors trouve quelque chose ! » ou « Fais comme tout le monde et force-toi. » pourquoi pas, mais certainement pas une réflexion me poussant presque à l’introspection !

Pour une jeune fille au regard fuyant se disant ‘sans espoir’, Melody possédait une sagesse intérieure évidente et se préoccupait plus des autres qu’elle ne le laissait paraitre. Quoique… je ne l’avais pas vue agir ainsi avec quelqu’un d’autre que son amie Max. Elle passait son temps hors d’atteinte, dans son monde ou à se cacher à la vue de tous. Peut-être qu’en me prodiguant ses conseils, elle m’avait donné un signe que je commençais à compter pour elle aussi.

Cet état d’esprit, ouvert et de soutien, me donnait encore plus envie de l’aider en lui montrant qu’elle aussi pouvait accomplir tous les objectifs qu’elle se fixait. Pour lui apporter la même sensation qu’elle m’avait fait ressentir. Si cela impliquait de lui faire faire ce qu’elle n’avait jamais fait et de la libérer des chaînes qui l’entravaient, qu’il en soit ainsi.

Pour l’instant, elle avait l’air de tenir bon face à l’adversité mais je ne savais que trop bien ce que des jugements répétés pouvaient entraîner. Elle n’avait pas le droit de perdre foi en elle si elle m’ordonnait de croire à nouveau en moi. Inconsciemment, je me donnai comme mission de faire en sorte qu’elle puisse entendre un autre avis dès qu’elle le souhaitait, celui-ci dépourvu d’étroitesse d’esprit. Cela ne lui ferait que du bien.

Elle était déjà moins craintive avec moi qu’elle l’était au premier abord mais je ne savais pas si elle me faisait déjà confiance. Et mon avis aurait plus de valeur à ses yeux si c’était le cas. Le seul moyen de vérifier, et de la gagner si ce n’était pas le cas était de passer plus de temps avec elle. Au fur et à mesure, elle se rendrait compte que je ne lui voulais aucun mal.

Les simples minutes qu’on partageait dans l’enceinte du lycée ne suffisaient pas pour cela, elles étaient trop courtes. Je décidai de l’inviter à faire une sortie avec moi pour qu’on s’extirpe de ce cadre qui nous éclairait d’une lumière artificielle, pâlissant à côté du soleil qui pourrait nous illuminer.

Sa manière de tout rapporter à des images m’affectait et devenait contagieuse. Ses opinions étaient sans cesse étayées, colorées par le monde qu’elle peignait. Il était si intriguant que je voulais lui proposer la même variété de comparaisons pour qu’elle puisse entrevoir mon univers aussi vivement que le sien m’apparaissait. Je m’entraînais parfois, comme maintenant, créant des images bancales et maladroites tour à tour trop intenses ou minimes.

Je ne laissai pas cette dernière tentative passer mes lèvres, me contentant de lui suggérer mon idée. Après avoir repoussé ses cheveux, elle me demanda où je voulais l’emmener. Ce n’était pas un refus direct, ce qui était bon signe. Elle envisageait de me dire oui, elle voulait simplement connaitre tous les faits avant de se prononcer. C’était à moi de faire en sorte qu’elle accepte. Malheureusement, je n’avais pas réfléchi aussi loin alors je lui proposai simplement le classique « Restaurant ? »

Tout Ce Qui CompteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant