Chapitre 24 : Le vrai monstre (Cole)

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Il ne fallut que quelques jours à Debra pour divulguer et ma tromperie, et le suicide de Lisa dont j'étais probablement le responsable.

Jusqu'alors, Heather était la seule à savoir. Elle allait être totalement dévastée. Tout le monde allait la regarder avec mépris et peur. Je me fichais bien de ce que les gens pouvaient penser de moi, mais elle, elle ne méritait pas ça. Alors, je redoutais déjà ma discussion avec elle ce soir, parce que je savais que rien ne pourra jamais atténuer ce que j'ai fait.

Évidemment, Nash avait appris rapidement la nouvelle et il s'était rendu dans mon bureau dans la matinée. Il semblait furieux et toujours aussi prêt à défendre sa fille chérie. Je craignais le pire. Tout ça n'allait pas se régler à l'amiable, ô que non !

Je me levai de mon fauteuil, prêt à parer la moindre de ses attaques. J'avais toujours réponse à tout, qu'il le veuille ou non.

— Comment oses-tu faire ça à ma fille ? ESPÈCE DE SALE ENCULÉ ! hurla-t-il ce qui dut intriguer de nombreuses personnes dans les couloirs.

Il s'approcha brusquement de moi et me plaqua contre le mur, me prenant fermement par le col de ma chemise, quitte à m'étrangler, ayant désormais quelques difficultés à respirer, mais également à m'exprimer. Chaque syllabe prononcée était une vraie torture.

— COMMENT J'AI PU TE FAIRE CONFIANCE SALE MERDE ? s'écria-t-il furieusement.

— Fous-moi ton poing... dans la gueule... et je te poursuis en justice, le menaçai-je en ayant quelques difficultés à articuler chaque syllabe. Et nous deux... savons très bien comment... ça va finir... au vu de mes avocats...

Il plissa son regard, resserra son poing, mais finit par me lâcher et je pus reprendre une longue inspiration. Mécaniquement, je posai une main sur mon cou qui me lançait. Pendant ce temps, il bouillait de rage et s'il pouvait me tuer, il l'aurait fait à l'instant. D'ailleurs, heureusement qu'on était dans mon bureau sinon il l'aurait probablement fait.

— Tu es un homme mort ! m'avertit-il en me pointant du doigt.

— As-tu pensé à Clyde ? demandai-je dans un murmure.

C'était bien la première fois que ça m'était sorti naturellement sans la moindre arrière-pensée. Peut-être que j'aimais vraiment ce gosse... Tout comme j'aimais Heather. C'était peut-être ce pour quoi les choses allaient aussi mal : parce que je tenais à ces personnes et que je n'arrivais pas à accepter ce genre de sentiments. J'abandonnai bien vite cette réflexion, ne voulant plus y penser.

— Je ne crois pas que tu en aies eu quelque chose à foutre jusqu'alors ! lâcha-t-il d'un air méprisant.

— Tu ne sais rien de ma vie ! rétorquai-je subitement.

— Je n'en ai pas besoin...

Il quitta mon bureau sans même que j'aie le temps de répliquer, même si je n'avais aucune envie de poursuivre cette discussion. De nouveau, je posai ma main sur mon cou, sentant encore la pression de ses mains sur ma peau. Pourquoi cette sensation me paraissait aussi étrange ?

*

Bien que dans un état assez étrange, je rentrai immédiatement chez moi. Sans même réfléchir, je me dirigeai vers la chambre de Clyde, il était dans son berceau, insouciant, comme à son habitude. Il n'était qu'un petit garçon, un reflet de moi-même d'il y a quelque temps.

Je le regardais longuement puis le pris dans mes bras. Il était toujours aussi calme. Il ne semblait pas me craindre. Je me demandais s'il savait vraiment qui j'étais. Peut-être que je n'étais qu'un étranger pour lui. Même si c'était la vérité, il m'appréciait.

La Décadence des Flamants - Tome 3Où les histoires vivent. Découvrez maintenant