La Décadence des Flamants - Tome 3

Chapitre 21 : Vers de nouveaux horizons (Lisa)

Bien qu'ayant mis fin à ma relation avec Cole, je n'étais pas soulagée. En particulier quand je vis les photos de nos ébats affichées par tous les journaux à scandale. Heureusement, mon identité était restée secrète, mais pour combien de temps ? Je ne pourrais pas rester ici sans que quelqu'un vienne me chercher. Je connaissais ces requins. Ils étaient prêts à tout pour avoir le moindre article croustillant. Quoi de mieux qu'un milliardaire trompant sa femme ? Tout le monde aimait les histoires de tromperie... sauf quand on était en plein dedans.

D'ailleurs, j'avais appris que Debra m'avait menti sur plusieurs points me concernant. Elle n'avait jamais rien eu pour m'envoyer en prison et je l'avais naïvement cru. Au moins, elle m'avait payé, ce qui était tout de même le minimum.

Alors, ne suivant que mon instinct, je balançai de nombreuses fringues dans une valise. Je devais fuir. Où ? Aucune idée. De toute manière, je n'avais aucune attache ici. L'argent de Debra me permettrait de m'installer ailleurs. Un nouveau départ allait s'offrir à moi, un endroit où je pourrai m'éloigner de toutes ces mauvaises ondes. Je me devais d'abandonner ma vie ici.

Et puis si Cole cherchait à me contacter ? Raison de plus pour partir. Je l'avais bien vu qu'il s'accrochait à moi malgré l'excuse à son annulaire.

Me tournant brusquement vers le seuil de ma chambre, je vis Cole. Quand on parle du loup... Il avait une mine dépitée, son visage, contrit, ravagé par le désespoir. J'aurais dû me douter qu'il ne le supporterait pas, c'était évident. Il s'était bien trop attaché à moi pour m'abandonner aussi facilement.

Sa présence me provoqua un sursaut. Je posai aussitôt ma main sur ma poitrine pour me calmer. Je n'avais pas peur de lui, mais il venait de pénétrer chez moi, de s'introduire dans ma demeure, n'importe qui aurait pu s'en inquiéter. On n'avait pas inventé les sonnettes pour rien.

Je le regardais, sans vraiment savoir quoi dire. Que pouvais-je bien faire dans le fond ? Il semblait vraiment dans un mauvais état. Son regard hagard ne cessait de me le prouver.

Il s'approcha de moi. Figée, j'observais chacun de ses pas et redoutais déjà ce qu'il s'apprêtait à me dire.

— J'ai appris que Debra t'avait engagée, lança-t-il d'un ton sombre. Mais je pense que ce n'était pas nécessaire de le rappeler.

Évidemment, Debra était allée se vanter auprès de lui de son plan "exceptionnel", maintenant j'allais en payer le prix. En aucun cas je ne l'avais vraiment aidé et j'avais failli à toutes mes missions. J'avais voulu jouer sur plusieurs tableaux à la fois, maintenant, je voyais à quel point ce n'était pas une bonne idée.

— Tu t'es servi de moi. Tu as abusé de moi, ajouta-t-il sur le même ton.

— Je suis désolée, murmurai-je.

Des excuses n'y changeraient rien, mais je ne voulais pas être trop brusque dans mes paroles. Je voyais bien qu'il ne se contrôlait plus vraiment et je refusais de prendre le moindre risque.

— Tu pensais vraiment que j'allais te laisser tranquille ? t'oublier ? Certainement pas. J'ai horreur des traîtres, en particulier quand je couche avec.

Il leva sa main, prêt à me gifler, mais s'arrêta dans son geste, les yeux en larmes. Ce n'était pas quelqu'un de violent, du moins, il ne voulait pas l'être envers moi. Il voulait se retenir, parce qu'il savait que c'était une limite facilement franchissable.

— Cole, je n'ai rien contre toi. J'avais juste besoin d'argent, lâchai-je comme pour le repousser.

— Tu n'avais qu'à te prostituer si tu voulais de l'argent ! Ça aurait été le même résultat ! s'écria-t-il, furieux.