9 - Melody

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Je pris le temps de peser le pour et le contre dans mon esprit avant de lui confier ma réponse, étant donné que je ne pourrais pas savoir ce que l’issue serait sans le faire. Ce n’était pas vraiment ma décision, c’était plus compliqué que ça. Je ne pouvais pas choisir sans anticiper les possibles conséquences, ce n’était pas dans ma nature.

Pour :

·         Il ne s’est jamais moqué de moi.

·         Il m’a même défendue, une fois.

·         Je lui dois bien ça.

·         J’ai besoin d’amis.

·         Il est charmant.

·         Nos conversations sont mes préférées.

·         Ma famille se calmera peut-être un peu si je me montrais plus sociable.

Contre :

·         Il découvrira un autre de mes TOCs.

·         Il risque de voir mes côtés énervants.

·         Je serais seule avec un garçon, donc vulnérable.

·         Avec cette étape, je lui octroyais un peu de pouvoir sur moi.

Les arguments eux-mêmes et leur force ne m’importaient pas. Ce n’était pas une question duquel pesait le plus lourd dans la balance ; seul le décompte final pouvait altérer mon choix. Je me basais le factuel et le nombre de la première colonne l’emportait. Même s’il y avait une probabilité non négligeable (36,36% de chances) pour que ça se termine mal, j’acceptai et il m’offrit un sourire qui récompensa ma prise de risque.

Je racontai les évènements de la journée à Max avant qu’on rentre chacune chez soi.

« Je t’avoue que je suis presque soulagée de t’entendre dire ça. Ta mère et moi, on commençait à perdre espoir de te voir sortir de ta zone de confort un jour.

-Tu vas me dire que tu n’avais jamais pensé que ça arriverait ?

-Non, je commençais même à me demander si tu n’étais pas asexuelle ! » Elle me donna un coup d’épaule à la façon des mecs lorsqu’ils sont potes et se charrient.

« Ne sois pas ridicule, tu sais que je ne pourrais jamais renoncer à Dean… Au minimum, je suis fictosexuelle ! » Je ne laissais pas son pessimisme ou son manque de confiance en moi gâcher ma journée, et tentai de plaisanter pour lui rendre la pareille, même si j’étais moins douée qu’elle pour ça.

Au final, elle était si excitée qu’elle tint à m’accompagner pour ‘les préparatifs.’ Elle trouvait qu’il était vital que j’augmente mes chances de plaire en me rendant un peu plus présentable. Le fait qu’elle dise ça prouvait qu’elle ne comprenait pas la dynamique qui nous unissait, Hayden et moi. Malgré tout, c’était techniquement un rendez-vous (non galant) et il est de coutume de se faire belle. Je n’étais pas du genre à ignorer les traditions alors je suivis le mouvement.

Max me conseilla tout au long du processus, m’aidant à choisir ma tenue et à me maquiller sans pour autant en faire trop, sachant que je préférais rester en terrain connu. Pas la peine de me donner des raisons de plus de me sentir mal à l’aise ou nerveuse. J’étais comme j’étais, je ne pourrais jamais être rien de plus alors pourquoi prétendre ?

Mon amie partit une bonne demi-heure avant qu’il ne soit l’heure pour moi de partir. Je m’étais organisée pour qu’on se retrouve là-bas et que je puisse m’en aller si besoin était sans être dépendante de lui. C’était un moyen de réduire la durée et le degré de ma vulnérabilité et ainsi, de ne pas avoir à redouter de ne pas être en sécurité, ce qui gâcherait la soirée.

Max me connaissait bien et savait que je devais ranger cette zone de guerre qu’était ma chambre après son passage. Elle ne le faisait pas exprès et avait suffisamment de considération pour moi pour tenter de reposer mes objets à leurs places attribuées au fur et à mesure pour que je ne pète pas un plomb. Cependant, comme elle ne partageait pas mes problèmes, elle se trompait toujours de quelques centimètres, ce qui me dérangeait immensément.

Aux yeux de n’importe qui qui n’était pas moi, ma chambre n’aurait rien eu de bordélique mais personne ne savait distinguer ce que je voyais aussi clairement que s’il y avait eu un panneau rose clignotant pointant vers chaque imperfection. Heureusement, je finis ma réorganisation à temps, j’étais prête à partir à la minute près.

Tout Ce Qui CompteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant