Chapitre 12 : Ce qui nous échappe (Cole)

2.8K 259 76
                                    

Et voilà que la journée commençait bien ! Ou du moins, ça n'allait pas arranger son cas. Oublier un dossier chez soi était assez handicapant pour mon travail. J'avais bien demandé à Amber une copie, mais cette imbécile d'assistante avait été incapable d'accomplir cette simple tâche... Comme d'habitude. Elle me décevait de jour en jour. Il faudrait que je la vire un jour ou l'autre comme je l'avais fait pour ma toute première assistante, qui avait été pendant de très longues années ma collègue, ou plutôt ma concurrente.

En voiture, tout en m'adonnant à la musique, je me rappelais de ce jour, le jour où j'avais repris l'entreprise de North. Jessica qui était jusqu'alors son assistante me présentait les lieux. Elle ne cessait de me gratifier de quelques regards charmeurs, abusant de son déhanché pour me séduire. À ce moment j'avais compris qu'elle n'était que la première d'une longue liste. Elle avait toujours fait mine de m'ignorer et n'avait pas hésité à me dénigrer alors que nous avions tous les deux le même travail, mis à part qu'un d'entre nous deux n'était là que pour la vitrine.

— Et voici le bureau de North, qui est désormais le tien. Enfin, je pense que tu connais plutôt bien les lieux, tu y venais souvent, expliqua-t-elle d'un ton enjôleur.

— En effet, rétorquai-je, tentant d'ignorer ses avances.

Elle jouait de ses cils, voulant me corrompre par son charme. Cette femme était ravissante et surtout, très bandante. Elle n'hésitait pas à mettre en avant sa proéminente poitrine, abusant des décolletés plongeants chaque jour, tout en trouvant toujours un quelconque prétexte pour se pencher. De plus, sa longue et volumineuse chevelure blonde amplifiait son jeu de séduction, elle y passait souvent sa main pour attirer l'attention vers elle comme d'habitude.

— Je suis sûre que tu t'habitueras rapidement, lança-t-elle d'un air charmeur. D'ailleurs, tu as des projets pour débuter ?

Elle espérait sûrement que je lui double son salaire ou lui propose un quelconque avantage. Cette femme, malgré tous ses leurres pour attirer le moindre homme avec un tant soit peu de pouvoir et d'argent, était un véritable requin, prête à toute pour arriver à ses fins. Elle était capable des pires tours pour ne serait-ce qu'un cent, y compris briser la vie de nombreuses personnes sans même regarder derrière elle. Je n'étais pas différent sur ce point, mais finalement, un seul de nous deux avait réussi.

— J'ai quelques projets de prévus, répondis-je d'un air machiavélique.

— Ah oui ? Vraiment ? fit-elle mine de s'étonner en prenant appui contre le cadre de la porte.

— Jessica, tu es virée, annonçai-je d'un ton sec et sans la moindre honte.

Elle se redressa aussitôt, ne s'attendant pas à ce revers de situation. Elle était sûrement persuadée que j'allais la baiser à tort et à travers sur mon nouveau bureau pour l'inaugurer et que je la remercierais à coups de promotions et de primes. Qu'est-ce qu'elle pouvait être naïve !

— Pardon ? Tu ne peux pas me virer ! Tu as besoin de moi ! s'offusqua-t-elle en serrant ses poings.

— Pas du tout. Personne n'est irremplaçable, déclarai-je avec la plus grande indifférence.

Sans me soucier d'elle, j'entrai dans le bureau, commençant à fouiller dans les dossiers entassés sur le plan de travail. Elle me suivit aussitôt, elle n'était pas prête de me lâcher. Elle tenait vraiment à cet argent, après tout, j'en aurais fait de même, mais certainement pas de cette manière. Je n'étais pas du genre à me prostituer.

— Triaghan, je t'interdis de me virer ! s'écria-t-elle, furieuse.

— Et qui es-tu pour me l'interdire ? C'est moi le patron désormais et si tu ne quittes pas mon bureau, j'appelle la sécurité sous prétexte que tu me harcèles et que tu es violente, la menaçai-je en détachant chacun de mes mots.

La Décadence des Flamants - Tome 3Où les histoires vivent. Découvrez maintenant